- Siège d'Orléans
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Le siège d’Orléans est un épisode majeur de la guerre de Cent Ans. Les Anglais sont près de prendre Orléans, verrou sur la Loire protégeant le sud de la France, mais la ville est sauvée par Jeanne d'Arc, qui renverse le cours de la guerre.
Sommaire
Contexte
Alors que les Anglais tiennent la moitié nord du royaume de France, le dauphin Charles garde le sud qui lui est resté fidèle. La Loire fait la frontière entre les deux. De rares ponts subsistent : Angers (défendu par son château et appartenant à Yolande d'Anjou), et Orléans (comptant 20 000[1] habitants et puissamment fortifiée). Pour qu’ils puissent attaquer le dauphin, il faut donc que les Anglais prennent une de ces villes.
Déroulement du siège
Le siège commence le 12 octobre 1428 après que les Anglais se sont assurés des places environnantes en août et septembre. Commandés par Thomas Montaigu, comte de Salisbury, Les Anglais tentent d'encercler la ville et construisent autour d'Orléans une série de bastilles, mais ils ne sont pas assez nombreux pour investir et encercler efficacement la ville et leurs canons ne sont pas assez puissants pour briser les remparts. La garnison française est commandée par Jean de Dunois.
Néanmoins, avant le 24, ils prennent les Tourelles ou Tournelles, tours jumelles qui défendent le pont sur la rive gauche de la Loire. Le comte de Salisbury trouve la mort dans la bataille. Le duc de Suffolk, William de la Pole, prend le commandement, avant d'être remplacé par John Talbot, comte de Shrewsbury. La garnison anglaise qui occupe les Tourelles est elle-même assiégée par des soldats français. Quant au pont, il est partiellement détruit pour empêcher les Anglais d'assaillir la ville de ce côté. Les Bourguignons qui participaient au siège se retirent suite à une mésentente sur le sort de la ville. Néanmoins suite à la désastreuse « journée des Harengs », où les troupes franco-écossaises manquent lamentablement leur offensive sur un convoi de ravitaillement, les troupes françaises sont démoralisées et n'ont plus aucune initiative.
Au printemps de 1429, les Français manquent d'approvisionnements. La situation de la ville semble désespérée. Le siège est suivi partout en Europe.
En France, de nombreuses légendes disent que le royaume de France ne pourra être sauvé que par une pucelle. Une, qui entend des voix, se présente au dauphin de France à Chinon : c'est Jeanne d'Arc.
Le dauphin donne le commandement d'une armée de 4 000 hommes à Jeanne d'Arc, tandis que Jean de Dunois assure le commandement de la défense de la ville. Le 29 avril 1429, Jeanne entre dans Orléans. Le 1er mai, l'assaut est donné au fort de Saint-Loup qui tombe entre les mains des Français. Jeanne exige sans résultat le départ des Anglais. Les voix qu'elle entend lui conseillent d'attaquer par le nord, et elle persuade Jean de Dunois de la suivre. Dans la semaine qui suit, elle remporte plusieurs victoires, reprend les Tourelles sur la rive sud, et le 8 mai, les Anglais battent enfin en retraite.
La levée du siège
La levée du siège résulte d'une série de coups de mains tactiques extrêmement bien exécutés.
Orléans sur la rive nord de la Loire est cernée au nord et à l'ouest par un réseaux de fortifications, et l'accès par l'est est verrouillé par le fort de Saint-Loup. Le pont sur la Loire au sud de la ville est tenu par les Anglais (son accès sud est fortifié). Enfin l'accès fluvial est verrouillé en amont par le fort de Saint-Jean-le-Blanc qui est le pendant de Saint-Loup sur la rive sud.
Le 4 mai 1429, une escarmouche oppose des Français aux défenseurs de Saint-Loup, situé à 2 km à l'est des portes d'Orléans. Jeanne d'Arc, réveillée en pleine sieste, charge la bastille avec un fort parti de miliciens orléanais. Pour contrer cette sortie, Talbot envoie des troupes de ses fortifications au nord pour prendre Jeanne d'Arc à revers et soutenir Saint-Loup. Dunois voyant la manœuvre sort à son tour et attaque la bastille de Saint-Pouair qui marque l'extrémité nord du réseau de fortifications des anglais. Talbot doit alors rapatrier ses hommes pour ne pas être pris de flanc et perdre Saint-Pouair. Dunois se replie prudemment tandis que Saint-Loup, privée de soutien logistique, est prise par Jeanne d'Arc.
L'accès fluvial par l'est n'étant plus verrouillé, les anglais transfèrent des troupes de Saint-Jean-le-Blanc vers la bastide des Tourelles qui permet de tenir le pont. Malgré les difficultés dues aux bancs de sable qui encombrent le lit du fleuve à Orléans, Jeanne d'Arc réussit à traverser la Loire en bateau à l'est de la ville avec un fort contingent, jusqu'à l'Île-aux-Toiles. Voyant l'importance de ces troupes, le gros de la garnison déjà affaiblie de Saint-Jean-le-Blanc abandonne la bastille qu'elle tenait et se replie stratégiquement vers les Tourelles. Les sapeurs français construisent rapidement un pont au-dessus du petit bras de Loire qui sépare l'Île-aux-Toiles de la rive sud, et Jeanne prend facilement possession de la bastide (largement abandonnée) de Saint-Jean-le-Blanc.
Conséquences
Après cette victoire, de nombreux volontaires viennent gonfler les rangs de l'armée française qui remonte alors la vallée de la Loire et marche sur Reims pour couronner Charles VII.
Notes et références
- Georges Minois. Perrin 2008. p.349. La guerre de Cent Ans,
Siège of Orleans (1428-1429) and the Loire valley campaign (1429) sur le site xenophongroup.com
Voir aussi
Bibliographie
- Paul Charpentier et Charles Cuissard, Journal du siège d'Orléans, 1428-1429 : augmenté de plusieurs documents, notamment des comptes de ville, 1429-1431, Orléans, H. Herluison, 1896, 410 p. [lire en ligne]
Liens internes
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