- Siège de Boulogne (1544)
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Neuvième guerre d'Italie Informations générales Date 19 juillet-18 septembre 1544 Lieu Boulogne-sur-Mer Casus belli conséquence de l'Auld alliance dans la guerre anglo-écossaise Changements territoriaux Boulonnais Issue Victoire anglaise et traité d'Ardres Belligérants Royaume de France Angleterre Commandants Jacques de Coucy duc de Suffolk Forces en présence ~2 000 ~16 000 Pertes ~2 000 prisonniers Neuvième guerre d'Italie Batailles Perpignan - Muros - Nice - Cérisoles - Serravalle - Saint-Dizier - Boulogne - Solent modifier Le siège de Boulogne (du 19 juillet au 18 septembre 1544), est une victoire de Henri VIII sur François Ier. Cette conquête s'inscrit dans l'ouverture d'un deuxième front sur le territoire français au cours de la neuvième guerre d'Italie, et empêche les Français de reprendre le Milanais.
Sommaire
Contexte
Le roi d'Angleterre Henri VIII, désireux de reconquérir les territoires perdus par l'Angleterre à l'issue de la guerre de Cent Ans (notamment la Guyenne, la Normandie et le Ponthieu), ne lança pas moins de trois campagnes en Picardie au cours de son règne. À son accession sur le trône, l'Angleterre ne tenait plus que la région de Calais. L'alliance entre la France et l'Écosse, qui faisait de François Ier l'allié de Jacques V d'Écosse, offrait à la couronne d'Angleterre un casus belli permanent contre la France. La tension s'accrut lorsqu'Henri VIII rejeta l'autorité du pape sur l'Église d'Angleterre, lui aliénant les catholiques écossais, la France et l'Espagne. Après s'être préparé pendant des années à une coalition de ces puissances pour envahir son royaume, Henri, profitant des campagnes françaises en Italie du Nord, poussa son avantage dans le Nord de la France. En 1544, il offrit son appui à Charles Quint, trop heureux de pouvoir soulager la pression française après la déroute de Cérisoles dans le Piémont.
Le siège
En 1544, un important corps expéditionnaire anglais partit de Calais, se divisa en deux corps d'armée, avec pour mission première de sécuriser les territoires adjacents. Le corps d'armée du duc de Norfolk marcha sans interruption vers le Sud et assiégea Montreuil, tandis que celui du duc de Suffolk mit le siège devant Boulogne. Quelques semaines plus tard, le roi Henri prit lui-même la direction du siège. Les bas quartiers de la ville, peu protégés, tombèrent après quelques jours de bombardement, puis les tirs se poursuivirent jusqu'en août. Au mois de septembre, une brèche était ouverte dans les remparts de la ville haute, mais le donjon tenait toujours. Les tirs d'artillerie des défenseurs français empêchant toute approche, les Anglais entreprirent de saper les fondations de l'édifice. Le 13 septembre, après 60 jours de siège, le gouverneur militaire Jacques de Coucy-Vervins, seigneur de Vervins, offrit la reddition de la ville.
Conséquences
L'armée du Dauphin Henri, renforcée de contingents franco-italiens rappelés du Piémont, contre-attaqua sur Montreuil, et contraignit Norfolk à lever le siège ; Henri VIII lui-même était reparti pour l'Angleterre à la fin de septembre 1544, ordonnant à ses deux généraux, Norfolk et Suffolk, de défendre Boulogne à n'importe quel prix[1]. Mais les deux ducs ne laissèrent qu'une garnison de 4000 hommes dans la citadelle, et replièrent prudemment le reste de leurs forces sur Calais[2]. L'armée anglaise, en infériorité numérique, fut encerclée à Calais et le dauphin, maître du terrain, se consacra alors au siège de Boulogne[3]. Le 9 octobre, l'assaut fut presque décisif ; toutefois, les régiments franco-italiens, livrés à eux-mêmes, commencèrent à se livrer au pillage : ils furent dispersés par la riposte anglaise et perdirent environ 800 hommes[4]. L'officier anglais William Drury fut capturé.
Dans les trois années qui suivirent, ni l'Angleterre ni la France ne purent disposer de suffisamment d'argent pour reprendre une guerre ouverte. Les Français ne parvinrent pas à reprendre Boulogne, et Henri VIII passa les dernières années de son règne à combattre la rébellion écossaise dans le Nord de la Grande-Bretagne. Le 7 juin 1546, François Ier se décide finalement par le traité d'Ardres à racheter Boulogne aux Anglais.
Notes et références
- J. J. Scarisbrick, Henry VIII (2004), éd. The Folio Society, Londres, pp. 395–396.
- Gervase Phillips,« Testing the Mystery of the English », in The Quarterly Journal of Military History (ISSN 1040-5992), vol. 19, n°3 (printemps 2007), p. 47 ; et Scarisbrick, op. cit., pp. 396–397.
- G. R. Elton, England Under the Tudors. A History of England (1997), éd. par Felipe Fernández-Armesto pour The Folio Society, Londres, p. 195 ; Phillips, op. cit., p. 47 et pp. 51–52 ; Scarisbrick, op. cit., p. 397.
- ISBN 0-06-089195-5). Thomas F. Arnold, The Renaissance at War. Smithsonian History of Warfare (2006), éd. par John Keegan pour Smithsonian Books / Collins, New York (
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « First Siege of Boulogne » (voir la liste des auteurs)
- Davis, Paul K. (2001). Besieged: 100 Great Sieges from Jericho to Sarajevo. Oxford: Oxford University Press.
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