- Bagne de l'île de Ré
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Le Bagne de l'île de Ré était un bagne installé dans la citadelle de Saint-Martin-de-Ré, sur l'île de Ré. Il fut, pendant 65 ans (de 1873 à 1938), le point de regroupement des condamnés aux travaux forcés avant leur départ par bateau (La Loire, ou Le Martinière) vers la Guyane (au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, dit de Cayenne) ou la Nouvelle-Calédonie.
Sommaire
Histoire
- Départ vers les bagnes de Nouvelle-Calédonie de 1873 à 1897, puis vers ceux de Guyane jusqu'à 1938.
- Le capitaine Alfred Dreyfus, Guillaume Seznec ou Henri Charrière dit « Papillon » parmi tant d'autres y furent enfermés avant leur départ pour le bagne dit « de Cayenne » qui était en fait celui de Saint-Laurent-du-Maroni.
- Les prisonniers étaient conduits sans grands ménagements par bateau à partir du continent jusqu'à la prison. Ainsi pouvait-on lire dans un numéro de 1929 du journal La Croix[1] : « On mande de La Rochelle que la traversée du continent, à l’île de Ré par le petit vapeur Express, transportant des forçats, qui doivent faire partie du prochain convoi pour le bagne, le 8 novembre, a été mouvementée. Vendredi soir, par suite du mauvais état de la mer, qui en raison d'un vent soufflant en tempête, était démontée. Les paquets de mer s'abattaient violemment sur les prisonniers, massés à l'avant du pont du bateau. Les condamnés, qui étaient vêtus seulement d'un veston et d'une chemise, ont été trempés jusqu'aux os. La plupart des forçats ont eu le mal de mer, et certains d'entre eux, qui n'avaient jamais navigué, étaient fort effrayés par cette tempête. Ils s'accrochaient partout où ils le pouvaient, pour n'être pas emportés par un coup de mer. Enfin, à 10h30, ils pénétraient dans le pénitencier de Saint-Martin-de-Ré, dont ils portaient l'effectif au chiffre considérable de 698 prisonniers. »
- À la Libération, en application du décret-loi de juin 1938 abolissant la transportation, le dépôt devint un centre pénitentiaire puis une centrale.
- Aujourd'hui la citadelle, qui depuis les années 1700 a toujours servi de prison, est un pénitencier toujours en activité : une maison centrale qui accueille plus de 400 détenus.
Établissement pénitentiaire
Avec 485 places, l'établissement pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré en Charente-Maritime est la plus importante centrale de France (le quart des places disponibles en centrale), et l'administration pénitentiaire, avec 285 salariés, le principal employeur de l'île.
Il s'agit d'un cas sans doute unique en France et en Europe d'une prison située en plein cœur d'un espace touristique renommé, sur la commune de Saint-Martin-de-Ré, et dont une partie des infrastructures est classées au patrimoine mondial par l'UNESCO.
- L'établissement dépend de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux, et est situé dans le ressort de la cour d'appel de Poitiers et du tribunal de grande instance (TGI) de La Rochelle.
- Comme toutes les maisons centrales, elle accueille des détenus, hommes majeurs, condamnés à de longues peines.
- Dans la citadelle sont installés les délinquants sexuels et la caserne abrite les meurtriers et les braqueurs[réf. nécessaire].
Bibliographie
- David Canard, Partir au bagne, Gestes Éditions. Principalement axé sur la partie concernant l'Île de Ré avec de nombreuses images inédites.
- Jean-Marie Renouard, Baigneurs et bagnards : Tourismes et prisons dans l'île de Ré, L'Harmattan en 2007.
Notes et références
- La Croix no 14313 du 27 octobre 1929.
Voir aussi
Liens internes
- Le Martinière, dernier transport vers l'enfer des bagnes.
- Le Bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, pour beaucoup la fin du chemin.
- Bagne
Liens externes
- Le Musée de l'Île de Ré - Le Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré Visite guidée, voir la salle du bagne.
- Les Fortifications Vauban de Saint-Martin-de-Ré Visite guidée, voir la citadelle.
- Sur le chemin de Cayenne
- Site officiel du Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-ré
- Site de l'office de tourisme de Saint-Martin de Ré
Catégories :- Bagne
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