Syad Barré

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Siad Barre

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Siad Barré

Mohamed Siad Barré (arabe : محمد سياد بري ; somali : Mohamed Siyaad Barré) (1919, Ganane, Somalie italienne2 janvier 1995, Lagos, Nigeria) était un général de brigade et homme d'État somalien de 1969 à 1991. Avant d'accéder à la présidence, il est commandant dans l'armée du gouvernement démocratique de Somalie mis en place à l'indépendance en 1960.

Sommaire

Débuts militaires

Siad Barre est un berger orphelin lorsqu'il rejoint la force de police coloniale italienne. Sans éducation scolaire, il étudie beaucoup et suit quelques cours militaires en Italie. Il devient vice-commandant de l'armée à l'indépendance de la Somalie en 1960. Après avoir fait des exercices d'entraînement conjoints avec des officiers soviétiques au début des années 1960, il est convaincu par le marxisme.

En 1969, suite à l'assassinat du président Abdirashid Ali Shermarke, le pays se trouve au bord de la guerre civile et c'est grâce au coup d'État dont il a été l'artisan et l'exécutant avec des jeunes officiers que le pays évite de justesse le chaos. Il instaure alors la deuxième République, décrète l'égalité des citoyens devant la loi en imposant à une société traditionnelle l'égalité des sexes. Véritable despote éclairé, il instaure la gratuité des soins et de l'éducation, ce qui permet à plusieurs centaines de milliers de nomades de s'installer dans les villes et notamment à Mogadiscio. Il a développé un culte de la personnalité : de larges portraits le représentant sont installés dans la capitale Mogadiscio et en province, dont certains sont encore restés intacts 16 ans après sa chute.

Alliances

Durant la guerre froide, l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et les États-Unis s'intéressent à la Somalie pour son positionnement géographique stratégique, à l'entrée de la mer Rouge. Le gouvernement de Siad Barré a tout d'abord le soutien de l'URSS. Mais il perd ce soutien en 1977, suite aux tentatives somaliennes d'annexion de l'Ogaden, une région d'Éthiopie, un pays également soutenu par les soviétiques. Il renvoie alors les conseillers soviétiques, rompt le traité d'amitié avec l'URSS, et se tourne vers l'Ouest. Les États-Unis entrent alors en scène et sont, jusqu'en 1989, un soutien de poids, en versant environ 100 millions de USD par an en aide économique et militaire.

En 1977, Siad Barré joue un rôle important lorsque, les 17 et 18 octobre, un commando palestinien du nom de Martyr Halimeh, proche du Front populaire de libération de la Palestine et de la Fraction armée rouge, détourne le vol 181 de la Lufthansa vers Mogadiscio. Le chancelier allemand Helmut Schmidt et Siad Barre négocient pour laisser l'unité de lutte antiterroriste GSG-9 intervenir sur l'aéroport de Mogadiscio afin de libérer les otages.

Chute

À la fin des années 1980, dans le nord du pays, le Somali National Movement (SNM) du clan Issak, armé et entraîné par l'Éthiopie, s'oppose à Siad Barré et gagne rapidement du terrain. Une répression est menée par l'armée régulière sur les civils, faisant cinquante à soixante mille tués entre 1988 et 1990[1], ce qui en fait un des conflits les plus meurtriers sur le continent. Siad Barré est finalement destitué le 26 janvier 1991. Ali Mahdi Muhammad lui succède jusqu'en novembre 1991, sans jamais réussir à s'imposer politiquement et militairement sur l'ensemble du territoire.

Après avoir quitté Mogadiscio en janvier 1991, Siad Barré reste dans le sud-ouest du pays, région contrôlée par son gendre Mohamed Said Hersi. Il essaie par deux fois de reprendre le pouvoir à Mogadiscio, mais, en mai 1992, il est mis en déroute par l'armée du général Aïdid et est contraint à l'exil. Il part pour Nairobi, mais, au bout de deux semaines, devant la levée de boucliers de groupes d'opposition ayant le soutien du gouvernement kenyan, il s'installe finalement au Nigeria. Il meurt le 2 janvier 1995 à Lagos d'une attaque cardiaque. Ses restes sont inhumés dans sa ville natale en Somalie.

Notes et références

  1. (en) Rapport d'African Watch de 1990
  • Traduit de l'article de la Wikipédia anglophone : Siad Barre.

Annexes

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