Sisowath Monireth

Sisowath Monireth

Sisowath Monireth (25 novembre 1909 – Septembre 1975), était un prince cambodgien, fils du roi Sisowath Monivong.

Prétendant à la succession de son père en 1941, il doit laisser le trône à son neveu Norodom Sihanouk. Saint cyrien, il organise la première armée cambodgienne à la fin du protectorat et occupe de multiples postes ministériels après la seconde Guerre mondiale, et ce jusqu'en 1956.

Présent à Phnom Penh lors de la chute de la république khmère et malgré sa légion d'honneur, l'accès à l'ambassade de France lui est refusé ; il meurt peu après, victime comme bon nombre de ses compatriotes du régime khmer rouge.

Biographie

Il fait sa scolarité dans un lycée de Nice, avant d’intégrer l’École spéciale militaire de Saint-Cyr.

De 1934 à 1937, il est secrétaire général du roi, son père, puis de 1937 à 1939, délégué auprès des affaires sociales, de la santé et des sports.

Toujours en 1934, il créa le premier mouvement scout cambodgien (« Angkar Khemarak Kayarith ») qui se développa dans plusieurs provinces et regroupa plus de 1 000 membres.

Le 12 février 1939, il rentre dans la légion étrangère en tant que sous-lieutenant et participe aux combats de la seconde guerre mondiale en France, puis en Afrique du Nord. La même année, il est nommé chevalier de la légion d’honneur.

En 1941, il est le principal prétendant de la lignée des Sisowath pour succéder à son père, Sisowath Monivong, mais les autorités coloniales lui préfèrent son neveu Norodom Sihanouk, peut-être parce qu'elles trouvent ce dernier plus docile et reprochent à Monireth ses sympathies pour les milieux indépendantistes.

Le prince resta néanmoins l’héritier au trône pendant tout le (premier) règne de Norodom Sihanouk.

Entre 1944 et 1945, il retrouve le poste de secrétaire général du roi, mais cette fois-ci au service de son neveu.

Il fut Premier ministre sous le protectorat français, du 17 octobre 1945 au 15 décembre 1946, ministre de l’intérieur et de la défense nationale. A ce titre, il créa la première armée cambodgienne moderne, avec l’assentiment des Français qui venaient juste de revenir, après la défaite du Japon. Il utilisa à cet effet les membres des anciens bataillons coloniaux démobilisés : ceux-ci formèrent les cadres d’une troupe dont la mission, conformément à la convention militaire franco-khmère signée le 20 novembre 1946, devait soutenir le pouvoir royal, préserver la sécurité intérieure et défendre les frontières. Il créa aussi une école d’officiers qui ouvrit ses portes le 1er janvier 1946 et à laquelle il invita à s’inscrire tous les jeunes entre 18 et 25 ans titulaires d’un diplôme d’études supérieures.

En 1947 et 1948, il est vice président du conseil de régence.

En 1950, il est nommé major général, chargé de gérer le personnel du palais royal, puis, de 1950 à 1952, inspecteur général de l’armée royale cambodgienne.

L’indépendance du Cambodge acquise, il devient son premier ambassadeur à Paris, de 1954 à 1955.

En 1955, il est nommé conseiller militaire du roi Norodom Suramarit, poste qu’il conservera jusqu’à la mort de celui-ci en 1960.

Le 15 septembre 1956, Norodom Sihanouk le nomme ministre de « l’assainissement général » ; une de ses premières mesures sera de proposer une juridiction spéciale et indépendante, chargée de traiter les dossiers de personnalités soupçonnées de corruption ; le chef de l’Etat demande la démission de son ministre, mais celui-ci refuse. Il faudra donc attendre le 25 octobre 1956 et la création d’un nouveau gouvernement pour qu’il quitte son ministère.

Du 6 avril au 13 juin 1960, en tant que président du conseil de régence, il assure l’intérim à la tête du pays, suite à la mort du roi Norodom Suramarit et avant que Norodom Sihanouk ne fasse déclarer le trône vacant, pour conserver son titre de chef de l’Etat et poursuivre ses activités politiques.

De 1960 à 1963, il est à nouveau inspecteur général de l’armée royale cambodgienne. Le 31 octobre 1963, il est promu général. De 1963 à 1970, il est conseiller militaire auprès de Norodom Sihanouk.

De mars à mai 1973, il est mis aux arrêts par le régime de Lon Nol.

Le 17 avril 1975, alors que les khmers rouges ont investi Phnom Penh, il se présente à l’ambassade de France, où on lui refusa l’asile.

Il est exécuté en septembre 1975.

Sources


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Sisowath Monireth de Wikipédia en français (auteurs)

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