- Vignoble de Châteauneuf-de-Gadagne
-
Le vignoble de Châteauneuf-de-Gadagne, dont les vins sont classés en côtes-du-rhône villages (AOC), est situé sur la rive droite du Rhône dans le département de Vaucluse. Du XIVe siècle au XVIIIe siècle sa renommée fut telle qu'elle dépassai celle de châteauneuf-du-pape[1].
Sommaire
Géographie
Orographie et géologie
Son terroir couvre une colline dominant la vallée du Rhône, là une arête rocheuse de calcaire urgonien a retenu un énorme agglomérat de galets de quartzite, roulés par le fleuve. Englués dans une matrice rouge d'argile décomposée, ils constituent de terrasses alluvionnaires où a été implantée la vigne.
Terroir
Avec des composantes argileuses et argilo-calcaires sur certaines parcelles, ses 180 hectares sont composés de trois types de sols :
- galets roulés,
- terres graveleuses,
- sols sablonneux
Climat
Située dans la zone d’influence du climat méditerranéen et balayé par le mistral, c'est l'un des secteurs le plus sec de la vallée du Rhône avec 2 800 heures d'ensoleillement par an. le vignoble profite d'étés chauds et secs, liés à la remontée en latitude des anticyclones subtropicaux, entrecoupés d’épisodes orageux parfois violents. Les hivers sont doux. Les précipitations sont peu fréquentes et la neige rare.
Les températures moyennes oscillent entre 0 et 30° selon la saison. Le record de température depuis l'existence de la station de l'INRA est de 40,5°C lors de la canicule européenne de 2003 le 5 août et -12,8°C le 5 janvier 1985. Les relevés météorologiques ont lieu à l'Agroparc d'Avignon, à seulement quelques kilomètres de Châteauneuf-de-Gadagne.
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Records de températures minimales °C (Année) -12,8 (1985) -14,5 (1956) -9,7 (2005) -2,9 (1970) 1,3 (1979) 5,7 (1984) 9,0 (1953) 8,3 (1974) 3,1 (1974) -1,1 (1973) -5,4 (1952) -14,4 (1962) Records de températures maximales °C (Année) 20,3 (2002) 23,0 (1960) 27,2 (1990) 30,7 (2005) 34,5 (2001) 38,1 (2003) 40,3 (1983) 40,5 (2003) 35,1 (1966) 29,6 (1985) 24,6 (1970) 20,2 (1983) Source: http://www.linternaute.com/ville/ville/climat/25721/orange.shtml Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures maximales moyennes (°C) 9 11 14 18 22 26 30 29 25 20 13 10 18,9 Températures minimales moyennes (°C) 1 3 4 7 11 14 17 16 14 10 5 2 8,7 Températures moyennes (°C) 5 7 9 13 16 20 23 23 19 15 9 6 13,8 Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 44.4 57.5 61.1 58.9 72.4 43.6 27.8 56.3 67.6 97.4 57.7 48.9 693.4 Source : Archives climatologiques mensuelles - Orange (1961-1990) Cépages
Depuis le décret 96-567 du 24 juin 1996 relatif à l'AOC côtes-du-rhône :
Rouges et rosés
- Cépages principaux : grenache noir, syrah noire, mourvèdre noir. Le grenache noir doit représenter au minimum 40% de l'encépagement.
- Cépages secondaires : carignan noir, cinsaut noir, counoise noire, muscardin noir, brun argenté noir (aussi appelé camarèse et vaccarèse), piquepoul noir, terret noir, grenache gris, clairette rose.
- Les cépages secondaires ensemble ou séparément ne doivent pas représenter plus de 30% de l'encépagement. En outre, l'encépagement pour les vins rouges et rosés pourra comporter des cépages indiqués ci-dessous pour les vins blancs, dans une proportion maximum de 5% pour les vins rouges et de 20% pour les vins rosés.
Blancs
- Cépages principaux : grenache blanc, clairette blanche, marsanne blanche, roussanne blanche, bourboulenc blanc, viognier blanc.
- Cépages secondaires : ugni blanc, picpoul.
- Les cépages secondaires ensemble ou séparément ne doivent pas représenter plus de 20% de l'encépagement.
Histoire
Moyen Âge
Le premier lieu-dit de ce terroir est identifié en 1216 dans un acte qui cite les vignes de Vaulongue (Vallée longue)[1]. Les seigneurs décimateurs étaient les Giraud Amic qui possédaient sur place lou tinau dou seignour (le tinel du seigneur) et le prieur du village dont la « maison de la dîme » possédait quatre caves et un grand cellier[2].
Ce fut en 1399 qu'eut lieu la première réglementation connue sur la vente des vins. Des actes d'achats du bono vino de Castro Novo sont datés de 1434 et 1446[1].
Renaissance
Le « Châteauneuf de Monsieur Giraud » fait les délices, à Rome, de la table du cardinal Cristoforo Madruzzo, prince-évêque de Trente, en 1561 et de celle du cardinal Georges d'Armagnac, co-légat d'Avignon, en 1582[1]. En 1587, Dominique Grimaldi, vice-légat d'Avignon, fournit sa cave pour l'année[3].
En 1577, le même, qui était alors recteur du Comtat Venaissin, était à sa quatrième année de siège devant Ménerbes. Au milieu de l'été, il fit savoir qu'il allait ordonner la réquisition des chevaux pour tirer de l'artillerie afin de bombarder la place forte des religionnaires. Les notables avignonnais, propriétaires à Châteauneuf s'inquiétèrent. Le 28 août, ils demandèrent et obtirent de Jacques de Simiane, baron du lieu, de décréter la levée du ban des vendanges. Celles-ci purent donc commencer avec une semaine d'avance[4].
Période moderne
Le 13 octobre 1717, le Conseil de Ville proteste contre l'entrée de vins étrangers à la commune. Les conseillers font valoir que ces « MM. du Parlement de Paris et de Lyon, qui chaque année se fournissent sur place, il importe de conserver leur crédit »[3].
À Châteauneuf-de-Gadagne des textes notariés, entre 1780 et 1788, signalent ce qu'est le vignoble aux quartiers de Font-Sagune, de Fouteisson, de vaulongue et du chemin d'Avignon. Il s'agit de « vignes verger », où ceps et arbres fruitiers sont mêlés[3].
Durant tout le XVIIIe siècle, à Châteauneuf-de-Gadagne le prix des vignes est supérieur à celles de Châteauneuf-du-Pape[3].
- Rendement à l'hactare au début du XIXe siècle[5]
Année Volume (hl) Superficie (ha) Rendement (hl/ha) 1811 1150 289 31 1813 1600 312 51 Le ban des vendanges a été en usage jusqu'en 1859[4]. Ce fut vers cette époque qu'un maire du village signala au préfet de Vaucluse, la façon dont les vignerons du cru protégeaient leurs vignes :
« Depuis quelques années et régulièrement à l'approche de la maturité du raisin, il se répandait parmi le peuple de ma commune des bruits d'apparitions, tantôt de serpents prodigieux, tantôt d'autres objets de frayeurs qui répandaient la terreur parmi les femmes et les enfants et qui garantissaient une partie du territoire de Gadagne et principalement le quartier de la montagne, qui n'est presque que de vignes, du grappillage et de la dévastation. Cette année, le salutaire épouvantail a changé de forme et de nature. Un homme s'est montré plusieurs fois dans les vignobles de la montagne sous différents costumes mais principalement vêtu de blanc, tantôt ayant le visage couvert d'une espèce de capuchon, tel celui que portent les pénitents des diverses confréries, tantôt ayant autour de la tête un linge formant une espèce de turban dont il se couvre et découvre la figure à volonté et qui, de cet accoutrement, a acquis le nom d'homme blanc chez les femmes et les enfants[6]. »
Période contemporaine
Cave coopérative fondée en 1929[5]. Aujourd'hui, les « Coteaux d'Avignon ».
Implantation, sur le plateau de Campbeau, du domaine expérimental du Syndicat général des vignerons des Côtes du Rhône.
Notes et références
- Robert Bailly, op. cit., p. 57.
- Robert Bailly, op. cit., p. 15.
- Robert Bailly, op. cit., p. 58.
- Robert Bailly, op. cit., p. 27.
- Robert Bailly, op. cit., p. 59.
- Robert Bailly, op. cit., pp. 24-25.
Bibliographie
- Robert Bailly, Histoire du vin en Vaucluse, F. Orta, Avignon, 1972, 1972
Voir aussi
Lien interne
Lien externe
- Portail de Vaucluse
- Portail de la vigne et du vin
Catégorie :- Vignoble des Côtes du Rhône
Wikimedia Foundation. 2010.