- Attentats contre Adolf Hitler
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De nombreux attentats contre Adolf Hitler ont été organisés entre 1933 et 1945. Les deux plus célèbres sont ceux organisés par Johann Georg Elser le 8 novembre 1939 à Munich et par Claus Schenk von Stauffenberg le 20 juillet 1944 à la Wolfsschanze (la « tanière du loup »), le quartier-général d’Adolf Hitler en Prusse-Orientale.
Au cours de ces douze années, Adolf Hitler a bénéficié d'une chance assez extraordinaire, soit en annulant la manifestation au cours de laquelle l'attentat était prévu, soit en quittant les lieux de l'attentat avant l'explosion (pour des raisons climatiques et d'horaires de train le 8 novembre 1939), soit encore en n'étant que légèrement blessé alors que d'autres personnes à ses côtés étaient tuées.
Sommaire
Attentat du 8 novembre 1939
Article détaillé : Johann Georg Elser.Johann Georg Elser, un ébéniste opposé au nazisme, décide d'assassiner Hitler après l’invasion de la Pologne, pour éviter « qu’on ne verse encore plus de sang ». Pendant un mois, nuit après nuit, il prépare un attentat contre Hitler.
Il a observé en 1938 que la Bürgerbräukeller, cette brasserie munichoise où Hitler commémore tous les 8 novembre son putsch manqué de 1923, n’est pas surveillée. Il a travaillé quatre ans dans une usine d’horlogerie et son savoir-faire lui est précieux pour fabriquer le mécanisme qui mettra à feu l’explosif récupéré dans une carrière où il s’est fait embaucher.
Tout semble parfaitement fonctionner : à 21 h 20, huit membres du parti nazi trouvent la mort dans l’attentat du 8 novembre 1939… mais Hitler est parti treize minutes plus tôt que prévu ! Les conditions climatiques l'ayant empêché de prendre l'avion, il a écourté son discours pour prendre le train.
Elser se fait arrêter par hasard à Constance le jour même à 20 h 45, en tentant de passer en Suisse. La nouvelle de l’attentat arrive et il est transféré et interrogé à Munich où, dans la nuit du 12 au 13 novembre, il avoue sous la torture qu’il a bel et bien tenté d’éliminer Hitler.
Tentative du 13 mars 1943
Hitler doit être abattu au quartier général de l'armée du Centre sur le front de l'Est où il doit se rendre mais l'attentat est annulé quand les conjurés apprennent que Himmler, chef de la SS, ne sera pas du voyage - la crainte étant que les SS ne prennent le pouvoir devenu vacant. Néanmoins certains conjurés décident d'appliquer un plan de rechange : l'officier Henning von Tresckow cache des explosifs dans des bouteilles de Cointreau (ou de Cognac) placées dans l'avion d'Hitler [1]. Mais le détonateur est défectueux ou gèle à cause du froid et de l'altitude [1].
Tentative du 20 mars 1943
Le 21 mars 1943, le colonel Rudolf-Christoph von Gersdorff doit se faire sauter avec une ceinture d'explosif avec Hitler et la fine fleur berlinoise présente au Berliner Zeughaus (un célèbre bâtiment historique sur l'avenue Unter den Linden). Le détonateur est réglé sur 45 minutes mais Hitler de mauvaise humeur boucle la visite en à peine 30 avant de repartir[1]. Von Gersdorff réussit à désarmorcer sa bombe dans les toilettes [1].
Complot du 20 juillet 1944
Article détaillé : Complot du 20 juillet 1944 contre Hitler.Lors de l'attentat du 20 juillet 1944 au Wolfsschanze, dans lequel cinq personnes parmi les vingt-quatre présentes furent tuées, Hitler ne dut alors sa survie qu'à l'épaisseur des pieds de la table sur laquelle il étudiait des cartes, et au fait que la serviette contenant l'explosif avait été déplacée de l'autre côté du pied contre laquelle elle reposait par un aide de camp qu'elle gênait.
La vengeance d'Hitler fut terrible. Les conspirateurs furent arrêtés et près de 5 000 personnes furent exécutées à partir du 21 juillet. Ce fut la dernière tentative allemande d'éliminer le Führer [2].
Bibliographie
- Ian Kershaw, La chance du diable. Le récit de l'opération Walkyrie, Flammarion, 2009
Notes
- Le Point, n°1895, 8 janvier 2009. "Tuer Hitler", Quelques attentats manqués, p70
- (fr) Le 20 juillet 1944 sur La résistance allemande au nazisme. Consulté le 9 mai 2009
Voir aussi
Lien externe
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