- Smart meter
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Compteur intelligent
Un compteur intelligent est un compteur disposant de technologies avancées, dites AMR (Automated Meter Reading) qui identifient de manière plus détaillée et précise, et éventuellement en temps réel la consommation énergétique d’un foyer, d’un bâtiment ou d’une entreprise, et la transmettent, par téléphone ou courant porteur en ligne (CPL) au gestionnaire des données de comptage (en France, mission confiée au distributeur par la loi du 7 décembre 2006[1].). Les compteurs intelligents permettent notamment l'établissement de factures exactes et précises, aidant le client à repérer les postes qui lui coûtent le plus ou qui gaspillent le plus d’énergie. Ils peuvent éventuellement l’informer de microcoupures ou de pertes sur le réseau électrique. Du point de vue de l'entreprie, ils permettent également des gains de productivité via la suppression des postes liés au relevé des compteurs.
Lorsque le compteur est en plus programmable à istance et équipé d'un appareil de coupure à distance, il est dit AMM (Advanced Meter Management). Cette deuxième qualité est capitale car elle va bien au-delà du simple relevé à distance et ouvre l'ensemble du réseau de distribution d'électricité à des évolutions profondes génériquement connues sous le nom de "réseau intelligent".
Selon les sources, les termes "compteurs communicants", "compteurs évolués" ou "smart meters" sont également employés pour désigner cette nouvelle génération de compteurs d'électricité.
La notion de "compteur intelligent" renvoie plus souvent au compteur d'électricité, mais terme et concept commencent à être appliqués à la mesure des consommations de gaz naturel et d’eau.
Sommaire
Utilité
La dérégulation progressive des marchés de l'électricité et du gaz dans le monde, ainsi que l’interconnexion croissante des réseaux ont incité des agences et organismes gouvernementaux de réglementation ou de régulation à rechercher des moyens de mieux connaître, prévoir et maîtriser la consommation électrique, de gaz et d’eau des habitants, d’un quartier, d’une région ou d’un pays.
- Ces compteurs permettront des prix plus facilement différenciés selon les usages ou les heures ou saisons d’utilisation de l’électricité.
- Ils visent aussi à inciter les clients à moins consommer aux heures de crêtes (surtarification) prévisibles selon les heures de la journée et la saison. Leurs promoteurs espèrent que le signal-prix qui sera donné en temps réel par ces compteurs y contribuera.
- En éliminant les tâches manuelles de relève, ils doivent à terme permettre une diminution des coûts de distribution de l'énergie.
- On pourrait aussi penser que ces compteurs permettront de diminuer les moyens de productions nécessaires dont la société s'est rendue dépendante (nucléaire, pétrole ...). A ce titre on pourrait dire qu'il s'agit aussi d'une avancée dans le domaine du développement durable,
- On estime également que ces compteurs permettront d'avoir une facture basée sur une consommation réelle, plutôt que sur une alternance de relevés sur site et d'estimations.
Prospective
Dans le monde entier, gouvernements et distributeurs d'électricité se sont emparés de la question, emboîtant le pas à l'Italie, premier grand pays à être intégralement doté de cette génération de compteurs.
En Europe
France
Le principal distributeur français, ERDF, a lancé en 2007 le projet Linky (nom donné officiellement au compteur en mars 2009). Ce projet ambitionne l'équipement de la France entière en compteurs AMM à l'horizon 2017, soit 35 millions de clients équipés, pour un coût annoncé de 4 milliards d'euros.
Un déploiement sur 10 ans
On peut distinguer 3 phases au projet Linky
L'étude (2007-2009),où les grandes orientations ont été choisies (spécifications système d'information, compteurs et concentrateurs, modes de communication, organisation de l'expérimentation) et où le consortium chargé de la création conjointe du SI et des matériels a été désigné. Placé sous la responsabilité d'Atos Origin France, il regroupe trois constructeurs : Landis et Gyr, Itron (Actaris) et Iskraemeco.
L'expérimentation (2009-2010)[2], lancée en mars 2009, consiste à installer en Indre-et-Loire et à Lyon 300 000 compteurs[3] et à fournir à la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) le retour d'expérience permettant au pouvoir public de décider ou non de la phase de généralisation.
La généralisation (2012-2017), qui s'appliquera à l'ensemble des clients d'ERDF sur le segment C5 (particuliers et professionnels disposant d'une puissance inférieure à 36kVA) dans le cas où ERD obtiendrait un Go des autorités, sachant que dans le même temps, les autres segments de clientèle (C1-C4) et les territoires desservis par d'autres distributeurs qu'ERDF (SICAE, régies, etc.) feront aussi l'objet d'un déploiement de dispositifs de comptage intelligents.
Aspects techniques[4]
Linky a les mêmes dimensions que son prédécesseur, le compteur bleu électronique (CBE) et il embarque toutes ses fonctionnalités auxquelles il vient ajouter celles de sa génération, symbolisées par la présence d'un port USB en façade. Fait significatif en matière de développement des énergies renouvelables grâce à la production décentralisée, Linky compte à la fois en soutirage (consommation) et en injection (production).
Le système construit par ERDF repose sur la communication bi-directionnelle entre son parc de comptage et un unique système d'information via des concentrateurs installés dans les postes de transformation HTA/BT. Les informations et les ordres circulent entre ces 3 points de la manière suivante :
- de Linky au concentrateur, par courant porteur en ligne (CPL) bas débit sur le réseau BT
- du concentrateur au système central par téléphonie mobile (GPRS).
Les flux sont supervisés par une unique agence centrale de supervision ("control room").
Le système Linky est à la fois un gestionnaire d'actifs et de données de comptage et un automate délivrant des services aux autres SI de l'entreprise et, via eux, aux SI des fournisseurs d'électricité. Grâce à lui, un client emménageant dans son nouveau logement pourra appeler son fournisseur, lui demander une mise en service et l'obtenir sans la contrainte d'un rendez-vous physique, dans les 24h.
Nouveaux services
Linky apporte aux clients les services de tout compteur AMM tels que décrits en tête de l'article et permet à ERDF de se préparer à lancer son propre "réseau intelligent" (smart grid), gage de très nombreuses autres possibilités pour les différents usagers des réseaux et la collectivité en général.
Italie
Enel SpA, principal producteur en Italie l’a envisagé parmi les premiers pour plus de 27 millions de clients, avec une installation commencée en 2000 et qui s'est achevée en 2005.
Ces compteurs à puce électronique et communications bidirectionnelles, de conception solide mesurent la puissance et sont dotés de capacités logicielles de gestion. Ils communiquent sur des lignes à faible tension avec des normes standard entre l’IP locale et les serveurs de l’entreprise ENEL. Le client comme le fournisseur peuvent aussi connaître la consommation du compteur, à distance, lire des informations sur l'utilisation d'un compteur, détecter une panne de service ou une utilisation non autorisée de l'électricité… Un client peut réclamer à tout moment et changer à distance ses conditions de facturation, son plan de crédit de pré-payement, son montant forfaitaire ou ses tarifs.
Dans diverses publications Enel a estimé le coût du projet à environ 2,1 milliards d'euros, pour des économies d’exploitation attendues de 500 millions d'euros/an, soit un amortissement en 4 ans.
Irlande
Ce pays va lancer d'ici 2012 (dès 2008 dans 25 000 foyers) des compteurs intelligents (dits "smart meter" (250 euros pièce) qui aideront le public à prendre conscience en temps réel de ses consommations, et qui permettront la comptabilité des flux de courant dans les deux sens pour les foyers équipés de modules photovoltaïques ou d'une autre installation de production électrique, ou de bâtiment à énergie positive. Ces compteurs informeront les producteurs en temps réel et permettront des factures plus détaillées pour les clients. L'Irlande espère aussi réduire la demande en électricité en incitant les ménages et entreprises à plus de sobriété électrique. Le surcoût induit par l'installation de ces compteurs est évalué à 300 millions d'€.
Pays-Bas
La société Oxxio a présenté son premier compteur d'électricité et de gaz « intelligent » aux Pays-Bas en 2005. En septembre 2007, le gouvernement néerlandais a proposé que les sept millions de ménages du pays aient un tel compteur d'ici 2013, dans le cadre d'un plan national d’économies d’énergie.
Dans le reste du monde
Australie
En 2004, l’ESC « Essential Service Commission » de l’État de Victoria, en Australie prévoit de tels compteurs pour 2013 pour toutes les résidences et les petites entreprises, avec un changement des compteurs entamé en commençant en 2006.
D’autres États en prévoient aussi[5].
Canada
L'Ontario Energy Board (Ontario, Canada) conduit un projet de technologie Smart meter et a développé un cadre réglementaire pour sa mise en œuvre.
Des compteurs intelligents doivent être installés dans 800 000 foyers (avant fin 2007) avec un objectif de 100% de généralisation pour 2010[6].États-Unis
D'autres administrations dont la Californie font des recherches actives sur ces technologies[7].
Le 20 juillet 2006, la Californie a approuvé un programme d'amélioration des compteurs classiques par adjonction d'un processeur de communications électroniques chez 9 millions de ménages clients (gaz et d'électricité). Ces compteurs calculent et communiquent la consommation horaire du ménage, permettant des factures intégrant des coûts horaires différenciés pour une meilleure maîtrise de la demande en électricité (MDE). Le plein déploiement devrait prendre cinq ans[8].Turquie
Plus d'1 million de compteurs à puce et pré-paiement ont été installés pour le gaz, l’eau et l’électricité (avec l’opérateur Elektromed).
Technologie
Le problème principal de ces compteurs est celui de la communication, qui doit pouvoir être fiable et automatique ou sollicitée, dans un réseau communicationnel où circuleront en permanence des milliards de données affluant vers un ou quelques nœuds centraux. Selon les cas (urbain, rural, zone d’activité, zones isolées, etc.), on a songé à utiliser les antennes relais des téléphones mobiles, les ondes radio, les lignes électriques ou téléphoniques, les solutions Wi-Fi et Internet ou la combinaison de plusieurs de ces solutions.
Voir aussi
Liens internes
- ERDF
- Commission de régulation de l'énergie
- Tarification EDF
- Économie d'énergie
- Maîtrise de l'énergie
- Compteur
Liens externes
- en FAQ (CBC, Canada)
Notes et références
- ↑ Voir le texte de la loi, art.13.II.7°
- ↑ Voir la présentation du projet réalisée par ERDF auprès du SIGERLY, autorité concédante de Lyon
- ↑ Voir l'annonce d'ERDF
- ↑ Voir la présentation dans Le Moniteur
- ↑ [Http://www . Esc.vic.gov.au/apps/page/user/pdf/IMRO_FinalDecisionFinal9July04.pdf engagement]
- ↑ Compteurs intelligents: Foire aux questions
- ↑ Site JBS
- ↑ [Http://www.pge.com/news/news_releases/q3_2006/060720a.html Site PGE].
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Smart_meter ».
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