- Vandenberghe, Roger
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Vandenberghe, Roger
Roger Vandenberghe (27 octobre 1927 - 6 janvier 1952), surnommé Vanden, est un militaire français.
C'est l'un des sous officiers de l'armée française les plus décorés, avec quinze citations et douze blessures, principalement gagnées pendant la guerre d'Indochine. Il mena un grand nombre d'opérations "coup de poing" de nuit derrière les lignes vietminh, à la tête de son commando de partisans vietnamiens surnommé "les tigres noirs". Il fut assassiné par un de ses hommes à l'âge de 24 ans.
« Que la France me donne cent Vandenberghe, et nous vaincrons le Viet-minh... » Général de Lattre de Tassigny
Sommaire
Enfance
Roger Vandenberghe naît le 27 octobre 1927 à Paris. Son père invalide de guerre (gazé) d'origine belge, gravement atteint par la tuberculose et au chômage, doit partir peu de temps après dans un sanatorium pour se faire soigner. Sa mère, d'origine espagnole et de confession juive ce qui lui vaudra par la suite la déportation a Dachau ou elle décèdera, tente alors de subvenir aux besoins de sa famille en faisant des ménages, mais, malade à son tour, elle se résout finalement à placer Roger et son frère Albert, de trois ans son aîné, à l'Assistance publique en 1932. Ils passent là des années difficiles en internat, mais, en 1935 ils sont confiés à deux familles de paysans béarnais du village d'Arthez pour aider aux champs tout en continuant à aller à l'école.
Durant ces années à la campagne, le jeune Roger n'est guère porté sur les études. Il préfère de beaucoup parcourir les collines environnantes, gardant les troupeaux et se faisant remarquer par son habileté à la fronde et ses talents de braconnier. Malgré tout il réussit à décrocher son certificat d'études en 1938. L'année suivante, la guerre éclate.
Premiers combats
Il veut s'engager dans la résistance, mais malgré sa forte carrure il est refusé car trop jeune. Enfin, le 14 juillet 1944, à l'âge de 16 ans il rejoint le Corps franc Pommiès qui dépend de l'Organisation de résistance de l'armée (O.R.A.). Il s'illustre rapidement au sein de cette troupe qui est la première à rentrer en Alsace. Le 10 janvier 1945, à 17 ans, il est blessé par l'explosion d'une mine alors qu'il menait une reconnaissance pour laquelle il s'était porté volontaire. Cette action lui vaut d'être cité à l'ordre du régiment. À la fin de la guerre, Vanden, comme on le surnomme dès lors, décide de rester dans l'armée. Il est alors affecté le 12 février à la 2e compagnie du 49e régiment d'infanterie, formé des anciens du Corps franc Pommiès qui est stationné en Allemagne. Nommé caporal en 1946, il se porte volontaire avec son frère pour l'Indochine et rejoint le 2e bataillon de marche du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient.
Le séjour en Indochine
Le 11 janvier 1947, Vanden embarque à Marseille. Un mois plus tard, il arrive à Tourane en Annam et tombe sous le charme de ce pays qu'il lui semble connaitre depuis toujours.
le 6 janvier 1948 son frère aîné est tué a Ha Dong lors d'un assaut ; ce deuil qui le prive de toute famille de sang sera probablement la principale source de sa motivation dans ses futurs combats .
Grièvement blessé en février 1949 alors qu'il est sergent et chef d'une section de partisans du 6e RIC il est fait Chevalier de la légion d'honneur a 21 ans. Après huit mois de convalescence il reprend son combat ; de nombreux fait d'armes sont accomplis, entre autres l'attaque de Ninh Binh pour récupérer le corps de Bernard de Lattre de Tassigny tué lors de la chute de son poste dans cette région dite des calcaires.
En se faisant passer pour prisonnier de ses propres hommes grimés en vietminhs, il attaque un PC vietminh qu'il investit après une pénétration de plusieurs Km en territoire non contrôlé. Il aura avec lui des hommes qui égaleront son courage et reconnaîtront sa valeur de chef et d'éminent stratège qui a su assimiler les tactiques de ses adversaires. Il avait parfaitement compris et imité la méthode communiste d'infiltration sur les arrières de l'adversaire, et avec une grande méticulosité il décuplait l'efficacité de ses coups de main.
Nous citerons parmi ses hommes le Caporal Ehret, jeune Alsacien au grand sang froid; Hubert, un opérateur-radio métis, souple et rieur; le sergent Gracelli, le sergent Puel (24 ans, médaille militaire et 6 citations, il sera tué en même temps que son chef) et le sergent vietnamien Tran Dinh Vy (qui plus tard, après un passage dans l'armée Vietnamienne et la chute de Saigon, finira comme Colonel de la légion étrangère avec légion d'honneur, médaille militaire et 20 citations tant françaises qu'américaines et vietnamiennes).
Son commando n° 24 tout de noir vêtu qu'il nommera par la suite Les Tigres Noirs, comprenait des partisans ainsi que des ralliés, peu nombreux au départ (environ 50); par la suite il en augmenta le nombre ce qui ne lui permit plus de suivre tout son monde et de s'assurer de la fiabilité de chacun, qui est toujours un problème dans ce genre de guerre.
Le 5 janvier 1952, un partisan infiltré réussit à le piéger comme un tigre pris à l'affut, et le tue ainsi que le sergent Puel.
Articles liés
- Guerre d'Indochine
- Georges Boudarel (l'antithèse de Vanden)
Postérité
- La 27e promotion (1968) de l'École nationale des sous-officiers d'active de Saint-Maixent porte le nom de Adjudant-Chef Vandenberghe.
- Le Chœur Montjoie Saint Denis rend hommage à Vanden par un chant éponyme sur leur album "Chants d'Europe V".
Bibliographie
- Bernard Moinet, Vanden, le commando des tigres noirs, éditions france-empire, Paris, 1987 (ISBN 2704805547)
- Charles-Henry de Pirey, Vandenberghe, le commando des Tigres noirs, Indo Éditions, Paris, 2003 (ISBN 2914086059)
- Erwan Bergot, Vandenberghe, le seigneur du delta, Balland, 1973
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