- Stalag ii-d
-
Stalag II-D
Le Stalag II-D Stargard est un camp de prisonniers de guerre de l'Armée allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, situé près de Stargard, aujourd'hui Stargard Szczecinski, en Poméranie, à 30 km à l'est de Szczecin.
Sommaire
Chronologie
- Le camp fut établi sur un terrain d'entraînement militaire en septembre 1939 pour les militaires polonais capturés lors de l'offensive allemande de septembre 1939. Pendant les premiers mois, ils vécurent en plein air ou dans des tentes pendant le premier hiver qui fut très froid. Ils construisaient les baraques en bois ou en briques du camp permanent.
- En mai et juin 1940 des soldats français et belges pris lors de la Bataille de France arrivèrent au camp.
- Ils furent suivis par des prisonniers soviétiques après le déclenchement de l'Opération Barbarossa pendant l'été 1941.
- En septembre et octobre 1943, des prisonniers italiens arrivèrent au camp après l'armistice avec l'Italie et l'invasion de ce pays par l'armée allemande.
- Des prisonniers canadiens du malheureux raid sur Dieppe, en août 1942 furent transférés à Stargard du Stalag VIII-B en janvier 1944.
- Le camp fut libéré par l'Armée rouge à la mi avril 1945.
Évacuation et rapatriement
Le 25 février 1945, en raison des progrès de l'offensive soviétique la plupart des prisonniers furent forcés d'effectuer de pénibles marches vers l'ouest avant d'être libérés par les troupes alliées en avril 1945.
Conditions de vie
Les prisonniers de rang inférieur de ce camp connurent de bien meilleures conditions que ceux d'autres camps plus au sud. Ils travaillaient généralement dans des fermes et avaient la possibilité d'obtenir une meilleure nourriture. Une discipline souple y régnait. Albert Guedj, surnommé Guetsch, prisonnier français dans ce Stalag depuis le repli de l'Ailette jusqu'à novembre 1941 — date à laquelle il bénéficia d'un rapatriement sanitaire sur l'hôpital Dégenette de Lyon — confirme la relative aménité des gardiens allemands. De plus, lui et d'autres soldats du régiment du 9e Zouave, auquel il appartenait, purent dissimuler leurs origines juives grâce à des artifices à peine ingénieux, et ne furent donc pas envoyés vers les camps de la mort auxquels les destinait la politique d'extermination du Troisième Reich.
Évasions
Il était relativement facile de s'évader d'une ferme, mais beaucoup plus difficile d'éviter d'être repris. Les prisonniers qui travaillaient dans des fermes ne bénéficiaient pas de l'aide que pouvait fournir un Oflag, avec des équipes de spécialistes qui fabriquaient de faux papiers et préparaient des cartes, sans lesquels il était extrêmement difficile de parcourir des centaines de kilomètres en Allemagne et de passer à travers les nombreux contrôles de la police nazie.
Gabriel Régnier, un prisonnier français, a raconté sa tentative d'évasion manquée avec un compagnon français, le 23 mars 1942. Un travailleur civil polonais de la ferme les aida en cachant des vêtements civils pour eux. Par une nuit très sombre, ils réussirent à atteindre un train de marchandises qui changeait ses wagons à une gare proche de la ferme. Ils réussirent à se cacher dans un wagon couvert rempli de caisses. Lorsque le train s'arrêta à Szczecin pour décharger, ils montèrent dans un autre wagon chargé de sacs d'orge, à destination d'Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne, qu'ils atteignirent quatre jours plus tard. Mais alors qu'ils cherchaient un wagon pour les Pays-Bas, ils furent repérés par un conducteur qui nota deux personnes se déplaçant avec hésitation le long d'un train et ils alertèrent la police militaire. Repris, ils furent renvoyés à Stargard et passèrent 24 heures en réclusion solitaire.
Sources
Voir aussi
- Portail de l’histoire militaire
Catégorie : Camp de prisonniers de la Seconde Guerre mondiale
Wikimedia Foundation. 2010.