Truffe du cerf

Truffe du cerf

Elaphomyces granulatus

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Elaphomyces granulatus
 Spores d'Elaphomyces granulatus
Spores d'Elaphomyces granulatus
Classification classique
Règne Fungi
Embranchement Ascomycota
Classe Eurotiomycetes
Sous-classe Eurotiomycetidae
Ordre Eurotiales
Famille Elaphomycetaceae
Genre Elaphomyces
Nom binominal
Elaphomyces granulatus
Fr., 1829
Synonymes
  • Lycoperdon cervinum L., 1753
  • Elaphomyces cervinus (L.) Schltdl., 1824
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Elaphomyces granulatus est un champignon très commun, dit truffe du cerf, quoique peu connu car se développant entièrement sous le sol, y compris pour sa fructification.
Ce n'est cependant pas une truffe "vraie" au sens culinaire du terme. Il est peu consommé et peu recherché par l'homme car peu goûteux, mais il est très apprécié par de nombreux animaux, dont les sangliers et l'écureuil roux qui recherchent activement ses fructifications pour s'en nourrir.

Son nom scientifique Elaphomyces granulatus évoque à la fois le cerf élaphe (autrefois réputé le consommer ?) et l'aspect granuleux de sa fructification.

Cette truffe peut être parasitée par un champignon Cordyceps langue de serpent (Elaphocordyceps ophioglossoides)[1] (à ne pas confondre avec Geoglossum nigritum) à la forme caractéristique, qui peut signaler la présence de son hôte (ou celle d'autres espèces proches telles que la Truffe du cerf muriquée (Elaphomyces variegatus)[2]


Sommaire

Répartition

Ce champignon a été recherché dans la forêt du Palatinat (Sud-Ouest de l'Allemagne) avec l'aide d'un chien truffier. On l'y estime présent à raison d'une truffe par 20 mètres carrés en moyenne, principalement dans les zones de résineux dans ce cas, mais il est aussi présent en forêts de feuillus ailleurs.

Importance écologique particulière

A certaines époques de l'année (au moment de la fructification et peu après), là où cette truffe est abondante et d'autres nourritures peu disponibles, jusqu'à 80 % des crottes d'écureuil roux ou de micro-mammifères sont constituées de spores de ce champignon. Des animaux qui comme l'écureuil ou le geai enterrent des provisions de glands ou noisettes pourraient ainsi contribuer à faciliter la mycorhisation des jeunes plants, tout en diffusant les spores de ce champignon.

Ceci pose néanmoins problème car ce champignon accumule particulièrement bien certains métaux lourds, dont les radionucléides issus des retombées de la catastrophe de Tchernobyl.

Problèmes induits par la capacité d'Elaphomyces à bioconcentrer le césium radioactif

Des sangliers contaminés et des truffes du cerf contaminées ont été trouvés par exemple en Suisse par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (avec « jusqu'à cinq fois la valeur limite de 1250 becquerels de césium par kilo »), mais il ne semble pas y avoir en Europe de suivi des micromammifères ni de cette espèce de truffe en termes de sécurité radiologique.
Dans les forêts du Palatinat, ce champignon contenait un taux moyen de césium radioactif alarmant (6.030 Bq/kg ! (fm)), suite au passage du nuage de Tchernobyl.

Après la catastrophe de Tchernobyl, des sangliers radioactifs ont été signalés dans la plupart des zones touchées par le nuage. Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (met particulièrement recherché par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le Parc National du Mercantour). Plus grave, elle a diminué beaucoup plus lentement chez les champignons, de même que la radioactivité du gibier de 1986 à 2003, (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui montre qu'il y a bioconcentration et contamination persistante de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 à 100 µSv) de radioactivité, mais les champignons à fructification souterraine n'avaient pas été pris en compte par cette étude, alors qu'on sait qu'ils concentrent probablement mieux encore la radioactivité, avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1cm par an en moyenne). Comme il faut en moyenne 20 ans pour que le césium atteigne leur zone principale de prospection, on peut penser que c'est vers 2006 que ces champignons devraient commencer à devenir très radioactifs, ainsi donc que les sangliers, écureuils, certains micro-mammifères et les animaux qui les mangent ou mangent leurs cadavres, ou ceux qui consommeront des nécrophages.[3]. Une étude récente[4] montre que le phénomène s'aggrave pour le sanglier. Elle a porté sur la contamination du sanglier sauvage par le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne), par analyses d’échantillons de 2.433 sangliers tirés dans une zone de 45.400 ha de forêts dans l’ouest de cette région, de janvier 2001 à février 2003. Les deux dernières années de l’étude (mai 2002 à Février 2003), les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomac de 689 des sangliers tués. Les résultats montrent que la viande de sanglier suit une courbe saisonnière de contamination en dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26% des sangliers, avec une forte réduction en hiver (1-9.3%) qui indique une consommation plus élevée de nourriture contaminée durant la période de végétation. Le déclin de la contamination observé en Automne semble lié à une grande consommation de glands et faînes de hêtres pas ou peu contaminés.
L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomac les plus radioactifs (345 à 1.749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf commun (Granulatus Elaphomyces) ont été trouvé dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés.

Ces radionucléides (ex : césium de Tchernobyl) percolent lentement dans le sol pour atteindre la zone de prospection de ces champignons après une vingtaine d'années environ. Ainsi peut-on craindre qu'à partir des années 2005 le césium de Tchernbobyl commence à s'accumuler dans ces champignons, car ceux-ci contaminent déjà la chaine alimentaire, dont des espèces-gibier (contamination avérée dans quelques cas pour le sanglier). Une concentration croissante pourrait alors perdurer des années, voire des décennies, avec (à vérifier) une éventuelle contamination des arbres vivant en symbiose avec de champignon.

Remarque : Il n'est pas exclu que d'autres espèces de truffes puissent également bioaccumuler des radionucléides.

Espèces proches :

  • Elaphomyces muricatus
  • Elaphomyces persoonii
  • Elaphomyces virgatosporus
  • Elaphomyces aculeatus
  • Balsamia polysperma
  • Balsamia vulgaris
  • Choiromyces meandriformis
  • Genea klotzschii
  • Gautieria mexicana

Références

  1. Source; article sur Cordyceps_ophioglossoides
  2. Page consacrée à certains ascomycètes
  3. Voir |rapport français de l'IRNS (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) "Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003), page 67, 70, 83, 85...
  4. * Ulf Hohmann Æ Ditmar Huckschlag, Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinate: a stomach content analysis
    • Hohmann et al. (2005) XXVIIth-IUGB-Congress, Hannover-Germany 2005. Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate, Germany

Liens internes

Liens externes

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