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Bernard Tokkie
Bernard Tokkie
Bernard Tokkie, né à Anvers, le 13 décembre 1867, décédé le 20 février 1942, est un chanteur d’opéra[1] d'origine juive.
L'effort pour l’Opéra flamand à Anvers
Tokkie étudia au Conservatoire royal de musique flamand. Il se perfectionna auprès de Hendrik Fontaine.
Het Nederlandsch Lyrisch Tooneel (le théâtre lyrique néerlandais) fut créé en 1890 en tant que département du Théâtre néerlandais (le Nederlandsche Schouwburg) [2] Mais, en 1893, le département devint une compagnie d'opéra indépendante, pour adopter le nom d’Opéra flamand, Vlaamsche Opera, lors de l'inauguration d'un nouveau bâtiment en 1907. [3]
Avec Edward Keurvels, Albert Baets et Henry Fontaine, Tokkie prit la responsabilité financière de l'Opéra flamand au cours de la période 1893-96, à un moment où la viabilité de cette compagnie fut encore remise en question. Il fut partiellement en mesure de compenser les pertes qu'il eut subies en tant qu'administrateur, grâce à ses revenus comme chanteur. [4] Que l'Opéra ne fut pas une entreprise rentable, signifia qu’il dut rester actif dans le secteur du diamant d'Anvers, à cette époque contrôlé par la communauté juive.
Par deux fois, il fut directeur de l'Opéra flamand. Avec Jef Judels, il fut huit ans en charge de l'Opéra, entre 1902 et 1909, et une seconde fois, entre 1923 et 1931, avec Fé Derickx.
Juif et flamingant
Tokkie fut à la fois juif et flamingant. En tant que basse, il chanta la chanson Ons Vaderland (Notre patrie) de Jan Blockx, lors de la manifestation flamande interdite à Bruxelles en 1897. En outre, il chanta dans l’opéra La fiancée de la mer (Bruid der Zee) de Jan Blockx, et dans la Flûte enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart.
Il quitta la Belgique pour l'Angleterre au cours de la Première Guerre mondiale. Là, il travaillait durant deux ans dans une usine d'armes, s’occupant en même temps de chanter pour des soldats blessés et d’autres réfugiés belges. [5]
Bernard Tokkie n’eut pu échapper l'antisémitisme au sein des cercles libéraux auxquels il appartenait. [6] Il n’eut d’ailleurs jamais complètement rompu avec ses origines juives. Ainsi, il continua à chanter dans la synagogue hollandaise d’Anvers, qui se trouve toujours derrière le musée Royal. Il devint directeur de l’Étude du Théâtre Juif, Joodsche Theaterstudie, en 1926. [7]
Tokkie meurt en 1942. Il exprima le souhait de se faire enterrer selon la tradition juive. L'administration communale de la ville d'Anvers, sous l'occupation, l'eût offert une couronne de fleurs.[8] L’échevin de la culture, ancien rexiste et membre du VNV, Odiel Daem, lui rendit le dernier hommage. [9] La tombe de Bernard Tokkie se trouve dans la section Israélite ou juive du cimetière Schoonselhof. Elle a été conçue par l'architecte juif Joseph de Lange. [10]
Sources et/ ou références
- ↑ Lieven Saerens, Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944) (Étrangers dans une métropole: une histoire d’Anvers et de sa population juive), Éd. Lannoo, 2000, ISBN 9020941097, 9789020941098, p. 80
- ↑ De Vlaamsche Opera te Antwerpen (l’Opéra royal flamand à Anvers), in Ons Volk Ontwaakt (le magazine ‘Notre peuple se réveille’), 11 octobre 1913
- ↑ Hendrik Willaert & Jan Dewilde, Het lied in ziel en mond – 150 jaar muziekleven en Vlaamse Beweging (La chanson dans l’âme et la bouche - 150 ans de vie musicale et le Mouvement flamand), Lannoo, Tielt, 1987, ISBN 9020914243, pp. 96-98
- ↑ Maurits Sabbe, Bernard Tokkie (biographie de) in Muziek-Warande (jardin musicale), mars 1922, an. 1, n° 3, pp. 54-55
- ↑ Lieven Saerens , Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944) (Étrangers dans une métropole: une histoire d’Anvers et de sa population juive), Éd. Lannoo, 2000, ISBN 9020941097, 9789020941098, p. 89
- ↑ Lieven Saerens, Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944) (Étrangers dans une métropole: une histoire d’Anvers et de sa population juive), Éd. Lannoo, 2000, ISBN 9020941097, 9789020941098, p. 99]
- ↑ Lieven Saerens, Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944) (Étrangers dans une métropole: une histoire d’Anvers et de sa population juive), Éd. Lannoo, 2000, ISBN 9020941097, 9789020941098, p. 168]
- ↑ Lieven Saerens, Vreemdelingen in een wereldstad: een geschiedenis van Antwerpen en zijn joodse bevolking (1880-1944) (Étrangers dans une métropole: une histoire d’Anvers et de sa population juive), Éd. Lannoo, 2000, ISBN 9020941097, 9789020941098, p. 694]
- ↑ Site Web du cimetière Schoonselhof
- ↑ Voir site Web Residence Fortunia sur l’architecte Joseph de Lange
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