- Ulysse Pic
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Ulysse Pic, né le 19 avril 1820 à Lectoure (Gers), est un journaliste et pamphlétaire français.
Sommaire
Biographie
Fils d’un voiturier d’Auch (la famille Pic, « entrepreneurs de voitures et de roulage », était connue sous le surnom de Fondette[1]), Ulysse Pic fait ses études au lycée de cette ville. Il y côtoie Anselme Bellegarrigue, futur militant, écrivain et journaliste anarchiste. Il est, très tôt, attiré par l’écriture et le journalisme.
En 1842, il publie La Physiologie du Lectourois et de la Lectouroise, une satire sur ses compatriotes. Toute sa vie, il va beaucoup voyager dans la France, au gré de ses collaborations avec des journaux départementaux ou locaux, au Mans (Les guêpes du Maine, 1844), au journal Le Rhône, à Lyon, dont il démissionne en 1846, dans le Nivernais (rédacteur-gérant de La Sentinelle). D'abord conservateur, il évolue vers des idées républicaines. George Sand lui écrit pour le féliciter de ses prises de position courageuses. En novembre 1847, à Autun, un banquet politique attend un discours de Lamartine. Mais le poète est absent, et c'est Ulysse Pic qui doit prendre la parole. Il porte, et fait porter à l'assemblée bourgeoise, un toast au suffrage universel, ce qui ne manque pas de faire du bruit. Lamartine accuse le jeune orateur de communisme.
En 1848, il fonde avec quelques amis, dont les Gersois Joseph Noulens et Bellegarrigue, la Société des Libres Penseurs, qui a pour but de publier des brochures à tendance anarchiste. La société est interdite au bout de neuf jours et Ulysse Pic, menacé d'un procès, part à Bruxelles. Sans ressources, il se résout à demander l'hospitalité dans un couvent d'Abbeville, où il reste six mois, lisant, écrivant, et mettant au point sa mnémonie, science qui doit permettre d’organiser sa pensée en mémorisant des notions essentielles. À son retour dans le monde, il parcourt la Belgique, de collège en collège, pour diffuser avec succès sa théorie.
En 1852, après le coup d'État, il pense pouvoir rentrer en France. Il est aussitôt incarcéré six mois à la Conciergerie. Ensuite, il va dans les Pyrénées, à Tarbes, où on lui offre la rédaction de l'Ère impériale. Un an après, il passe au Journal de Lot-et-Garonne, puis en 1855, à Dijon, il fonde Le Moniteur de la Côte-d'Or. En 1856, abandonnant le journalisme, il fait une grande tournée en France, pour donner des conférences sur l'art d'étudier l'histoire. En 1859, il est correspondant de plusieurs journaux lors de la campagne d'Italie. En 1861, il est au Messager de Nice et l'année suivante il fait son retour au Moniteur de la Côte d'Or.
Il entre en 1863 à La Nation, du Gersois Granier de Cassagnac. L’année suivante, il collabore au Nain jaune, où il publie une série d’articles intitulée Lettres gauloises, ou les hommes et les choses de la politique contemporaine (1865). Il entre ensuite au Charivari, dont il devient rédacteur en chef. Il écrit sous divers pseudonymes (Pic du Gers, Pic Dugers, Jean des Spélugues).
Après 1870, il est contraint de cesser ses activités. Il reprend la plume en 1878 comme rédacteur en chef de Paris capitale. Il rompt avec le mouvement bonapartiste et ses chefs de file, en particulier Paul de Cassagnac, à qui il écrit « le bonapartisme, qui a été et pouvait rester une grande et noble cause, n’est plus qu’un parti de dupes exploité par une tourbe d’intrigants ». Accusé de désertion par les bonapartistes, il réplique par un violent pamphlet dans un nouveau journal hebdomadaire, l’Éclat, qui vivra le temps de trois numéros ( janvier 1879), et qui deviendra L'Indiscret (27 janvier-9 mars 1879).
Note
- Bulletin de la Société archéologique du Gers, 1913, 3e trim., p. 134
Œuvres
(à compléter)
- Ulysse Pic, Physiologie du Lectourois et de la Lectouroise, Auch, imp. de J. A. Portes, 1842
- Ulysse Pic, Illusions bonapartistes, Paris, Lévy, 1849
- Pic Dugers, Le Dieu des riches et le Dieu des pauvres, Paris, Blanchard, 1849
- Ulysse Pic et Jules Hermann, Vive l'empire !, Paris, Garnier, 1852
- Pic du Gers, Histoire sainte de Lhomond mise en formules d'après la méthode de simplification historique de M. Pic du Gers, 1854
- Ulysse Pic, Lettres gauloises sur les hommes et les choses de la politique contemporaine, Biographie de l'auteur, Vicissitudes du Nain jaune, Paris, A. Faure, 1865 ; texte sur Gallica
- Ulysse Pic, L'Éclat, 1879
Sources
- Deux siècles d'histoire de Lectoure (1780-1980), Syndicat d'initiative, Lectoure, 1981
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