Toxophilie

Toxophilie

Arc (arme)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Arc.

L'arc est une arme destinée à lancer des flèches. Il est constitué principalement d'une pièce courbe flexible qui emmagasine et restitue l'énergie comme un ressort, et d'une corde qui permet le bandage de l'arc (tension du « ressort »), puis la transmission de l'impulsion à la flèche lors de la détente.

Une personne qui tire à l'arc est un archer. Ce mot désignait autrefois un combattant (le plus souvent à pied) dont l'arc était l'arme principale ; la célèbre bataille de Crécy (26 août 1346) illustra le rôle des archers anglais (ou yeomen) équipés de l'arc long (longbow).

Au Japon, l'arc yumi long est nommé Daikyu et l'arc court hankyū. Le Kyudo, « voie de l'arc », désigne l'art martial consacré à l'arc.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire du tir à l'arc.
Utilisation originale utilisant le principe de deux arcs opposés pour constituer une sorte de baliste (« Arcuballista » ), Chine, XVe siècle

Il est difficile de dater l’apparition de l’arc ou de la flèche, car leur bois et leur corde se décomposent assez vite. La plus ancienne flèche trouvée date de -10800 (Stellmoor, Allemagne du Nord). Néanmoins, la petite taille de certaines pointes découvertes à Gravette, fait penser que l’arc existe depuis au moins 20 000 ans.

De nombreux types d'arcs ont été employés, tant pour la guerre, que pour la chasse, les arcs les plus courts étant plus particulièrement destinés aux archers à cheval.

Quelques arcs historiques :

  • type asiatique (arcs mongols, turcs, etc.) : arcs traditionnels de chasse ou de guerre, reconnaissables à la forte courbure des branches, et leur petite taille. Ce sont des arcs composites constitués de corne, de bois et de tendons
  • type amérindien (chasse et guerre) : arcs reconnaissables à leur forme de type « flatbow ».
  • type africain : à venir

Certaines civilisations utilisaient des dispositifs dits de réduction d'allonge permettant d'utiliser des flèches plus courtes et donc plus légères avec une portée supérieure : c'est le cas du siper des archers ottomans à partir du XVIIe siècle.

L'arc a été modifié avec une puissance développée, pour donner par exemple l'arbalète ou les balistes, puis des arcs surpuissants grâce à l'utilisation de poulies à axe decentré.

Anathème

L'arc, comme l'arbalète, étaient des armes si redoutables par leur force et si dangereuses par la facilité de s'en servir, que le IIe concile du Latran, tenu en 1139, les anathématisèrent.

Types d'arcs

On peut différencier les arcs d'après leurs formes, mais aussi d'après leur apparition historique ou géographique. On les tire en droitier ou en gaucher, c'est-à-dire en tenant l'arc de la main gauche (droitier) ou de la main droite (gaucher), suivant que l'œil directeur est celui de droite ou de gauche.

Actuellement, les arcs les plus courants sont :

  • le longbow
  • l'arc classique ou recurve (type retenu pour les jeux olympiques)
  • l'arc à poulies ou arc compound. L'avantage de ce dernier est de réduire l'effort de maintien de l'arc bandé let-off, sans pour autant diminuer la puissance de l'arme.

Pour l'arc traditionnel japonais voir

Article détaillé : Yumi.

La "puissance" d'un arc (en réalité la force nécessaire à le maintenir armé pour un arc classique ou la force maximale nécessaire pour l'armer pour un arc à poulies) est indiquée sur la branche du bas en livres-force. Plus précisément il s'agit d'une force nominale, qui correspond à la réaction de l'arc pour un armement à une allonge de 28 pouces (71.12 cm). Si l'allonge de l'archer est plus petite la force de réaction sera plus petite (comme un ressort mais non linéaire). Par exemple, un arc de 35 livres n'aura qu'une réaction réelle de 24 livres si l'archer à une allonge de 22 pouces (ces chiffres varient d'un type de branches à l'autre). L'énergie transmise à la flèche est le produit de la force exercée par la distance parcourue pendant qu'elle est appliquée (encore l'allonge de l'archer). La force exercée est elle même un peu moindre que celle qui a été nécessaire pour bander l'arme, du fait des pertes de rendement (une partie de l'énergie sera absorbée par l'arc et le tireur, sous forme de vibrations et mouvements parasites)

Longbow

longbow avec flèche en bois
Article détaillé : Arc long anglais.

Le longbow (anglais : arc long) est un arc droit avec une seule courbure, qui peut posséder une fenêtre de tir et un plancher de flèche. Traditionnellement les meilleurs "arcs de guerre" anglais et gallois étaient fabriqués avec de l'if italien. Celui-ci était aussi grand que son archer ou yeomen. On tirait alors des flèches en bois et on n'utilisait aucune aide à la visée. Il s'est rendu célèbre pour l'avantage qu'il a pu donner aux troupes anglaises de la guerre de Cent Ans. À bout portant, cet arc était capable de percer les meilleures armures de l'époque. On raconte que le yeomen pouvait tirer trois flèches avant que la première n'atteigne sa cible. En créant ainsi à plusieurs un nuage de flèches, les Anglais cherchaient à créer la panique. Il a été utilisé jusqu'à la Première révolution anglaise puis remplacé par les mousquets à platine à mèche. Bien que les armes à feux avaient le désavantage d'être longues à charger, elles apportaient un avantage psychologique dû à la fumée et au bruit et surtout le grand avantage de pouvoir être maniées sans entraînement.

Arc classique ou recurve (à double courbure)

arc classique ou recurve avec viseur et stabilisateur
arc de chasse recurve avec carquois

L’arc à double courbure, parfois appelé recurve du mot anglais signifiant recourbé. En français, on l'appelle aussi arc classique, probablement parce que c'est le modèle le plus utilisé actuellement, bien qu'il n'existe que depuis les années 50 dans sa forme actuelle. Il existe des modèles non-démontables (monobloc), et des modèles démontables pour la chasse avec plancher de tir ou repose-flèche, qu'on peut tirer avec ou sans viseur.

Le modèle le plus courant est celui utilisé aux Jeux olympiques, qui comporte des éléments améliorant la stabilité et la précision du tir.

Arc à poulies ou compound

Article détaillé : Arc à poulies.
compound équipé pour la chasse

Le compound a été développé aux États-Unis pour la chasse au gros gibier. Le premier brevet fut déposé en 1969 par Holless Wilbur Allen. Les compounds sont en aluminium ou en matériaux composites. Au bout de chaque branche se trouve une poulie où passent des câbles. L’avantage consiste dans le fait que, environ à la moitié de l’armement, la force nécessaire diminue de 40% à 60%, voire plus, ce qui permet à l’archer de tenir longtemps à plein armement sans fatigue, tandis qu’un arc traditionnel, une fois bandé, doit être lâché rapidement, sinon le bras de l’archer fatigue, tremble et la précision du tir diminue. La corde accélère la flèche après le lâcher ce qui lui donne plus de force. La vitesse au lâcher peut atteindre 90m/s. Le vol a très peu de parabole, ce qui accroît la précision du tir.

Les accessoires de l'arc

1. La corde : la corde relie les deux extrémités de chaque branche de l'arc. Elle est un composant de l'arc. De nos jours, la corde est constituée de fibres synthétiques qui sont :

  • soit du polyester sous la dénomination de Dacron une fibre qui a tendance à s'allonger
  • soit du polyamide plus connu sous le nom de Kevlar, une fibre ne s'allongeant presque pas mais très sensible à l'usure
  • ou encore du polyéthylène haute performance connu sous le nom de Fast-Flight, une fibre quasiment inusable et très rapide.

La corde est toujours recouverte d'une protection de cire contre l'usure et pour augmenter sa vitesse dans l'air.

2. Le repose-flèche : c'est un petit accessoire de plastique ou de métal fixé sur l'arc et sur lequel la flèche est posée. Lorsqu'elle part, la flèche glisse sur ce support. Certains modèles peuvent aussi s'abaisser pour éviter un contact prolongé qui pourrait entraîner des perturbations sur la trajéctoire de la flèche (essentiellement monté sur les arcs à poulies).

3. Le berger-bouton : ou bouton écarteur, plunger cushion, berger button; cet accessoire sert d'amortisseur à la flèche lorsqu'elle est propulsée. Il n'est utilisé que pour les arcs classiques, les arcs à poulies, ou compound, ne pouvant pas en être équipés. La poussée exercée par la corde au moment du lâcher, combinée à l'inertie de la pointe de la flèche, provoquent une flexion de la flèche. Puis la flèche part, en se tortillant et par conséquent en heurtant l'arc. Le bouton de berger sert donc à amortir cette déformation de la flèche afin que lorsqu'elle quitte l'arc, son vol soit rectiligne.

4. Le cliqueur (ou click) : le cliqueur sert à tirer chaque flèche avec la même allonge et, donc, avec à peu près la même puissance (selon la dynamique de la décoche et celle du bras d'arc). C'est une lame métallique fixée sur la joue de l'arc sous laquelle on glisse la flèche avant de la poser sur le repose-flèche et de la fixer sur la corde. Lorsque l'archer tire sur la corde, au moment où la flèche dépasse cette lame, la lame retombe sur l'arc ce qui provoque un petit clic (d'où son nom), indiquant à l'archer qu'il est à l'allonge désirée. Il peut alors décocher sa flèche. Comme la puissance de l'arc dépend principalement de sa tension, l'archer est ainsi plus sûr de tirer avec une puissance sensiblement constante. Ceci améliore la précision et est utilisé sur les arcs recurves.

5. Le viseur : le viseur est un dispositif se fixant sur l'arc, permettant de donner à l'arc et par conséquent à la flèche, une direction voulue. Le viseur dispose d'un mécanisme de réglage micrométrique vertical et horizontal. Tout système électrique ou électronique y est proscrit. Dans certaines disciplines, les arcs à poulies ont le droit d'utiliser un viseur-loupe, appelé scope, afin de voir la cible avec plus de précision. On vise à l'aide de l'œilleton qui est fixé au bout du viseur.

6. La visette : la visette est le deuxième point de visée que l'archer aligne avec son viseur. Il s'agit d'un petit tunnel qui est inséré dans la corde. Elle est interdite pour les arcs classiques.

7. La stabilisation : composée de tiges mono ou multitubes, en aluminium ou en carbone (pour la compétition), elle sert à équilibrer l'arc au moment du lâcher, et à absorber les vibrations pour protéger le matériel et les articulations de l'archer, ainsi qu'à guider l'arc sur la dragonne après la décoche. Il y a la canne centrale (appelée central), fixée à l'avant dans le sens de tir, les cannes latérales (latéraux), plus courtes, fixées sur un V-Bar à la base de la canne centrale, et qui sont de part et d'autre de l'arc, et des cannes courtes et autres poids que l'on peut mettre en haut ou en bas de la poignée ; le règlement interdit d'avoir simultanément plus de trois stabilisateurs sur un arc. Pour améliorer l'absorption des vibrations, on peut placer une durite en caoutchouc entre les deux moitiés de la masse placée à l'extrémité du stabilisateur central (S. Flute, 1987)

Les systèmes de décochage mécaniques

La corde est normalement tenue par trois doigts, ce qui (même avec une protection) est une source de désagrément pour le tireur et d'irrégularité dans le lâcher (le changement de position des doigts n'est pas instantané et varie au fur et à mesure des tir). En interposant un dispositif mécanique, on peut obtenir un plus grand confort (une poignée est plus agréable qu'une corde) et un lâcher parfaitement régulier.

Il existe plusieurs types de décocheurs :

  • Décocheurs à index, fixé autour du poignet par une sangle pour aider la traction de la corde. la main est détendue et l'index appuie sur la gâchette.
  • Décocheurs à pouce, l'archer le tient avec généralement 3 doigts (des modèles 4 et 2 doigts existent) et libère la corde en appuyant sur la détente avec le pouce.
  • Décocheurs back tension, tenu par l'archer dans la main, le déclenchement intervient en faisant pivoter le décocheur en fin de travail musculaire dorsal de l'archer et l'alignement des épaules du tireur.


Les décocheurs ne sont pas utilisables mécaniquement par les arcs classiques, recurves ou long-bow. Ils sont autorisés en compétition qu'avec les arcs à poulies (compounds) avec viseur.


Selon le type de tir pratiqué (cible, parcours, chasse ou niveau de l'archer) et le modèle, le décocheur peut être mis directement sur la corde (ou sur un Dloop fixé sur la corde) ou fixé à la corde par une cordelette fixé sur le décocheur (cf photo décocheur à index)

exemple de décocheur à index à sangle

exemple de décocheur à pouce

Les accessoires de l'archer

1. La dragonne : cordelette à deux anneaux fixés au pouce et à l'index ou cordelette faisant un tour de poignet (le puits) et passant entre le majeur et l'annulaire et fixée au puits par un mousqueton, la dragonne permet de retenir l'arc à la main de l'archer ; en effet, l'archer ne tient pas la poignée de l'arc mais la repousse, et l'arc est propulsé en avant par la force libérée par les branches lors de la décoche. Entraîné par cette force et le poids des stabilisateurs placés sur l'axe vertical de l'arc (central ou haut et bas), l'arc pivote autour de la dragonne, plus ou moins vite selon la dynamique de la décoche.

2. Le carquois : rangement pour les flèches. Il est souvent représenté sous forme cylindrique et attaché dans le dos de l'archer, mais cette position oblige l'archer à une contorsion périlleuse pour saisir les flèches. On préfère utiliser une sorte de poche aplatie fixée à la taille par une ceinture et dans laquelle les flèches sont alignées pointe au fond, et inclinée vers l'arrière de façon à ne pas interférer avec le tir ; le carquois comporte généralement une poche pour les accessoires (pointes, encoches, plumes, colle, résine, petits outils, etc.) ainsi qu'un anneau à l'arrière destiné à séparer les flèches abimées des autres.

3. Le protège bras : protection de cuir ou de plastique, portée sur le bras d'arc (bras tenant l'arc), il protège l'avant-bras lorsque, à la décoche, la corde reprend sa position initiale (et même au-delà). Les archers apprennent très rapidement et à leurs dépens à pivoter le coude vers l'extérieur de façon à limiter cet effet de corde qui peut provoquer très rapidement des hématomes impressionnants bien qu'assez peu douloureux.

4. La palette : morceau de cuir ou de matière synthétique, protégeant les doigts qui tiennent la corde de l'arc. La palette est retenue à la main par un anneau autour du majeur. La palette comporte généralement une pièce allongée placée entre l'index et le majeur afin d'éviter que l'archer ne pince la flèche. De plus, la palette peut comporter une cale qui se place entre l'index et la mâchoire pour relever la trajectoire de sortie de la flèche.

5. Le gant : utilisé à la place d'une palette, généralement préféré par des chasseurs et en tir nature (field) (sans viseur).

6. Le plastron : pour protéger la poitrine du frottement de la corde lors de la décoche, mais aussi pour protéger la corde d'éventuels frottements avec des vêtements. La légende rapporte que les Amazones se faisaient ôter un sein pour éviter cet effet de frottement, ce qui justifie l'utilisation du plastron pour les femmes.

Voir aussi

L'arc dans les œuvres de fiction

Douglas Fairbanks Robin Hood 1922 film poster.jpg Robin shoots with sir Guy by Louis Rhead 1912.png

Iconographie

  • Dans l'iconographie hindouiste, les représentations du Râmâyana font de l'arc l'attribut de Rama, avatar de Vishnou.
  • Dans l'iconographie gréco-romaine, c'est l'attribut d'Artémis ou de Diane et de son jumeau Apollon. C'est aussi celui de Cupidon et d'Orion.
  • Dans les représentations de la guerre de Troie c'est l'attribut de Pâris, qui tua Achille d'une flèche au talon.

Liens externes

  • Portail du sport Portail du sport
  • Portail de l’histoire militaire Portail de l’histoire militaire
Ce document provient de « Arc (arme) ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Toxophilie de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Toxophilie — Dieser Artikel oder Abschnitt bedarf einer Überarbeitung. Näheres ist auf der Diskussionsseite angegeben. Hilf mit, ihn zu verbessern, und entferne anschließend diese Markierung. B …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”