Traité de La Jaunaye

Traité de La Jaunaye
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Le traité de La Jaunaye est un accord de paix signé le 17 février 1795 au manoir de La Jaunaye, à Saint-Sébastien[1], près de Nantes, par Charette, assisté de Sapinaud et de plusieurs autres chefs vendéens et chouans, et une délégation de représentants de la Convention menée par Ruelle, représentant en mission.

Sommaire

Contexte

En mai 1794, Turreau, commandant de l'Armée de l'Ouest, est rappelé et la pratique des colonnes infernales prend fin ; après la chute de Robespierre, Hoche est nommé à la tête de l'Armée des Côtes de Brest (août 1794) et Canclaux à la tête de l'Armée de l'Ouest (octobre 1794) ; ces deux généraux sont partisans d'une politique de pacification. Des contacts sont pris avec les chefs insurgés, par l'intermédiaire de Mme de Gasnier-Chambon, une créole de Saint-Domingue et de Mlle de Charette, sœur du chef insurgé.

Les négociations et le traité

Les contacts vont aboutir à une conférence qui a lieu tout près de Nantes, mais dans une commune insurgée, Saint-Sébastien. Les négociations durent du 12 au 17 février, avec la participation de Canclaux qui y rencontre Charette.

Le traité est signé,

  • du côté républicain par Ruelle, Delaunay, Pomme, Brue, Lofficial, Chaillon, Bollet, Jary, Menuau, Dornier et Morrisson.
  • du côté vendéen, par Charette, Fleuriot, Couëtus, Cormatin, Debruc, Guérin ainé, Caillaud, de Foignard, Goguet, Lepinay, Sauvaget, Baudry, Guérin jeune, Solilhac, Béjarry, Debruc jeune, Prudhomme, Rejeau, de la Roberie, Rousseau, Bossard le jeune et Auvinet fils ainé[2].

Il accorde de nombreuses satisfactions aux insurgés, qui se voient accorder l’amnistie et le libre exercice du culte, sont dispensés du service militaire, tout en conservant leurs armes ; leurs biens leur sont restitués, ils bénéficient d’indemnités en cas de vente ou d’incendie, même s’ils sont portés sur la liste des émigrés, ainsi que du remboursement des bons et des assignats ; enfin, les troupes républicaines se retirent de la zone insurgée.

Stofflet, arrivé à Nantes le 18, refuse d'abord le traité ; il signe la paix seulement le 2 mai à Saint-Florent-le-Vieil.

Suites du traité

Le traité de La Jaunaye ne met pas totalement fin à la première guerre de Vendée, puisque plusieurs des signataires reprennent les armes dans les mois qui suivent.

La paix est en effet rompue par Charette le 24 juin 1795, suite à la mort de Louis XVII le 8 juin et en relation avec le débarquement des émigrés à Quiberon, le 25 juin 1795. Après cet échec de Quiberon, Charette est poursuivi, arrêté le 23 mars 1796 à Saint-Sulpice-le-Verdon (Vendée) et fusillé à Nantes le 29.

Sapinaud reprend à son tour les armes en octobre, mais fait reddition dès janvier 1796 à Nantes.

Stofflet rompt en janvier 1796, sur ordre du comte d'Artois[3], qui le nomme lieutenant général. Il est rapidement pris et exécuté à Angers le 25 février 1796.

Malgré tout, au cours des années 1796 et 1797, la zone insurgée revient peu à peu à une vie à peu près normale (par exemple : l'état-civil de Saint-Sébastien, interrompu en mars 1793, reprend en mars 1797).

Le lieu du traité

Les sources indiquent : manoir de la Jaunaye (ou Jaunaie) ou de la Grande Jaunaie ou de la Petite Jaunaie.

Il existait en effet à Saint-Sébastien, et il existe toujours, deux manoirs très proches l'un de l'autre  : un de construction ancienne, la Petite Jaunaie (aujourd'hui : demeure particulière, rue Charette de la Contrie) ; un plus récent, la Grande Jaunaie, construit aux XVIIIème siècle par le Nantais Claude de Monti, après qu'il eut acheté le très vaste domaine de la Jaunaie (aujourd'hui : Foyer départemental de l'Enfance, rue de la Jaunaie).

Il semble[4] que la conférence préparatoire au traité ait eu lieu dans le manoir de la Grande Jaunaie et que la signature, sous une tente placée dans le parc, ait eu lieu non loin de l'autre manoir, ce qui explique cette imprécision.

Voir aussi

Bibliographie

  • Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989
  • Jean-Clément Martin, Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, Le Seuil, collection Points, 2005, p. 242-243
  • Robert Durand, Didier Guyvarc'h, François Macé et autres, Du village à la cité-jardin. Saint-Sébastien-sur-Loire depuis ses origines, Editions Arts-Culture-Loisirs, Nantes, 1986.
    Ouvrage réalisé dans le cadre de l'association Les amis de Saint-Sébastien avec le concours d'historiens reconnus (R. Durand, ancien professeur de l'Université de Nantes ; D. Guyvarc'h, spécialiste de l'histoire de Nantes...)
  • Entre Sèvre et Loire. A l'aube du 3ème millénaire, publication de la Mairie de Saint-Sébastien-sur-Loire, 2000, pages 84 et 85. ISBN 2-9515069-0-2.
    Partie historique contrôlée par l'association mentionnée ci-dessus.

Liens

Notes

  1. aujourd'hui : Saint-Sébastien-sur-Loire
  2. >Patrick Huchet, Georges Cadoudal et les Chouans, Éditions Ouest-France, 1997 , p. 193-194.
  3. Il y a des désaccords de détail avec la page Stofflet qui indique : décembre 1795 ; comte de Provence.
  4. Entre Sèvre et Loire, publication de la Mairie de Saint-Sébastien, 2000, page 85. ISBN 2-9515069-0-2.

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