- Siège de Nice (1543)
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Siège de Nice
Siège de Nice par les Français et l'escadre turque commandée par Barberousse en 1543.Informations générales Date 2 - 22 août 1543 Lieu Nice Issue Victoire franco-ottomane et retraite tactique de justesse . Belligérants Régence d'Alger
Royaume de FranceSaint-Empire
Duché de SavoieCommandants Khayr ad-Din Barberousse
Salah Raïs
François de Bourbon, comte d'EnghienAndrea Doria Forces en présence 150 galères
30 000 soldatsNeuvième guerre d'Italie Batailles Perpignan - Muros - Nice - Cérisoles - Serravalle - Saint-Dizier - Boulogne - Solent modifier Le siège de Nice eut lieu autour des enceintes de la ville en 1543.
Le roi de France, François Ier allié depuis 1536 au sultan Turc Soliman le Magnifique par l'alliance franco-ottomane, ordonna de prendre la ville de Nice, se parjurant en transgressant sa propre décision, prise le 10 septembre 1523 « de renoncer solennellement à tous les droits que pourrait avoir la couronne de France sur Nice ».Vingt mille Franco-Turcs, sous les ordres du comte d’Enghien, mirent le siège devant la ville pendant que 120 galères de combat de la Sublime Porte, commandées par Khayr ad-Din Barberousse (au service du sultan Soliman), attaquaient Nice par la mer. Cette armada était accompagnée de 40 galiotes, 4 mahonnes et 22 galères françaises.
Sommaire
Chronologie
Le premier assaut fut repoussé le 2 août : les ennemis installèrent une batterie de 25 canons à Cimiez, 20 canons et 6 couleuvrines sur la pente du mont Gros, ainsi que 28 canons et 2 couleuvrines géantes au mont Boron.
Le 7 août, les Turcs attaquèrent le quartier Riquier, le 8 et le 9 on se battait dans les faubourgs Lympia et Sincaïre.
Un chroniqueur de l’époque raconte : « Le mardi 11, l’artillerie du château embocqua une canonnière des Turcs et tua le neveu de Barberousse, capitaine d’artillerie… Barberousse s’arrachoit la barbe de dépit ». Les assauts reprirent, et du 12 au 15 août, plus de 1 200 coups de canons furent tirés sur la ville. Le jour de l’Assomption, la flotte ennemie tira 975 coups de canons et autant de boulets de 75 et 109 livres.
La défense faiblit ; une bugadière, Catherine Ségurane, monta aux créneaux, assomma avec son battoir à linge un porte-étendard turc et lui arracha son drapeau.Malgré cet acte héroïque, la ville basse fut contrainte de capituler le 22 août, mais le château résista.
Les Français ravagèrent la ville basse.Pendant une trêve, Barberousse envoya ses janissaires piller la ville en même temps que d’autres escouades allaient razzier jusque dans le haut pays. Du donjon qui arborait toujours le pavillon de Savoie on vit passer une longue file de 5 000 prisonniers enchaînés, natifs de Nice, la Bollène, Sospel, Lantosque ou d’autres villages. Ils furent entassés dans les bateaux pour être vendus comme esclaves. Apparut alors la flotte espagnole de l’amiral Garcié qui bloqua la baie et contraignit Barberousse à libérer son butin humain.
Enfin, le 8 septembre, arrivaient Charles Quint et Charles III de Savoie à la tête des armées de secours. Les Franco-Turcs se retirèrent précipitamment dans la nuit du 7 au 8, laissant une région dévastée.
La mémoire du siège
Le Siège de 1543 a profondément marqué la construction de la mémoire civique de Nice. Le mythe de Catherine Ségurane et le récit de l'intervention miraculeuse de la Vierge Marie sur le bastion Sincaïre au plus fort de la bataille construisent la mémoire de Nice autour des valeurs de résistance et de courage.
Dès 1552 les consuls de Nice font construire une chapelle dédiée à Notre dame du sincaïre qui entend montrer que la ville de Nice, en résistant héroïquement aux Turcs et à leurs alliés, est un vrai fer de lance de la croisade. Nice s'inscrit donc dans cet idéal combattant qui anime tout le XVIème siècle.
La mémoire du siège de 1543 est toujours marquée par divers éléments disséminés dans le Vieux Nice, notamment les boulets des canons turcs présents dans certaines rues et sur la place Garibaldi, comme la plaque commémorant le vœu des consuls de 1552 qui se trouve sur la façade de la chapelle du saint Sépulcre, ou bien le monument à Cathérine Ségurane érigé sur les restes du bastion Sincaïre, ou encore la statue de la Notre Dame du Sincaïre pieusement conservée par les pénitents bleus.
Voir aussi
Bibliographie
Catégories :- Bataille sur le sol français
- Siège
- Guerres d'Italie
- Histoire de Nice
- Bataille de 1543
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