- Sociologie du loisir
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Loisir
On appelle loisir l'activité que l'on effectue durant le temps dont on peut disposer en dehors de ses occupations habituelles (emploi, gestion de la maison, éducation des enfants...) et des contraintes qu’elles imposent (transports par exemple). On le qualifie également de temps libre.
Ce temps libre est usuellement consacré à des activités essentiellement non productives d’un point de vue macro-économique, et souvent ludiques ou culturelles : bricolage, jardinage, sports, divertissements... ce qui a entraîné un glissement sémantique du terme loisir (temps libre) vers celui de loisirs (divertissements et sports), ce qui constitue une déviation importante de sens.
« Considérant qu'en adoptant dès sa première session, à Washington, une Convention sur la durée du travail, [la Conférence générale] a eu notamment pour objet de garantir aux travailleurs, outre les heures de sommeil nécessaires, un temps suffisant pour faire ce qui leur plaît, ainsi que l'indique exactement l'étymologie du mot “ loisirs ” (...) »— Conférence internationale du travail, Genève, 1924, p. 644.
Sommaire
Hier
Sénèque loue les mérites de l'otium (le nom latin du temps de loisir) et le considère comme la caractéristique de l’homme vraiment libre - mais en ajoutant qu’il est bon de le consacrer à un rôle social ou politique dans la cité. Plus tard, Thomas d'Aquin vantera lui aussi la necessité du loisir réparateur.
L’injonction évangélique : Voyez les lis des champs : ils ne filent ni ne cousent et pourtant jamais Salomon n’a été vêtu comme eux dans toute sa gloire peut éventuellement être considérée comme un appel à ne pas perdre sa vie à la gagner. Corroborant(??) d’ailleurs le fameux Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? (Matthieu, 16,26).
Aujourd’hui
Le développement de la mécanisation et de l’informatisation libère progressivement l’homme de nombreux travaux physiques pénibles, dans le même temps il est vrai qu’il charge son mental : transports domicile-travail, complexité administrative souvent accrue, difficultés liées à une mauvaise ergonomie en informatique, travaux nerveusement pénibles, etc. Quoi qu’il en soit, le temps de travail comptabilisé diminue globalement, et la réduction du temps de travail permet en principe à chacun de se dégager plus de temps libre.
Ce temps libre permet de participer à plusieurs activités autres que de survie ou de reproduction, ainsi s’investir dans des associations, développer ses compétences ou exercer une activité différente (peinture, jardinage, sport...).
Il est difficile de déterminer si le phénomène a été accompagné ou non d’un développement de l’activité intellectuelle. Difficile aussi de savoir si ne se développe pas une sorte d’activisme des loisirs qui nous amène à neutraliser nous-mêmes en activités diverses ce qui aurait pu constituer, avant mobilisation à d’autres fins, un temps le loisir. Le problème du manque de temps semble ainsi en augmentation et non en diminution depuis les années 1960, au moins dans les grandes villes.
Un auteur comme Jeremy Rifkin estime que nous nous acheminons à terme vers une société sans travail. Avant qu’une telle situation n’émerge, si elle le fait un jour, il faudra se soucier des points suivants :
- conditions de travail
- durée du travail, dans une année et en nombre d’années de la vie
- conditions d’existence et de fin de vie des citoyens
Ceci contribuera sans doute à ce que cette réduction de volume de travail se traduise plutôt par une redistribution de l’activité, ce qui permettrait d’alléger le temps de travail, au lieu de se traduire par une concentration de l’activité, qui produirait du chômage.
Le philosophe Bertrand Russell a abordé cette question dans deux de ses ouvrages : Essais sceptiques et un ouvrage de jeunesse, Le monde qui pourrait être, avec lequel il prit quelque distance par la suite.
Loisir et loisirs : glissement sémantique
Le mot a commencé à accuser un glissement de sens dans les années 1960-70, sans doute suite à son usage répété dans l’expression « civilisation des loisirs » (expression que l'on doit à Joffre Dumazedier dans le livre du même nom publié en 1960), et a été utilisé par certaines personnes comme synonyme de divertissement, ce qui constitue une déviation importante de signification.
Le terme industrie des loisirs fait directement écho à cette notion de loisirs-divertissements, en proposant une vision productiviste (mercantile, disent certains) de la production de biens et services destinés à satisfaire les besoins des ménages liés à leur temps de loisir : on considère ici que ce temps est dédié à la consommation de masse, pour s’occuper.
Passe-temps, nommé d'origine misbaha en arabe, comme étant un objet religieux, il l'est toujours pour certains, mais aussi utilisé de nos jours comme article accessoire, sous le nom: passe temps
Statistiques
Voir aussi
Articles connexes
- Hobby
- Vacances
- Retraite
- Skholè
- Valeur travail (idéologie)
- Professions liées aux loisirs :
- Types de loisirs :
- Contrôle des principales marques du secteur : Loisir.
Publications
- Joffre Dumazedier, Sociologie empirique du loisir, Seuil, Paris, 1974.
- Jeremy Rifkin, La Fin du travail
- Adret, Travailler deux heures par jour
- Alvin Toffler, La Troisième vague
- Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1880,
- Jean-Marie Lafortune, Introduction aux analyses sociologiques du temps hors travail, Presses de l’Université du Québec, 2004
- [pdf] Lire en ligne l'introduction (www.puq.ca)
- Alain Corbin, L'avènement des loisirs : 1850-1960, Aubier, Paris, 1995.
Liens externes
- Le guide des parcs d'attractions et de loisirs en France
- Site historique : Les loisirs de son temps, 1867-1896 (www.musee-mccord.qc.ca)
- article sur le loisir : Loisir ; definition, notions, evolution historique
- Site du temps des loisirs, temps de la culture : le voyage culturel (www.terreentiere.com)
- Site de l'Observatoire québécois du loisir : recherches socioculturelles sur les tendances du loisir du Québec et du reste du monde (www.uqtr.ca)
- Site du Conseil québécois du loisir : regroupe les fédérations québécoises de loisir et organisme hôte du 10e Congrès mondial du loisir Québec 2008(www.loisirquebec.com)
- Site de l'Organisation mondiale du loisir : World Leisure Organization (www.worldleisure.org)
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Catégorie : Loisir
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