- Trêve de Noël
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La Trêve de Noël est un terme utilisé pour décrire plusieurs et brefs cessez-le-feu non officiels qui ont eu lieu pendant le temps de Noël et le Réveillon de Noël entre les troupes allemandes, britanniques et françaises dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale, en particulier celles entre les troupes britanniques et allemandes stationnées le long du front de l'Ouest en 1914, et dans une moindre mesure en 1915. En 1915, il y eut une trêve de Noël similaire entre les troupes allemandes et françaises. En 1915 et 1916, une trêve eut aussi lieu à Pâques sur le front de l'Est.
Sommaire
Situation
La Première Guerre mondiale implique la plupart des grandes puissances, la Triple Entente contre les Empires centraux[1]. Le 3 août 1914, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne suite à l'ultimatum contre la Belgique, pays dont elle garantit la neutralité[2]. Les troupes allemandes avancent jusqu'à 70 km de Paris en passant par le territoire belge et l'ouest de la France. Du 6 au 12 septembre 1914, lors de la première bataille de la Marne, les Français et les britanniques réussissent à forcer une retraite allemande en exploitant une lacune entre la 1re et la 2e armée, mettant fin à l'avance allemande en France[3]. L'armée allemande retraite au nord de la rivière Aisne et se fortifie, instituant les débuts d'un front statique à l'Ouest qui durera trois ans. Suite à cet échec, les forces en opposition tenteront de se déborder dans une course vers la mer, et étendront rapidement des réseaux de tranchées de la mer du Nord à la frontière suisse[4].
La trêve
Les soldats du front occidental étaient épuisés et choqués par l'étendue des pertes humaines qu'ils avaient subies depuis le mois d'août. Au petit matin du 25 décembre, les Français et les Britanniques qui tenaient les tranchées autour de la ville belge d'Ypres entendirent des chants de Noël (Stille nacht) venir des positions ennemies, puis découvrirent que des arbres de Noël étaient placés le long des tranchées allemandes. Lentement, des colonnes de soldats allemands sortirent de leurs tranchées et avancèrent jusqu'au milieu du no man's land, où ils appelèrent les Britanniques à venir les rejoindre. Les deux camps se rencontrèrent au milieu d'un paysage dévasté par les obus, échangèrent des cadeaux, discutèrent et jouèrent au football le lendemain matin. Un chanteur d'opéra, le ténor Kirshhoff, à ce moment officier d'ordonnance, chanta pour les militaires un chant de Noël. Les soldats français ont applaudi jusqu'à ce qu'il revienne chanter[5].
Le réalisateur Christian Carion au moment de la sortie du film Joyeux Noël lors de séances d'avant premières a indiqué que si les événements retracés ci dessus ont bien existés, d'après les archives des armées et les témoignages, il s'avère cependant que ces événements n'ont pas eu lieu au même endroit, pour le bon déroulé du film.
Ce genre de trêve fut courant là où les troupes britanniques et allemandes se faisaient face, et la « fraternisation » (il s'agit plus d'une trêve de fait qu'une fraternisation volontaire[6]) se poursuivit encore par endroits (notamment on prévient l'autre camp de se protéger des bombardements d'artillerie ou on pratique des trêves pour pouvoir enterrer ses morts) pendant une semaine jusqu'à ce que les autorités militaires y mettent un frein.
Il n'y eut cependant pas de trêve dans les secteurs où seuls des Français et des Allemands s'affrontaient.
Conséquences
Malgré la destruction des photos prises lors de cet événement, certaines arrivèrent à Londres et firent la une de nombreux journaux, dont celle du Daily Mirror, portant le titre An historic group: British and German soldiers photographed together le 8 janvier 1915. Aucun média allemand ou français ne relate cette trêve[5].
L'État-major fait donner l'artillerie pour disperser les groupes fraternisant les jours suivants[7] et fait déplacer les Unités « contaminées » sur les zones de combat les plus dures. Sur le front de l'Est, les conséquences sont plus graves : la répression des fraternisations du côté russe entraîne des mutineries et concourt à la décomposition du front russe. Lors de l'insurrection de Petrograd en 1917, les soldats fraternisent avec les ouvriers, ce qui va dans le sens de la bolchevisation de l'armée. [8].
Références
- (en) H.P. Willmott, World War I, Dorling Kindersley, 2003 (ISBN 0789496275)
- Daily Mirror Headlines: The Declaration of War, Publié le 4 août 1914, bbc.co.uk. Consulté le 9 février 2010
- Annika Mombauer, « The Battle of the Marne: Myths and Reality of Germany's "Fateful Battle" », dans The Historian, vol. 68, no 4, 2006, p. 747–769 [lien DOI (page consultée le 2008-02-01)]
- William R. Griffiths, The Great War, Wayne, NJ, Avery Publishing Group, 1986 (ISBN 0895293129) *
- Joyeux Noël, Disque 2 Documentaire du film
- Jean-Jacques Becker, L'Année 14, éd. Armand Colin, 2005
- Ce qui est à l'origine du ressentiment des fantassins envers les artilleurs
- France Inter, 24 décembre 2010 Noël 1914, émission 2000 ans d'histoire,
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Christmas truce » (voir la liste des auteurs)
Bibliographie
- Rémy Cazals, Marc Ferro, Malcolm Brown et Olaf Mueller, Frères de tranchées, Perrin - Tempus, octobre 2006, 324 p. (ISBN 2-262-02159-7)
- Christian Carion, Joyeux Noël, Perrin, octobre 2005, 177 p. (ISBN 2-262-02400-6)
- Michael Morpurgo, La trêve de Noël, Gallimard Jeunesse, coll. « Albums Junior », 13 octobre 2005, 36 p. (ISBN 2070571890 et 978-2070571895)
- Éric Simard (ill. Nathalie Girard), Les soldats qui ne voulaient plus se faire la guerre : Noël 1914, coll. « Cadet 8-12 ans », 39 p. (ISBN 2350000451)
- Yves Buffetaut, Batailles de Flandres et d'Artois, 1914-1918, Tallandier, coll. « Guides Historia », 1er juillet 1992, 95 p. (ISBN 978-2235020909)
Musique
- Le clip de la chanson « Pipes of Peace » de Paul McCartney met également en scène cette trêve.
Film
- Christian Carion, Joyeux Noël, 2005, 116 min
Documentaires
- La trève de Noël | Ces jours qui ont changé le monde | Émissions | HiSToRiA TV
- Michaël Gaumnitz, Premier Noël dans les tranchées, France 3, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Nord-Ouest Documentaires, INA Productions, CRRAV Nord-Pas-de-Calais, 2005, 52 min. (TSR:Premier Noël dans les tranchées, un documentaire de Michaël Gaumnitz)
- Vikram Jayanti, Filmographie 14-18 : La trêve de Noël, France 2, Célia Quartemain
Voir aussi
Articles connexes
- Alfred Anderson: Dernier des vétérans écossais de la Première Guerre mondiale impliqué dans la trêve.
Liens externes
- Construction d'un monument, commémorant un acte de paix, sur le champ de bataille pendant Noël 1914, à Neuville-Saint-Vaast
- Un témoignage indirect dans une lettre du 6 janvier 1915
- Trève de Noêl 1914 seule et unique Trève de la Der des Der
- Anglais, Allemands, Belges et Français commémorent la trêve de Noël 1914 - La Vie des Communes - Nord - La Voix du Nord
- « 25 décembre 1914 : dans chaque escadron, il a été organisé un arbre de Noël » - Histoire Généalogie - La vie et la mémoire des hommes
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