- Soixante-neuf Stations du Kiso Kaido
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Soixante-neuf Stations du Kiso Kaidō
Les Soixante-neuf stations du Kiso Kaidō (木曾街道六十九次, Kiso Kaidō Rokujūkyū-tsugi?) est une série d'estampes japonaises ukiyo-e créées par Utagawa Hiroshige et Keisai Eisen, entre 1834-1835[N 1] et 1842. Cette série représente l'ensemble des étapes de la grande route de Kiso Kaidō, allant de Edo (Tōkyō), où réside alors le shogun, à Kyōto, où réside l'empereur.
La série compte au total 71 estampes horizontales (yoko-e), de format ōban (les 69 stations proprement dites, auxquelles il faut ajouter le point de départ (Nihonbashi) à Edo, ainsi que la deuxième estampe que compte la station Nakatsugawa-juku. Il y a de plus une page de titre.
Le nom utilisé en principe pour la route du Kiso Kaidō était le Nakasendō, ce qui fait que l'on parle parfois des soixante-neuf stations du Nakasendō[1]. Cette série d'estampes est en quelque sorte une suite de la série de Hiroshige, les « Cinquante-trois stations du Tōkaidō », qui représentait, elle, les étapes de la route du Tōkaidō, la plus célèbre du Japon.
Eisen produisit 23 des stations, plus le point de départ, le Nihonbashi, Hiroshige réalisant le reste de la série du Kiso Kaidō, soit 47 estampes[2].
Les Gokaidō, les « cinq routes » du Japon
Article détaillé : Gokaidō.Sans être aussi célèbre que la route du Tōkaidō, le Kiso Kaidō venait sans doute juste derrière celle-ci par son importance au sein des « Cinq Routes » (五街道, Gokaidō?), les cinq voies majeures (kaidō) qui partaient d'Edo (aujourd'hui Tōkyō) pendant la période Edo.
Même si ces cinq routes commencent à apparaître dès l'ère Kamakura[3], c'est en 1601 que le shogun Tokugawa Ieyasu commence véritablement à les organiser en un réseau routier cohérent, de façon à accroître son contrôle sur le pays, qui sort d'une très longue période de guerres civiles et d'affaiblissement du pouvoir central.
Sur toutes ces routes, les distances étaient mesurées en ri (le ri, ancienne unité de distance au Japon, représente traditionnellement 3 927 mètres, mais pouvait en réalité être de longueur assez variable[4]), ce qui permet au voyageur de connaître la distance qui le sépare d'Edo, la capitale du shogun.
De nombreux relais (shukuba) sont installés tout au long des routes pour permettre aux voyageurs de se reposer et de se ravitailler. Ces shuku-ba, ou shuku-eki, dont l'entretien était à la charge des daimyo dont les terres étaient traversées par la route, grossirent peu à peu pour former des villes ou des villages, responsables de la fourniture des chevaux, de l'entretien des ponts et du bon fonctionnement des auberges, en demande toujours croissante[3].
Les origines du Kiso Kaidō
Le tracé de la route du Kiso Kaidō remonterait à une date fort ancienne, dont on dit qu'elle serait l'an 702 CE[5].
Malgré l'appellation retenue pour la série d'Hiroshige, le nom officiel de la route était Nakasendō (中山道). Le terme de Kiso Kaidō s'applique en effet à la partie spécifique de la route (qui en constitue d'ailleurs l'essentiel), avant qu'elle ne rejoigne celle du Tōkaidō sur une courte portion. Le Kiso Kaidō est en particulier la section qui suit le cours de la rivière Kiso, qui lui a donné son nom[6].
Cette route reliant Edo à Kyoto en passant par l'intérieur des terres, était la route alternative à celle du Tōkaidō, qui reliait Edo à Kyōto en passant par le littoral[7].
Bien que son parcours soit au total un peu plus long (542 km environ[8], au lieu de 500 km environ pour le Tōkaidō), et qu'elle passe par la montagne centrale, un certain nombre de personnes, y compris des femmes, préfèrent accomplir le trajet entre Edo et Kyōto en passant par la route du Kiso Kaidō. En effet, elle n'exige pas le passage à gué de rivières, à la différence de la route du Tōkaidō, qui en comptait plusieurs[9],[10].
Le parcours de la route du Kiso Kaidō
La route part tout d'abord en direction du nord-est, de Edo vers Matsuida, dans la préfecture de Gunma, puis oblique en direction de l'ouest et du sud-ouest pour passer les montagnes et atteindre le lac Suwa et continuer vers le sud-ouest en passant par Sekigahara, la 58e station. Sekigahara est d'autre part le lieu de la grande victoire remporté par Tokugawa Ieyasu en 1600, qui lui assure définitivement le pouvoir sur le Japon, ouvrant ainsi l'ère Edo[11].
Puis la route s'approche du lac Biwa[11], et rejoint alors celle du Tōkaidō un peu avant Kyōto, à Kusatsu. C'est ensuite Ōtsu et sa « maison de thé de la source », avant d'arriver enfin à Kyōto, terme du voyage.
Notoriété et fréquentation
Comme pour le Tōkaidō, la route du Kiso Kaidō est, à l'ère Edo, fréquentée en particulier par les daimyō, astreints par le système du sankin kotai à résider un an sur deux à Edo, où ils doivent d'ailleurs laisser leur famille en otage[12], parce que le pouvoir shōgunal se méfie d'eux après la longue période de guerre civile dont le pays sort à peine. Ce système pèse aussi lourdement sur les finances des daimyō, contraints d'entretenir deux résidences et d'emmener avec eux leur suite, qui peut compter de cent à deux mille personnes[13], ce qui est un avantage supplémentaire du sankin kotai aux yeux du pouvoir shogunal.
Les meisho, « les lieux et paysages célèbres » du Japon
L’œuvre de Hiroshige s'inscrit dans le prolongement de l'intérêt traditionnel des Japonais pour les meisho, les lieux et paysages célèbres. C'est tout d'abord la vogue des meisho ki, les « guides de lieux célèbres »[14], dont l'un des premiers représentants est le Kyo warabe, de Nakagawa Kiun, publié en 1658, ou le Edo suzume[N 2] de Hishikawa Moronobu, publié en 1677[14].
Mais c'est d'abord et avant tout le Tōkaidō lui-même, la plus connue des « Cinq Routes », qui connait la notoriété avec par exemple le Tōkaidō meishoki (« Les Grands Sites de la route de la mer de l'est »), guide en six volumes de 1660 du samouraï Asai Ryōi, présentant les centres d'intérêt des différents relais sur le mode de la fiction[15] et contribue à la notoriété de la route.
Aussi est-ce avec sa série d'estampes Cinquante-trois Stations du Tōkaidō que Hiroshige va connaître la célébrité, lorsqu'il les publie chez Hōeidō, vraisemblablement sous forme de « recueil d'images » (gashu), paru en « feuilleton » entre 1832 et 1834[16].
Cependant, ni la route du Kiso Kaidō, ni ses sites, ne connaîtront jamais la même réputation et ne donneront pas lieu à une autre série d'estampes. Un livre de poèmes populaires, Kiso Meisho Dzuye, et illustré de gravures d'Hiroshige, sera cependant publié en 1852[17].
Ce n'est d'ailleurs qu'après le succès rencontré par les meisho du Tōkaidō peints par Hiroshige que le Kiso Kaidō sera mis en scène par Keisai Eisen et lui-même.
Les difficultés de la route du Kiso Kaidō
Il faut voir dans ce déficit de réputation le résultat d'une moindre fréquentation, due à la distance légèrement plus longue que cette route oblige à parcourir entre Edo et Kyoto, ainsi qu'à son difficile de parcours de montagne[18].
À la différence du Tōkaidō, bien connu au travers des multiples descriptions qu'en ont laissées les voyageurs étrangers, il est beaucoup plus ardu d'en trouver concernant des quatre autres routes, y compris la route du Kiso Kaidō. On sait cependant que c'était une route de montagne réputée difficile ; un samourai de Nabeshima qui avait parcouru le Japon pendant deux ans, entre 1853 et 1855, trouve le Kiso Kaidō « aussi difficile que la rumeur le laissait entendre »[19].
En revanche, un autre samourai, voyageant vers 1855, donc plus de 20 ans après le début de la série de Eisen et Hiroshige, déclare que
« beaucoup de gens craignent de voyager par le Kisoji (le Kiso Kaidō), mais c'est là une chose du passé. Aujourd'hui, la route est bien nivelée, et on n'a aucun mal à s'y procurer chevaux et palanquins. Daimyo et nobles y voyagent tout comme ils le feraient sur le Tōkaidō. La seule difficulté qu'on y rencontre est l'impossibilité de s'y procurer du poisson frais[19]. »Quoi qu'il en soit, le voyage par la route du Nakasendo (le Kiso Kaidō) prend plus de temps que par le Tōkaidō, puisqu'il fallait compter entre 18 et 20 jours pour parcourir toute la route[10] au lieu des quelques 2 semaines à prévoir sur le Tōkaidō[20]. De plus, la route comptait beaucoup moins d'agglomérations importantes, diminuant d'autant les aménités offertes par le voyage. Tout cela suffit sans doute à expliquer sa fréquentation considérablement plus faible[21].
De même, la série d'estampes consacrée par Eisen et Hiroshige au Kiso Kaidō ne connaîtra jamais la popularité des séries consacrées au Tōkaidō, ce qui explique la rareté relative des estampes de cette série[21].
Hiroshige, Eisen, et le Kiso Kaidō
On ne sait pas de façon certaine si Hiroshige a effectué lui-même le voyage sur la route du Kiso Kaido. Son implication dans la série des soixante-neuf Stations du Kiso Kaidō provient du fait qu'elle avait été initialement commandée à Keisai Eisen, qui n'avait pu la terminer. C'est donc Hiroshige qui s'en charge, témoignant de la même recherche d'atmosphère que celle qui avait inspiré les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō[22].
La série du Kiso Kaido n'est pas le seul exemple de la collaboration entre Eisen et Hiroshige, puisque, vers la fin de l'ère Tempo (1830-1843), l'éditeur Eirakuya publie un petit ouvrage en trois volumes intitulé Ukiyo gafu, contenant de petits dessins de paysages, de fleurs, et d'oiseaux, de poissons et de silhouettes. C'est Eisen qui assure l'exécution des deux premiers volumes, alors que Hiroshige se charge du troisième. Imprimés en deux nuances de couleurs en plus du noir, ces dessins rappellent l'aspect des Hokusai Manga[17].
Cependant, Hiroshige est le plus célèbre des deux, et les rééditions par Kinjūdō, sans doute après la mort de Keisai Eisen en 1848, omettent le nom et le sceau de celui-ci. Parmi les explications avancées, la plus plausible est que l'éditeur cherche à profiter du succès des Cinquante-trois Stations du Tōkaidō, en laissant apparaître le seul nom de Hiroshige, plus vendeur[23].
La technique de l'estampe ukiyo-e
Article détaillé : Ukiyo-e.L’ukiyo-e — qui est un genre majeur de la peinture japonaise — ne se confond pas avec l'estampe japonaise, gravure sur bois relevant presque toujours de l'ukiyo-e.
Mais c'est bien au travers de la gravure sur bois d'estampes que l'ukiyo-e a pu atteindre sa pleine popularité, grâce au nombre de tirages autorisés par la gravure.
Les épreuves d’estampes ukiyo-e sont produites de la manière suivante[24],[25],[26] :
- L’artiste réalise un dessin-maître à l’encre.
- L'artisan graveur colle ce dessin contre une planche de bois (cerisier ou catalpa), puis évide à l'aide de gouges (marunomi) les zones où le papier est blanc, créant ainsi le dessin en relief sur la planche, mais détruisant l’œuvre originale au cours de ce processus.
- La planche ainsi gravée (« planche de trait ») est encrée et imprimée de manière à produire des copies quasiment parfaites du dessin original.
- Ces épreuves sont à leur tour collées à de nouvelles planches de bois, et les zones du dessin à colorer d’une couleur particulière sont laissées en relief. Chacune des planches imprimera au moins une couleur dans l’image finale. Ce sont les « planches de couleurs ».
- Le jeu de planches de bois résultant est encré dans les différentes couleurs et appliqué successivement sur le papier. Le parfait ajustement de chaque planche par rapport au reste de l'image est obtenu par des marques de calage appelés kento. L'encrage est obtenu en frottant le papier contre la planche encrée à l'aide d'un tampon baren en corde de bambou.
L’impression finale porte les motifs de chacune des planches, certaines pouvant être appliquées plus d’une fois afin d’obtenir la profondeur de teinte souhaitée.
Une caractéristique majeure de la technique de l'estampe japonaise est donc que chaque exemplaire imprimé à partir des planches supervisées par l'artiste est un original. En effet, le dessin initial de l'artiste est détruit lors de la gravure et était d'ailleurs souvent incomplet par rapport au résultat final souhaité (sans les couleurs, par exemple).
Les soixante-neuf stations du Kiso Kaidō
Articles principaux : Hiroshige et Keisai Eisen.La série compte les soixante-neuf stations du Kiso Kaidō, plus une planche pour le point de départ, le pont Nihonbashi (« pont du Japon ») à Edo, et une estampe additionnelle pour la station Nakatsugawa-juku ; soit un total de 71 estampes, auxquelles il faut ajouter la page de titre.
La série a été publiée par l'éditeur Takenouchi-Hōeidō, pour la première partie, et par l'éditeur Kinjūdō pour la seconde. Les rééditions ultérieures ont été réalisées par Kinjūdō[27].
№ Estampe Nom français Auteur[28] Nom japonais Transcription Localisation actuellle de l'étape
(ville / village / quartier)1 Nihonbashi, « le pont du Japon » Eisen 日本橋, Nihonbashi Nihonbashi Nihonbashi à Chūō-ku, (Tōkyō) 2 Itabashi Eisen 板橋宿, Itabashi-shuku[N 3] Itabashi Itabashi, (Tōkyō) 3 Warabi Eisen 蕨宿, Warabi-shuku Warabi Warabi
Préfecture de Saitama4 Urawa Eisen 浦和宿, Urawa-shuku Urawa Urawa à Saitama
Préfecture de Saitama5 Omiya Eisen 大宮宿, Ōmiya-shuku Omiya Omiya à Saitama
Préfecture de Saitama6 Ageo Eisen 上尾宿, Ageo-shuku Ageo Ageo, Préfecture de Saitama 7 Okegawa Eisen 桶川宿, Okegawa-shuku Okegawa Okegawa, Préfecture de Saitama 8 Konosu Eisen 鴻巣宿, Kōnosu-shuku Konosu Konosu, Préfecture de Saitama 9 Kumagaya Eisen 熊谷宿, Kumagai-shuku Kumagaya Kumagaya, Préfecture de Saitama 10 Fukaya Eisen 深谷宿, Fukaya-shuku Fukaya Fukaya, Préfecture de Saitama 11 Honjo Eisen 本庄宿, Honjō-shuku Honjo Honjo, Préfecture de Saitama 12 Shinmachi Hiroshige 新町宿, Shinmachi-shuku Shinmachi Takasaki, Préfecture de Gunma 13 Kuragano Eisen 倉賀野宿, Kuragano-shuku Kuragano Takasaki, Préfecture de Gunma 14 Takasaki Hiroshige 高崎宿, Takasaki-shuku Takasaki Takasaki, Préfecture de Gunma 15 Itabana Eisen 板鼻宿, Itahana-shuku Itabana Annaka, Préfecture de Gunma 16 Annaka Hiroshige 安中宿, Annaka-shuku Annaka Annaka, Préfecture de Gunma 17 Matsuida Hiroshige 松井田宿, Matsuida-shuku Matsuida Annaka, Préfecture de Gunma 18 Sakamoto Eisen 坂本宿, Sakamoto-shuku Sakamoto Annaka, Préfecture de Gunma 19 Karuizawa Hiroshige 軽井沢宿, Karuisawa-shuku Karuizawa Karuizawa
district de Kitasaku
Préfecture de Nagano20 Kutsukake Eisen 沓掛宿, Kutsukake-shuku Kutsukake Karuizawa
district de Kitasaku
Préfecture de Nagano21 Oiwake Eisen 追分宿, Oiwake-shuku Oiwake Karuizawa
district de Kitasaku
Préfecture de Nagano22 Odai Hiroshige 小田井宿, Otai-shuku Odai Miyota
district de Kitasaku
Préfecture de Nagano23 Iwamurata Eisen 岩村田宿, Iwamurada-shuku Iwamurata Saku, Préfecture de Nagano 24 Shionata Hiroshige 塩名田宿, Shionada-shuku Shionata Saku, Préfecture de Nagano 25 Yawata Hiroshige 八幡宿, Yawata-shuku Yawata Saku, Préfecture de Nagano 26 Mochizuki Hiroshige 望月宿, Mochizuki-shuku Mochizuki Saku, Préfecture de Nagano 27 Ashida Hiroshige 芦田宿, Ashida-shuku Ashida Tateshina
Kitasaku District
Préfecture de Nagano28 Nagakubo Hiroshige 長久保宿, Nagakubo-shuku Nagakubo Nagawa
Chiisagata District
Préfecture de Nagano29 Wada Hiroshige 和田宿, Wada-shuku Wada Nagawa
Chiisagata District
Préfecture de Nagano30 Shimosuwa Hiroshige 下諏訪宿, Shimosuwa-shuku Shimosuwa Shimosuwa
Suwa District
Préfecture de Nagano31 Shiojiri Eisen 塩尻宿, Shiojiri-shuku Shiojiri Shiojiri, Préfecture de Nagano 32 Seba Hiroshige 洗馬宿, Seba-juku Seba Shiojiri, Préfecture de Nagano 33 Motoyama Hiroshige 本山宿, Motoyama-juku Motoyama Shiojiri, Préfecture de Nagano 34 Niikawa Hiroshige 贄川宿, Niekawa-juku Niikawa Shiojiri, Préfecture de Nagano 35 Narai Eisen 奈良井宿, Narai-juku Narai Shiojiri, Préfecture de Nagano 36 Yabuhara Eisen 藪原宿, Yabuhara-juku Yabuhara (Kiso (village)
Kiso District
Préfecture de Nagano37 Miyanokoshi Hiroshige 宮ノ越宿, Miyanokoshi-juku Miyanokoshi (Kiso (ville)
Kiso District
Préfecture de Nagano38 Fukushima Hiroshige 福島宿, Fukushima-juku Fukushima (Kiso (ville)
Kiso District
Préfecture de Nagano39 Agematsu Hiroshige 上松宿, Agematsu-juku Agematsu Agematsu, Préfecture de Nagano 40 Suhara Hiroshige 須原宿, Suhara-juku Suhara Okuwa
Kiso District
Préfecture de Nagano41 Nojiri Eisen 野尻宿, Nojiri-juku Nojiri Okuwa
Kiso District
Préfecture de Nagano42 Mitono Hiroshige 三留野宿, Midono-juku Mitono Nagiso
Kiso District
Préfecture de Nagano43 Tsumagome Hiroshige 妻籠宿, Tsumago-juku Tsumagome Nagiso
Kiso District
Préfecture de Nagano44 Magome Eisen 馬籠宿, Magome-juku Magome Nakatsugawa
Préfecture de Gifu45 Ochiai Hiroshige 落合宿, Ochiai-juku Ochiai Nakatsugawa
Préfecture de Gifu46 Nakatsugawa, 1re estampe Hiroshige 中津川宿, Nakatsugawa-juku Nakatsugawa I Nakatsugawa
Préfecture de Gifu47 Nakatsugawa, 2e estampe Hiroshige 中津川宿, Nakatsugawa-juku Nakatsugawa II Nakatsugawa
Préfecture de Gifu48 Oi Hiroshige 大井宿, Ōi-juku Oi Ena
Préfecture de Gifu49 Okute Hiroshige 大湫宿, Ōkute-juku Okute Mizunami
Préfecture de Gifu50 Hosokute Hiroshige 細久手宿, Hosokute-juku Hosokute Mizunami
Préfecture de Gifu51 Mitake Hiroshige 御嶽宿, Mitake-juku Mitake Mitake
Kani District
Préfecture de Gifu52 Fushimi Hiroshige 伏見宿, Fushimi-juku Fushimi Mitake
Kani District
Préfecture de Gifu53 Ota Hiroshige 太田宿, Ōta-juku Ota Minokamo
Préfecture de Gifu54 Unuma Eisen 鵜沼宿, Unuma-juku Unuma Kakamigahara
Préfecture de Gifu55 Kano Hiroshige 加納宿, Kanō-juku Kano Gifu
Préfecture de Gifu56 Kodo Eisen 河渡宿, Gōdo-juku Kodo Gifu
Préfecture de Gifu57 Miyeji Hiroshige 美江寺宿, Mieji-juku Miyeji Mizuho
Préfecture de Gifu58 Akasaka Hiroshige 赤坂宿, Akasaka-juku Akasaka Ōgaki
Préfecture de Gifu59 Tarui Hiroshige 垂井宿, Tarui-juku Tarui Tarui
Fuwa District
Préfecture de Gifu60 Sekigahara Hiroshige 関ヶ原宿, Sekigahara-juku Sekigahara Sekigahara
Fuwa District
Préfecture de Gifu61 Imasu Hiroshige 今須宿, Imasu-juku Imasu Sekigahara
Fuwa District
Préfecture de Gifu62 Kashiwabara Hiroshige 柏原宿, Kashiwabara-juku Kashiwabara Maibara
Préfecture de Shiga63 Samegai Hiroshige 醒井宿, Samegai-juku Samegai Maibara
Préfecture de Shiga64 Banba Hiroshige 番場宿, Banba-juku Banba Maibara
Préfecture de Shiga65 Toriimoto Hiroshige 鳥居本宿, Toriimoto-juku Toriimoto Hikone
Préfecture de Shiga66 Takamiya Hiroshige 高宮宿, Takamiya-juku Takamiya Hikone
Préfecture de Shiga67 Echigawa Hiroshige 愛知川宿, Echigawa-juku Echigawa Aishō
Echi District
Préfecture de Shiga68 Musa Hiroshige 武佐宿, Musa-juku Musa Ōmihachiman
Préfecture de Shiga69 Moriyama Hiroshige 守山宿, Moriyama-juku Moriyama Moriyama
Préfecture de Shiga70 Kusatsu Hiroshige 草津宿, Kusatsu-juku Kusatsu Kusatsu
Préfecture de Shiga71 Otsu Hiroshige 大津宿, Ōtsu-juku Otsu Otsu
Préfecture de Shiga72 Page de titre Analyse de quelques estampes notables
Si le style de Eisen se montre ici suffisamment proche de celui de Hiroshige pour ne pas donner le sentiment d'une rupture entre les deux auteurs de l'œuvre, si certaines de ses estampes peuvent retenir l'attention[N 4], il demeure que les plus intéressantes et les plus imaginatives de la série sont bien celles d'Hiroshige. Toutes les planches présentées ici sont signées du grande paraphe facilement reconnaissable d'Hiroshige (situé parfois à gauche, parfois à droite).
Karuizawa
Cette estampe décrit la 18e étape de la route du Kiso Kaidō. Pendant qu'un voyageur à cheval arrive à la nuit tombée à Karuizawa et allume sa pipe avec l'aide d'un passant, son écuyer allume la sienne au feu situé auprès de l'arbre, éclairé par l'épaisse fumée blanche que dégage le foyer.
À la selle du voyageur, on distingue une lanterne de papier qui projette un pinceau de lumière sur les bagages du voyageur, ainsi que sur son épaule et son visage. Cette recherche de Hiroshige sur les jeux de lumière s'inspire indiscutablement des gravures sur cuivre occidentales, que les Japonais avaient découvertes depuis longtemps déjà, au travers des contacts qui se maintenaient avec l'Occident par le port de Nagasaki[N 5],[29].
Les sceaux qui apparaîssent ici portent les noms de Tokaido, de Takenouchi (Takenouchi-Hoieido, le premier éditeur), et le numéro de la planche (il s'agit du numéro de planche, et non pas de la station), le 19. Sur la lanterne de papier figure le nom d'Iseri (Iseri Kinjūdō, le nom complet de l'éditeur de la planche lors des rééditions ultérieures), et la sangle du cheval porte celui de Kinjūdō (l'éditeur)[30].
Mochizuki
Mochizuki est la 25e station du Kiso Kaidō. C'est une autre estampe souvent reproduite, éclairée — comme beaucoup d'autres dans la série — par la clarté de la lune. Une légère brume flotte sur la vallée en contrebas[31].
Sur la route cheminent des voyageurs fatigués, appartenant peut-être à la suite d'un daimyo, dont l'apparence contraste avec la majesté des grands pins qui bordent le chemin[30]. Le cadrage du cheval figurant au premier plan, dont la tête et le corps sont coupés, rappelle certains cadrages « photographiques » que Degas adoptera plus tard, pour suggérer l'impression de vie et de mouvement[32],[33], dans des œuvres telles que Aux courses en province, vers 1872.
Les sceaux indiquent le nom Ichiryūsai (l'un des noms d'artiste de Hiroshige), celui de Kinjūdō (l'éditeur), ainsi que le numéro 26, celui de la planche[30].
Nagakubo
Nagakubo, la 27e station, fait appel, comme Seba et beaucoup d'autres estampes de la série, à la lumière de la lune pour éclairer la scène. Mais, plus haute dans le ciel, la pleine lune éclaire ici en contrejour les berges du fleuve, le pont de bois et les personnages qui s'y trouvent, en particulier le cavalier dont l'attitude assoupie fait écho à celle de son cheval. L'image est ponctuée dans son tiers droit par un pin, qui se découpe sur l'arrière plan lumineux[34].
Au premier plan, deux enfants jouent avec des chiens, cependant qu'un homme mène un cheval sellé. Sur le tapis de selle de ce dernier figure la marque de l'éditeur (Kinjūdō). Les sceaux font apparaître les noms de Ichiryūsai (Hiroshige), de Kinjūdō, ainsi que le numéro de planche, le n° 28[30].
Seba
Seba, la 31e étape de la route du Kiso Kaidō , est considérée comme l'une des plus poétiques de la série. Elle illustre l'intérêt d'Hiroshige pour différents types de lumière, avec ici un paysage baignant par la lueur crépusculaire de la lune, que l'on voit derrière les feuillages de saules pleureurs, dont les bourgeons commencent à apparaître[30]. Sous ces saules passent un bateau à fond plat ainsi qu'un radeau, dont les bateliers se hâtent pour regagner leur demeure[35].
Les divers sceaux font apparaître le nom de Ichiryūsai (Hiroshige), de Kinjūdō (l'éditeur de cette planche) et le numéro 32, celui de la planche[30].
Miyanokoshi
Cette estampe, la 36e station de la route du Kiso Kaidō, est peut-être moins souvent représentée que les autres qui figurent ici. Elle illustre cependant de façon caractéristique le traitement de la brume, que l'on retrouve si souvent dans l'œuvre d'Hiroshige, et en particulier dans l'estampe Mishima, 11e des cinquante-trois stations du Tōkaidō.
Mais, à la différence de Mishima, qui représente le départ des voyageurs emmitouflés dans la froide atmosphère du petit matin, la scène se déroule ici au tout début du crépuscule, à la clarté de la lune. L'usure des planches liée au tirage important fait qu'il est difficile de trouver cette estampe dans un état qui rende fidèlement les intentions de l'artiste, car tout repose sur la gradation des couleurs[36],[N 6].
Les divers sceaux font apparaître le nom de Ichiryūsai (Hiroshige), celui de Kinjūdō (l'éditeur de cette planche) et le numéro 37, celui de la planche[30].
Suhara
Suhara (écrit parfois Suwara dans certaines transcriptions anglo-saxonnes), la 39e station, est l'une des estampes les plus connues de la série. Elle illustre de façon caractéristique la façon dont Hiroshige décrit la pluie, et ses effets sur les voyageurs. On retrouve un thème analogue dans la célèbre estampe Shono, 46e station du Tōkaidō.
Ici, les voyageurs surpris par l'averse courent s'abriter dans un petit sancturaire shinto situé au bord de la route (d'autres sources parlent d'une petite maison de thé[37]). Pendant qu'un voyageur qui s'y est déjà réfugié écrit son nom sur l'un des poteaux en souvenir de sa visite, deux pélerins bouddhistes sont déjà installés, dont on remarque les coiffes caractéristiques en forme de ruche[38]. Au loin, sur la route, un cavalier et son serviteur se protègent au moyen de nattes, sur un arrière-plan de la lointaine forêt, que l'on distingue à peine[39].
Les sceaux portent les noms de Ichiryūsai (Hiroshige), de Kinjūdō (l'éditeur de cette planche) et le numéro 40, celui de la planche[30]
Oi
Oi est la 46e station de la série, mais la 48e estampe. En effet, outre l'estampe consacrée à Nihonbashi, le point de départ, la 45e étape, Nakatsugawa, est représentée par deux estampes différentes.
Autre thème fréquent chez Hiroshige[N 7], le paysage couvert de neige où les voyageurs transis de froid constituent les seules taches de couleur.
On a pu dire de cette estampe qu' « il n'y a pas de plus belle représentation de la neige en train de tomber dans aucune autre série de Hiroshige »[36]. De même, peut-être Hiroshige n'a-t-il jamais poussé aussi loin son talent pour simplifier l'image[36].
Les sceaux portent les noms de Ichiryūsai (Hiroshige), de Kinjūdō (l'éditeur de cette planche) et le numéro 47, celui de la planche[30]. Le fait que ce soit le numéro 47 qui apparaîsse ici, et non le numéro 48, signifie que la numérotation de la planche ne tient pas compte de l'existence de deux estampes différentes pour la station précédente, celle de Nakatsugawa.
L'influence de l'Occident sur l'art de Hiroshige
Article principal : Ukiyo-e.La perspective occidentale
Dans la peinture traditionnelle du Japon et, plus généralement, de l'Extrême-Orient, la représentation de la perspective telle qu'elle est entendue en Occident, n'existait pas. Comme autrefois dans la statuaire de l'Égypte antique, la taille des objets ou des personnages ne dépendait pas de leur proximité ou de leur éloignement, mais de leur importance dans le contexte du sujet[40] : un paysage pouvait donc être représenté en grossissant les personnages, considérés comme le véritable sujet de l'estampe, et en réduisant la taille des arbres et des montagnes environnantes, pour qu'elle ne risque pas de capter l'attention au détriment des personnages. La notion de ligne de fuite n'existait pas et le point de vue retenu était en général celui d'une vue cavalière.
La perspective utilisée par la peinture occidentale était, au début du XVIIIe siècle, connue des artistes japonais au travers des gravures sur cuivre occidentales (hollandaises en particulier), qui arrivaient par Nagasaki[N 8]. Les premières études de la perspective occidentale et les essais qui suivirent furent menés par Okumura Masanobu, puis, surtout, par Toyoharu. Celui-ci a d'ailleurs, aux alentours de 1750, réalisé des gravures sur cuivre d'inspiration totalement occidentale[N 9],[41].
Grâce à l'œuvre de Toyoharu, l'estampe japonaise de paysage, le fūkei-ga, telle que l'ont fait évoluer Hiroshige (élève indirect de Toyoharu, au travers de Toyohiro) et Hokusai, a été profondément influencée, bouleversée même par rapport à l'approche traditionnelle[42].
En sens inverse, il est probable que l'œuvre de Hiroshige n'aurait pas été aussi bien accueillie en Occident si le public n'y avait éprouvé un sentiment de familiarité avec la perspective à laquelle il était habitué.
Les couleurs occidentales
Les années 1830 constituent une « révolution bleue »[43] dans l'aspect des estampes japonaises, par le recours à la nouvelle couleur à la mode, le « bleu de Berlin », que nous connaissons sous le nom de bleu de Prusse. Cette couleur d'un bleu soutenu, d'origine chimique, fait sensation dans le monde de l'art en général, car il existait peu de sources fiables et bon marché pour obtenir le bleu : le lapis-lazuli, originaire d'Afghanistan, était hors de prix, l'oxyde de cobalt était difficile à travailler et avait tendance à pâlir, l'indigo supportait très mal la lumière et tendait à virer. Aussi, le bleu de Prusse (découvert accidentellement) fut-il largement utilisé en Europe dès 1750, pour gagner le Japon au début du XIXe siècle[44].
Il s'agit d'une couleur bien différente du bleu délicat et fugace, issu de l'indigo, qu'utilisaient auparavant les graveurs japonais de l'ukiyo-e. Ce « bleu de Berlin », le berorin ai, importé de Hollande, est utilisé en particulier par Hiroshige et Hokusai[45], à partir de son arrivée massive au Japon, en 1829[N 10].
D'autre part, l'ampleur de la demande pour les estampes des 53 stations du Tōkaidō de Hiroshige se traduisit par de nombreuses regravures, au moins pour les plus célèbres. Les premiers tirages présentaient des coloris recherchés, avec des dégradés très soignés. Les tirages tardifs de l'ère Meiji (1868 - 1912), postérieurs, eux, à la mort de Hiroshige, font appel à des couleurs à l'aniline d'origine européenne, aux tons criards, sans dégradés, et présentant de violents contrastes de coloris[46].
L'influence de la série sur les artistes occidentaux
Article principal : Hiroshige.Article connexe : Ukiyo-e.L’ukiyo-e et les estampes japonaises ont fortement marqué l'art occidental, au travers d'artistes comme Claude Monet, Edgar Degas et les Impressionnistes en général, ou encore Gustav Klimt, en particulier à partir de l'Exposition universelle de 1867 à Paris[47].
Outre le fait qu'il contribua — avec Hokusai — à modifier profondément et durablement l’ukiyo-e, Hiroshige a plus spécifiquement inspiré des artistes comme Vincent Van Gogh, qui a reproduit à l'huile deux estampes des Cent vues d'Edo et qui possédait quelques-unes des estampes des 53 stations du Tōkaidō[48].
Bien souvent, en effet, l'influence qu'Hiroshige a pu avoir sur les artistes occidentaux était liée aux achats que ces derniers avaient faits pour leur collection auprès d'un Samuel Bing ou d'un Hayashi Tadamasa.
Or, autant la série des Cinquante-trois Stations du Tōkaidō, de par son énorme diffusion, ou les Cent Vues d'Edo, au travers des copies de Vincent Van Gogh) ont eu une influence directe et identifiable, autant les Soixante-neuf Stations du Kiso Kaidō — beaucoup moins populaire au Japon, et donc beaucoup moins éditée — n'a guère eu d'influence clairement identifiable.
Il n'en reste pas moins que le style de la série est particulièrement représentatif des compositions et surtout, de la recherche de l'atmosphère propre à Hiroshige, dont elle fournit de remarquables exemples.
La route du Nakasendo aujourd'hui
Bien que le parcours de la Nakasendō ait fait l'objet de beaucoup de développements à l'époque moderne, quelques portions de la route conservent leur aspect originel, cependant que d'autres ont été restaurés pour retrouver leur aspect initial au cours des dernières décennies. La section la plus connue se trouve dans la vallée de la Kiso, entre Tsumago-juku (42e station du Kiso Kaidō d'Hiroshige) dans la préfecture de Nagano et Magome-juku (43e station) dans la préfecture de Gifu[49]. La région attira l'attention avec l'écrivain du début du XXe siècle Shimazaki Tōson, qui rédigea une chronique des effets de la restauration Meiji sur la vallée où se déroule le roman qui l'a fait connaître, Yoake Mae (Avant l'aurore)[50].
On peut toujours voyager à pied sans difficulté sur cette section de 8 km, et Tsumago-juku, tout comme Magome-juku, ont su préserver l'architecture traditionnelle. Le parcours entre ces deux anciennes stations du Nakasendō requiert deux à trois heures de marche, pendant lesquelles on traverse des forêts, cheminant sur les pavés remis en état et apercevant quelques belles cascades[49].
Annexes
Notes
- ↑ L'une des ombrelles qui figurent sur la toute première estampe, Nihonbashi, porte l'inscription « année du mouton », ce qui permet de dater le début de la série de 1835.
- ↑ Edo suzume, « les moineaux de Tokyo », c'est à dire « les gens de Tokyo ».
- ↑ La terminaison -shuku ou -juku (宿) désigne un poteau, ou une ville de station, sur une route traditionnelle dans le Japon ancien.
- ↑ On peut penser par exemple à la 19e station, Kutsukake, ou à la pêche aux cormorans mise en scène dans Kodo.
- ↑ En témoignent par exemple les travaux sur plaque de cuivre de Utagawa Toyoharu, ou l'intérêt de Shiba Kokan pour les gravures hollandaises.
- ↑ Au fil des tirages, l'encre pénètre et imbibe le bois, rendant les nouveaux exemplaires plus sombres, moins nuancés.
- ↑ Un exemple classique en est l'estampe Kambara de la série Cinquante-trois Stations du Tōkaidō
- ↑ Après les « décrets d'exclusion » de 1633 et l'écrasement de la rébellion chrétienne de 1637, Nagasaki resta le seul lien unissant le Japon au reste du monde au travers des commerçants hollandais, cantonnés sur l'îlot de Deshima.
- ↑ Certaines représente la perspective du Grand Canal à Venise, ou des ruines antiques de Rome.
- ↑ Le « bleu de Berlin », en provenance de Hollande, était importé depuis 1820. Sa première utilisation dans les arts graphiques ne remonte cependant qu'à 1829, avec le peintre Ooka, diffusé par l'éditeur Yotsuya. La même année, devant le succès remporté par cette nouvelle couleur, le marchand d'éventails Sohei Iseya passa commande à Keisai Eisen de décorations pour ces accessoires (Nelly Delay, L'Estampe japonaise, Hazan, 2004, page 214).
Références
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- (fr) Adele Schlombs, Hiroshige, Taschen, 2007 (ISBN 978-3-8228-5163-0)
Articles connexes
Liens externes
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