Sirik Matak

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Sisowath Sirik Matak

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Le prince Sisowath Sirik Matak (22 janvier 191421 avril 1975) est né à Phnom Penh et était membre de la famille royale cambodgienne.

Biographie

En 1941, il était un des candidats potentiels au trône, mais les autorités coloniales françaises lui préférèrent son cousin Norodom Sihanouk.

Ministre d’Etat dans le premier gouvernement que ce dernier préside à partir de Juin 1952, il se voit confier par le roi en janvier 1953 les portefeuilles de la défense nationale et des postes et télécommunications. Ministre des affaires étrangères du gouvernement dirigé par Penn Nouth (Juillet 1953), il a la charge de la défense nationale de Janvier à avril 1955, poste qu’il conservera en 1957-1958 en même temps que celui de l’éducation nationale.

De 1962 à 1964, il est ambassadeur en Chine, avant de diriger en 1966 et 1967 la mission diplomatique à Tokyo. Vice-premier ministre du cabinet Lon Nol en Août 1969, il est responsable de l’intérieur, de la sécurité, de l’éducation nationale et des affaires religieuses. Il assure l’intérim du président du conseil pendant que ce dernier séjourne en France pour raisons de santé jusqu’en Février 1970.

En 1969, considérant la politique « neutraliste » de Norodom Sihanouk comme un ralliement de fait au camp communiste, l’administration américaine de Richard Nixon aurait contacté secrètement le Premier ministre Lon Nol et le prince Sirik Matak pour sonder leurs intentions de proclamer une république au Cambodge.

Cette version est toutefois mise en doute par plusieurs sources, arguant que Sihanouk était en train de se rapprocher du camp occidental, se basant sur le rétablissement des relations diplomatiques avec les Etats Unis le 11 juin 1969 et les discours du chef de l’Etat condamnant, au fil du temps, de manière de moins en moins voilée la présence des troupes Viêt-Cong sur le sol cambodgien.

Toujours est-il que le 18 mars 1970, alors que Norodom Sihanouk était à Pékin, le prince Sirik Matak assista le Premier ministre Lon Nol dans l’organisation d’un vote à l’Assemblée nationale qui conduisit à la déposition du chef de l’Etat. Cela ne fut pas du gout du prince Sihanouk, qui outre l’alliance avec les communistes nord-vietnamien et chinois, se rapprocha des khmers rouges, qu’il pourchassait encore la veille.

Le nouveau gouvernement se rangeât clairement du coté des Etats Unis, de qui il reçut sans plus tarder une aide économique et militaire pour réprimer le mouvement khmer rouge en pleine expansion. De plus, la nouvelle république autorisa les forces américaines et sud-vietnamiennes à conduire une série d’opérations destinées à détruire les routes d’approvisionnement des maquis vietnamiens au Cambodge.

L’émergence du mouvement khmer rouge qui en suivit peut être attribuée à plusieurs facteurs, tels que la corruption généralisée au sein du nouveau régime, la fidélité des campagnes au prince déchu, les bombardements qui poussèrent une population de plus en plus démunie et impuissante à rejoindre les maquis … Toujours est-il que le territoire contrôlé par les forces gouvernementales se réduisit comme une peau de chagrin pour se limiter, au début de 1975, aux seuls centres urbains.

Le 1er avril 1975, alors que l’encerclement de la capitale par les troupes khmères rouges devenait de plus en plus contraignant, Lon Nol démissionna et s’envola pour l’exil.

Le 12 avril 1975, John Gunther Dean, ambassadeur américain au Cambodge offrit l’asile politique aux plus hauts dignitaires de la république khmère, mais la plupart refusèrent. La réponse que fit à cette occasion Sirik Matak est restée célèbre « … Je ne peux hélas partir d’une façon aussi lâche... Je n’ai jamais pensé que vous pourriez un jour abandonner un peuple qui avait choisi la liberté… J’ai fait l’erreur de croire en vous, les Américains. »

Le 17 avril 1975, les khmers rouges s’emparèrent de la capitale cambodgienne, et, le 21 avril 1975, exécutèrent le prince Sisowath Sirik Matak.

Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sisowath Sirik Matak ».
  • (fr) Le Monde du 20 Mars 1970


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