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Tabarka
Tabarka Administration Pays Tunisie Gouvernorat Jendouba Délégation(s) Tabarka Maire Jilani Daboussi Démographie Population 15 634 hab. (2004[1]) Gentilé Tabarkois Géographie Tabarka (طبرقة) est une ville côtière du nord-ouest de la Tunisie située à 175 kilomètres de Tunis et à quelques kilomètres de la frontière algéro-tunisienne. Son nom est étymologiquement d'origine berbère et signifierait « pays des bruyères ».
Rattachée au gouvernorat de Jendouba, elle constitue une municipalité comptant 15 634 habitants en 2004[1]. Peuplée de descendants des tribus kroumirs, la ville est le centre d'attraction des populations villageoises du Djebel Khemir, petite chaîne montagneuse parsemée de chênes-lièges. Ses habitants sont aujourd'hui dénommés Tabarkois ou parfois Tabarquois. Ces termes sont en opposition avec celui de « Tabarquins » qui désigne les Génois présents jusqu'au XVIIIe siècle sur l'île de Tabarque.
C'est une ville touristique connue pour les activités de plongée (fonds marins poissonneux où la pêche au mérou et à la langouste est pratiquée) et le corail utilisé dans la bijouterie. On y vient aussi pour ses festivals dont le célèbre Tabarka Jazz Festival. La ville est surplombée d'un rocher sur lequel est construit un fort génois.
Tabarka est desservie par l'aéroport international 7 novembre situé à 15 kilomètres à l'est de la ville.
Histoire
L'histoire de la ville est un panachage des civilisations phénicienne, romaine, arabe et turque. Thabraca, fondée par les Numides, devient ensuite une colonie romaine. Elle est alors utilisée comme port principal pour l'exportation du marbre polychrome extrait des carrières de la ville de Simitthus située dans les monts voisins de Kroumirie. Plus tard, sous le règne du roi vandale Genséric, la ville se dote de deux monastères, l'un pour les hommes et l’autre pour les femmes.
En 702 se déroule à Tabraqua la dernière bataille entre la civilisation berbère, dirigée par leur reine Kahena, et les Arabes dirigés par Hassan Ibn Numan qui, après avoir pris Carthage, reçoit 50 000 hommes en renfort du calife Abd al-Malik.
Sachant sa défaite imminente, la reine aurait fait pratiquer la politique de la terre brûlée en vue de dissuader l'envahisseur de s'approprier les terres. Elle fait détruire les châteaux, les réserves alimentaires et brûler les récoltes et les vergers, s'aliénant ainsi une partie de son propre peuple et la défection de certains Berbères qui se soumettent aux Arabes. Finalement, après une tentative de trahison de la reine, celle-ci est capturée et décapitée dans un ravin et sa tête ramenée au calife.
De 1542 à 1742, l'île de Tabarque est habitée par de nombreux colons venant de Pegli. Principalement pêcheurs de corail et commerçants, ils sont organisés par la noble famille gênoise des Lomellini ayant reçu l'île en concession de Khayr ad-Din Barberousse (droits confirmés par l'empereur Charles Quint), selon une légende, pour prix de leur intermédiation lors de la libération du corsaire Dragut. En raison du déclin économique de l'île et de sa surpopulation, des membres de la colonie commencent à émigrer en 1738 sur l'île de San Pietro, près de la Sardaigne, où ils fondent la ville de Carloforte avec l'appui du roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne. L'assaut de l'île par le bey de Tunis en 1742 déclenche la dispersion des Tabarquins libres ou esclaves.
En 1952, le dirigeant nationaliste Habib Bourguiba, qui deviendra par la suite président de la Tunisie est exilé à Tabarka puis sur La Galite par les autorités coloniales françaises.
Références
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