- Si c'est un Homme
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Si c'est un homme
Si c'est un homme Auteur Primo Levi Genre Récit autobiographique Version originale Titre original Se questo è un uomo Éditeur original Enaudi (1958) Langue originale Italien Pays d'origine Italie Lieu de parution original Turin Date de parution originale 1947 Version française Traducteur Martine Schruoffeneger Éditeur Julliard Date de parution 1987 Si c'est un homme (Se questo è un uomo) est un récit autobiographique de Primo Levi, écrit entre décembre 1945 et janvier 1947.
Sommaire
Genèse de l'œuvre
Primo Levi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le fonctionnement du camp d'extermination d'Auschwitz pour les Alliés. Ce travail lui servira de base pour la rédaction de Se questo è un uomo. Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien. Finalement le livre parut en 1947, publié à 2 500 exemplaires et passa inaperçu. Ce n'est qu'à la publication de son second livre La Trêve (La Tregua), en 1963, que Primo Levi fut remarqué, et que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues. Ce n'est qu'en 1987 qu'il fut traduit en français[1].
Le récit
Si c'est un homme raconte l'expérience des camps de concentration des juifs, vécue par l'auteur, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il explique, à partir de son quotidien dans le camp, la lutte et l'organisation pour la survie des prisonniers. Tout au long de ce récit, Primo Levi montre les horreurs de la déshumanisation des camps.
Ce livre comprend de nombreuses citations et rappels de La Divine Comédie de Dante : là où Dante descend dans les neuf enfers avant de retrouver le paradis, Primo Levi s'enfonce dans l'horreur de ce camp de concentration. Il est considéré comme un des meilleurs témoignages sur la Shoah, car contrairement à d'autres récits, Primo Lévi ne raconte pas la vie des camps de manière linéaire mais l'explique sur un ton neutre et dépassionné presque à la manière d'un sociologue.
L'auteur est arrêté en février 1944, en Italie, alors qu'il débutait des activités de résistant, dans un groupe très peu organisé. Il est envoyé à Auschwitz, dans un camp de travail. Il échappe de justesse à la sélection qui conduisait à l'élimination pure et simple. De son récit se dégagent l'humiliation, la perte de dignité humaine que les nazis ont fait subir aux Juifs.
Il explique le rôle des kapos qui sont en fait des prisonniers de droit commun, sélectionnés pour leur violence. Il explique aussi les hiérarchies à l'intérieur du camp, le "système" de promotion interne, les combines et ainsi pourquoi certains prisonniers ont pu survivre au "Lager" plusieurs années alors que la plupart y moururent en quelques mois.
Son témoignage est aussi marqué par cette crainte du froid, la faim tenace, le désintéressement complet des prisonniers pour les plus faibles d'entre eux. Dans le camp, la solidarité était totalement absente.
Heureusement, grâce à sa formation de chimiste et essentiellement à sa chance (selon Primo Levi), il va se trouver une place plus protégée. Malade de la scarlatine à l'évacuation du camp par les nazis, il échappe ainsi aux terribles marches de la mort, et organise avec deux autres camarades encore valides la survie de son « Block » à l'infirmerie, où il passe ses derniers jours avant la libération du camp par les soviétiques.
Un appendice a été ajouté à partir de 1976 à certaines éditions de Si c'est un homme, où Primo Levi essaie de répondre aux questions récurrentes posées lors de ses conférences.
Extraits
Rongé par la soif, l'auteur se saisit un bloc de glace qu'il espère pouvoir lécher.
- "Je n'ai pas plus tôt détaché le glaçon qu'un grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient à moi et me l'arrache brutalement. "Warum ?" demandais-je dans mon allemand hésitant."Hier ist kein warum" (ici, il n'y a pas de pourquoi).
Cette phrase est devenue' avec "arbeit macht frei" (le travail rend libre), l'un des symboles de la folie concentrationaire nazie.
Poème placé en exergue de Si c'est un homme
- Vous qui vivez en toute quiétude
- Bien au chaud dans vos maisons,
- Vous qui trouvez le soir en rentrant
- La table mise et des visages amis,
- Considérez si c'est un homme
- Que celui qui peine dans la boue,
- Qui ne connaît pas de repos,
- Qui se bat pour un quignon de pain,
- Qui meurt pour un oui ou pour un non.
- Considérez si c'est une femme
- Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
- Et jusqu'à la force de se souvenir,
- Les yeux vides et le sein froid
- Comme une grenouille en hiver.
- N'oubliez pas que cela fut,
- Non, ne l'oubliez pas :
- Gravez ces mots dans votre cœur,
- Pensez-y chez vous, dans la rue,
- En vous couchant, en vous levant ;
- Répétez-les à vos enfants,[2]
- Ou que votre maison s'écroule,
- Que la maladie vous accable,
- Que vos enfants se détournent de vous.
Notes et références de l'article
- ↑ P. Levi, Si c'est un homme, trad. de Martine Schruoffeneger, Julliard, 1987; puis rééd., en 2002, augmentée d'une interview de l'auteur par Philip Roth et deux autres textes inédits.
- ↑ Les vers en gras reprennent presque mot pour mot le texte du Shema Israël, profession de foi juive, insistant comme lui sur l'impérative nécessité de transmettre le message aux suivants.
Voir aussi
Articles connexes
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