- Synagogue de Neuilly
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La synagogue de Neuilly-sur-Seine, située au 12 rue Ancelle, qui date de 1878, est la plus vieille synagogue de la banlieue parisienne.
Sommaire
Début de la présence juive à Neuilly : le Refuge
Le premier bâtiment significatif de la présence juive à Neuilly est la « Maison de refuge pour l'enfance israélite », un foyer créé en 1866 par Coralie Cahen[1] qui accueille aussi des prostituées et leurs enfants. D'abord situé à Romainville puis à Neuilly, boulevard Eugène (aujourd'hui, boulevard Victor Hugo)[2], il est déplacé en 1883 au 19, boulevard de la Saussaye, où il existera jusque dans les années 1980. Plus connu sous le nom abrégé de « Refuge », il abrita de nombreux jeunes juifs isolés, sans famille, après la seconde guerre mondiale puis après l'indépendance de l'Algérie.
La synagogue
Dès 1869, il existe une communauté installée dans un appartement au 15 de la rue Louis-Philippe. Le président, Godchaux Oulry, originaire de Lorraine, parvient à réunir les fonds nécessaires à la construction d'une synagogue. L'architecte en est Émile Uhlmann prix de Rome[3], qui choisit un style néo-byzantin. L'inauguration peut avoir lieu en 1878.
Le premier rabbin de Neuilly, en 1888, est Simon Debré, le père du professeur Robert Debré et le grand-père du premier ministre du général de Gaulle, Michel Debré.
La communauté se développe jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et en 1937 son agrandissement fut confié aux architectes Germain Debré et Hirsch.
Comme pour toutes les communautés juives, la guerre est désastreuse. Le rabbin Robert Meyers et son épouse née Suzanne Bauer sont déportés en 1943 à Auschwitz. Une plaque à l'extérieur de la synagogue commémore toutes les déportations de juifs neuilléens et une autre, l'action courageuse des Justes parmi les Nations de Neuilly. Rue Édouard Nortier, une autre plaque rappelle les noms des 17 enfants âgés de 3 à 11 ans, abrités dans une ancienne clinique tenue par des Sœurs, raflés le 25 juillet 1944, déportés et assassinés par les Nazis[4].
La renaissance après la guerre est difficile. Il faut citer les efforts du rabbin David Feuerwerker (il est le rabbin de 1946 à 1948) pour créer un cercle d'études et un cercle de jeunes. Son successeur, Edouard Gourévitch, voit arriver en 1962 des rapatriés d'Algérie qui redonnent dynamisme à la communauté.
À partir de 1975, le grand-rabbin Jérôme Cahen et son épouse relancent l'activité communautaire en se tournant résolument vers la jeunesse. Le nombre de fidèles augmente considérablement.
En 1978, le centenaire de la synagogue est célébré en présence des autorités et de l'ancien premier ministre Michel Debré.
Le rabbin Alexis Blum succède à Jérôme Cahen, décédé en 1988.
Après la fondation en 1999 de l'Université Juive Européenne fondée par le grand rabbin René-Samuel Sirat et le rabbin Claude Sultan au 11, rue Ancelle, le centre culturel Jérôme Cahen est créé dans l'immeuble mitoyen de la synagogue en 2004.
En 2009, le rabbin Michaël Azoulay, membre du Comité consultatif national d'éthique depuis 2008, succède au grand rabbin Alexis Blum.
Rabbins
- 1888-1939 : Simon Debré
- 1928-1943 : Robert Meyers (mort à Auschwitz)
- 1945-1946 : Henri Soil[5]
- 1946-1948 : David Feuerwerker
- 1948-1949 : René Kapel[6]
- 1949-1975 : Édouard Gourévitch[7]
- 1975-1986 : Jérôme Cahen
- 1988-2009 : Alexis Blum[8]
- 2009- : Michaël Azoulay[9]
Bibliographie
Sous la direction de Sylvie Zenouda, « La Synagogue de Neuilly-sur-Seine, 120 ans d'histoire d'une communauté », mars 2000, (ISBN 2-9515255-0-8)
Notes
- Coralie Cahen, née Lévy, AFMEG. Consulté le 23 novembre 2008
- Rapports du jury international de l'exposition universelle de 1900, Conservatoire National des Arts et Métiers). Consulté le 24 novembre 2008
- Site du ministère de la Culture
- Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944: sauvetage et désobéissance civile, page 526 » sur Google Books, Les Éditions du Cerf, 2005, (ISBN 2-204-07585-X) Limor Yagil, «
- Henri Soil, Don Isaac Abravanel (1437-1508) - Sa vie, ses œuvres, Fondation Sefer, 1937
Bibliographie :
- René Kapel » sur Judaïsme d'Alsace et de Lorraine. Voir le détail de son action dans la résistance : Marc Fineltin, « Rabbin René Samuel Kapel » sur Mémoire et Espoirs de la Résistance Voir sa biographie complète : Sylvie Zenouda, «
- Traductions de l'hébreu
- La Haggadah de Pâque, rites séfarade et ashkénaze, Berg International, 1982
- Jehudah ben Chemouel le Hassid, Le guide des Hassidim, Éditions du Cerf, 1988 (ISBN 978-2-204-02827-1)
- Le Puits de l'exil, Berg International, mai 1991 (ISBN 2900269210)
- Juda Loew ben Bezalel, Les hauts faits de l'Éternel, Éditions du Cerf, 1994 (ISBN 978-2-204-04585-8)
- Traduction du yiddish
- David Malki, Le Talmud et ses maîtres, Albin Michel International, janvier 2000 (ISBN 2226016716)
- Traduction de l'anglais
- Peter Schaefer, Judéophobie : Attitudes à l'égard des juifs dans le monde antique, Éditions du Cerf, mars 2003 (ISBN 978-2204069236)
Bibliographie du rabbin Gourévitch :
- Traductions de l'hébreu
- Biographie et bibliographie du grand rabbin Alexis Blum. Consulté le 27 juillet 2010
- Biographie de Michaël Azoulay sur le site officiel du CCNE
Lien externe
- Synagogue de Neuilly
- Centre communautaire Jérôme Cahen
- Article Neuilly sur Seine dans la Jewish Encyclopedia
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