- Sinbad le marin
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Sinbad le marin, appelé « Sindibad » en arabe (aussi épelé « Sindbad » du perse سندباد, Sandbād), est le nom d'une fable d'origine perse qui conte les aventures d'un marin du temps de la dynastie des Abbassides. Durant ses voyages dans les mers de l'est de l'Afrique et du sud de l'Asie, Sinbad vit de nombreuses aventures fantastiques.
Les Sept Voyages de Sinbad le marin se retrouvent, à tort, dans la 133e nuit (volume 6) des contes des Mille et Une Nuits. Les aventures sont basées, d'une part, sur de véritables expériences de marins de l'océan Indien et, d'autre part, sur d'anciens textes de sources diverses (dont l’Odyssée d'Homère, ainsi que de nombreuses légendes perses et indiennes).
Sommaire
Étymologie
On attribue plusieurs étymologies au nom « Sindbad » :
- « Es-Sindibád of the Sea » (« Es-Sindibád de la mer ») ;
- « Siddhapati », mot sanscrit qui signifie « le seigneur des sages » ;
- « Bidpai » (Bidyápati) ;
- « ábád », une région perse ;
- « Sind » ou « Sindh », le nom d'origine de l'Indus et d'une région du Pakistan ;
- « Baad », signifie « vent » en perse ;
- « Sānbǎo (三宝) », (trois joyaux) titre bouddhique attribué au plus grand explorateur chinois, le grand eunuque musulman Zheng He, amiral de la flotte de l'empereur Ming Yongle (永乐) et explorateur de l'Océanie et de nombreuses autres régions du globe.
Adaptations
Plusieurs films, séries télévisées, dessins animés et romans sont basés sur ses aventures, dont :
- Sinbad le marin (Sinbad the sailor) (1947), film américain de Richard Wallace
- Le Septième voyage de Sinbad (1958), film américain de Nathan Juran
- Capitaine Sinbad (Captain Sinbad) (1963), film germano-américain de Byron Haskin
- Le voyage fantastique de Sinbad (film) (The golden voyage of Sinbad) (1974), film américain de Gordon Hessler
- Nuits d'Arabie - Les Aventures de Sindbad le marin (1990) ( Arabian Nights - Sindbad's Adventures), film américain de Walt Disney Television Animation
- Les Aventures de Sinbad (The Adventures of Sinbad), série télévisée canadienne (1996-1998)
- Sinbad - la légende des sept mers (Sinbad : Legend of the Seven Seas, 2003), film d'animation américain
- Bandes dessinées de Gaël Rougy, dont le Troisième voyage.
Les aventures
Les Mille et Une Nuits est un recueil qui narre les 1001 nuits où la jeune Shéhérazade, fille de vizir, invente une multitude de contes pour distraire son mari et échapper à la mort. On y trouve en particulier les aventures de Sinbad le Marin.
Vers la fin de la 536e nuit, Shéhérazade débute l'histoire de Sinbad : à l'époque de Haroun al-Rashid, calife de Bagdad, un pauvre livreur du nom de Hindbad prend une pause sur un banc près de la grille de la maison d'un riche marchand. Alors qu'il se plaint à Allah des injustices d'un monde qui permet aux riches de vivre pleinement alors que lui doit travailler d'arrache-pied et demeurer pauvre, le propriétaire des lieux l'entend et l'envoie chercher. Le riche Sinbad dit au pauvre Hindbad qu'il est devenu riche par la chance, au cours de ses sept voyages fantastiques qu'il va maintenant raconter au petit béta de la marine
Le premier voyage
Après avoir dépensé la majorité des biens laissés en héritage par son père, Sinbad se rend en mer afin de refaire sa fortune. Il accoste sur ce qui apparaît comme une île, mais qui est en réalité une énorme baleine. Le cétacé plonge dans la mer et le bateau part en abandonnant Sinbad.
S'accrochant à une bûche amenée par les marins pour faire un feu, il est emporté par les flots et débarque sur une île. Il y est recueilli par des palefreniers qui attendent le cheval des mers pour couvrir les cavales du roi, avec lequel il lie rapidement connaissance. Un jour, le navire de Sinbad arrive au port de Cassel. Le capitaine après avoir reconnu Sindbad et écouté ses aventures, lui assure qu'il a conservé toute la marchandise. Après avoir reçu de nombreux présents du roi, ils retournent donc à Bagdad où Sinbad va mener une vie de plaisirs.
À la fin du récit, Sinbad le marin donne une bourse de cent pièces d'or à Hindbad le livreur et lui demande de revenir le lendemain afin d'entendre l'histoire de son second voyage.
Le deuxième voyage
Durant le deuxième jour de l'histoire de Sinbad, la 549e nuit de Shéhérézade, il raconte comment il s'est lassé de sa vie de plaisirs puis a repris la mer, possédé par l'idée de voyager dans le monde des hommes et de visiter leurs villes et leurs îles.
Accidentellement abandonné par son équipage, il se retrouve seul dans une inaccessible vallée de serpents géants et d'oiseaux encore plus gigantesques, des Rokhs. Piégé dans le nid d'une de ces créatures, il se rend compte que le sol du nid est tapissé de diamants.
On y apprend que des marchands récoltent les diamants en lançant de gros blocs de viandes dans la vallée, blocs que les oiseaux ramènent dans leurs nids : les diamants se collent à la viande et les marchands les récoltent en ramenant la viande à l'aide d'une corde. Afin de sortir du nid, Sinbad s'attache à une pièce de viande, emportant avec lui un gros sac de pierres précieuses.
Secouru par les marchands, il retourne à Bagdad avec une fortune en diamants.
Le troisième voyage
Sans cesse en quête d'aventures, Sindbad part cette fois-ci de Bassora.
Par malchance, lui et ses compagnons sont emprisonnés sur une île par un cyclope : une peau noire, un seul œil tel un charbon ardent, des lèvres longues et pendantes comme celles des chameaux, des oreilles tombant sur les épaules, des ongles comme les griffes d'un lion.
Le monstre mange les membres de l'équipage un par un, le capitaine, qui était le plus gros, en premier. Sinbad parvient heureusement à aveugler le géant avec un bout de bois durci dans le feu. Ce qui reste de l'équipage s'enfuit alors sur un radeau de fortune et doit affronter d'autres problèmes, dont un gigantesque serpent. Les amis du cyclope s'engagent par ailleurs en mer à leur poursuite en leurs envoyant des pierres, mais sans succès. Le serpent dévore les compagnons de Sinbad un a un mais celui-ci parvient à s'en défaire.
Sinbad retourne enfin à Bagdad, plus en forme que jamais, et les festivités de son retour lui font oublier les horreurs du voyage.
Cet épisode rappelle l'histoire d'Ulysse et du Polyphème, au chant IX de l'Odyssée d'Homère.
Le quatrième voyage
Toujours à la recherche d'aventures, Sinbad reprend la mer et, comme à l'habitude, son navire s'échoue. Les sauvages nus avec lesquels ils se retrouvent leur donnent à manger une plante qui leur enlève toute volonté. Sinbad refuse de manger de cette plante et, lorsque les cannibales se lassent de lui, il s'échappe. Un groupe de marchands itinérants le ramène sur leur propre île, où leur roi s'éprend d'amitié pour Sinbad et lui donne une riche et belle vie.
Un peu trop tard, Sinbad apprend une coutume particulière de l'île : à la mort d'un des deux époux, son partenaire est enterré vivant avec lui, tous deux dans leurs plus beaux atours. Malgré toute son attention, la femme de Sinbad tombe malade et meurt peu après, laissant Sinbad emprisonné dans une caverne souterraine, une tombe commune, avec un pot d'eau et quelques morceaux de pain. Au moment où ses maigres provisions sont écoulées, un autre couple, le mari étant mort et la femme vivante, sont jetés dans la caverne ; Sinbad tue la femme et prend ses rations.
Il a bientôt une bonne quantité de pain et d'eau et beaucoup d'or et de joyaux, mais est toujours incapable de s'échapper, jusqu'au jour où un animal sauvage lui montre un passage vers l'extérieur, haut au-dessus de l'océan. De là, un navire le recueille et le ramène à Bagdad, où il donne ses richesses aux pauvres et recommence à vivre une vie de plaisirs.
Note : Cet épisode rappelle l'épisode des Lotophages de l'Odyssée d'Homère, ainsi que l'histoire d'Aristomène de Messénie qui s'échappa du trou où il avait été jeté, grâce à un renard. À une certaine époque, les Arabes étudiaient beaucoup la littérature grecque.
Le cinquième voyage
Après un moment de repos et de plaisirs et en regardant ses avoirs, Sinbad oublie tous les périls et la souffrance qu'il a vécue et ressent encore le besoin de prendre le large.
En passant près d'une île déserte, l'équipage remarque un gigantesque œuf que Sinbad reconnaît comme étant celui d'un rokh. Curieux, l'équipage débarque, brise l'œuf et finit par faire cuire l'oisillon pour son souper. Sinbad reconnaît l'imprudence de leur geste et rappelle son équipage à bord.
(Cet épisode rappelle l'épisode des bœufs du Soleil au chant XII de l'Odyssée d'Homère.)
Sindbad échoue à nouveau sur une île habitée par un vieillard. Celui-ci emprisonne Sinbad en montant sur ses épaules mettant ses jambes autour de son cou. Sinbad doit alors marcher et dormir avec le vieil homme. Ils voyagent nuits et jours, jusqu'à ce que Sinbad souhaite mourir. Il finit par convaincre le vieil homme de boire jusqu'à s'enivrer, et Sinbad tue le vieillard en écrasant sa tête contre une énorme pierre.Un bateau le ramène dans la ville des singes, un endroit où les habitants passent chaque nuit sur des bateaux en mer, alors que leur ville est abandonnée aux singes mangeurs d'hommes. Malgré les singes, Sinbad regroupe sa fortune en envoyant des pierres aux singes qui envoiet, eux, des noix de coco. Cela coutait fort cher à l'époque. Il trouve un bateau qui le ramène à Bassora et fait fortune avec les noix de coco vendues.
(Dans la traduction de Mardrus, les singes ne sont pas anthropophages, mais les habitants de la ville s'enrichissent à cause d'eux. Ils lancent des cailloux sur les singes perchés dans des arbres dits « coco d'Inde ». Enragés, les singes lancent en réponse des noix de coco, lesquelles se vendent cher. Sinbad y participe et se fait une fortune considérable.)
Note : Le Vieil homme de la mer pourrait tirer son origine de la coutume africaine de voyager sur le dos de ses esclaves.
Le sixième voyage
Sinbad est reparti en mer et s'échoue cette fois sur une île dont les rivières sont remplies de pierres précieuses dont les flots brillent d'ambre gris.
Cependant, il n'y a aucune nourriture et ses compagnons meurent les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il se retrouve seul. Il creuse sa tombe lui-même mais au moment où il croit mourir, il aperçoit un cours d'eau. Il fabrique une barque et étant fatigué, s'endort. Il trouve en se réveillant la ville du roi de Serendib (Sri Lanka). Le roi est curieux de ce que Sinbad lui raconte à propos de Haroun al-Rashid et lui demande d'apporter des présents de sa part à Bagdad : une coupe taillée dans un unique rubis, un lit fait de la peau du serpent qui avala un éléphant, cent mille pots d'aloès indienne, une jeune et belle esclave, et d'autres présents.
Lorsque Sinbad retourne à Bagdad, le calife est très intéressé par ce qu'il lui dit de la terre du Serendib.
Le septième voyage
Sinbad reprend la mer avec le résultat habituel.
Perdu sur une île désolée, il se fabrique un radeau et flotte jusqu'à une grande ville. Là-bas, le chef des marchands marie Sinbad à sa fille, le nomme comme héritier et meurt.
Les habitants de cette ville se transforment une fois par mois en oiseaux et Sinbad se fait porter par l'un d'eux jusqu'au plus haut du ciel, où il entend les anges glorifier Allah. Cependant, l'entendant, les anges lui lancent du feu qui consume l'homme-oiseau. Les hommes-oiseaux sont fâchés contre Sinbad et l'isolent sur le sommet d'une montagne où deux jeunes, les servants de Allah, lui donnent un bât
De retour en ville, Sinbad apprend par sa femme que les hommes-oiseaux sont maléfiques, mais qu'elle-même et son père ne sont pas comme eux. Suivant les suggestions de sa femme, Sinbad vend tous ses avoirs et retourne avec elle à Bagdad, où, finalement, il finit par vivre tranquille, ne recherchant plus d'aventures. Ce livre est un conte oriental, Dans une seconde version du septième voyage, on ajoute que Sinbad se voit demander par le calife Haroun al-Rashid de retourner un cadeau au roi de Serendib. Bien que réticent à reprendre la mer, ses aventures ayant été assez malheureuses, Sinbad entreprend son seul voyage diplomatique. Le roi de Serendip est très heureux des cadeaux du calife et enrichit Sinbad de présents. Au retour, la catastrophe habituelle se produit : Sinbad est capturé et vendu comme esclave. Son maître lui demande de tuer des éléphants avec un arc et des flèches, ce qu'il fait jusqu'à ce que le roi des éléphants le transporte au cimetière d'éléphants. Le maître de Sinbad est tellement heureux par la quantité d'ivoire qu'il y trouve qu'il libère Sinbad, lequel retourne à Bagdad riche en ivoire et en or.
Autre utilisation
Sinbad le marin est un des pseudonymes qu'emploie Edmond Dantès dans le roman Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas.
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