- Scoutisme en France
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La France compte près de quatre-vingts groupements se réclamant du scoutisme.
Sommaire
Historique
Articles détaillés : Éclaireuses éclaireurs de France, Scouts de France, Scoutisme Français et Association des guides et scouts d'Europe.Créé par Robert Baden-Powell en Angleterre en 1907, le scoutisme est expérimenté en France dès 1909 à Nantes[1] par Emmanuel Chastand avec une première unité d'adolescents issus de la mission populaire évangélique protestante.
Les Éclaireurs de France, mouvement d'inspiration neutre plutôt que laïque, et les Éclaireurs Unionistes, d'inspiration protestante, sont les premiers mouvements à se former.
Peu de temps après, le Père Jacques Sevin, le chanoine Cornette, Paul Coze et Édouard de Macedo, sont les fondateurs du scoutisme catholique français. Par ces écrits (Le scoutisme, étude documentaire et applications écrit entre 1917 et 1919), et des camps expérimentaux à Mouscron, le Père Sevin promeut la pédagogie scoute décriée dans les milieux ecclésiastiques de l'époque. Par la fondation de l'Association des Scouts de France en juillet 1920, il fait fédérer les expériences de scoutisme catholique qui existent en France depuis 1911 et repense entièrement le scoutisme de Baden-Powell dans l'esprit de l'Évangile.
En 1939, les Eclaireurs de France sont à leur apogée. Un an plus tard, les autorités allemandes interdisent les mouvements scouts en zone nord (zone occupée). La Fédération du Scoutisme Français est fondée et joue rapidement un grand rôle, notamment en 1947 lors du Jamboree de Moisson.
Accompagnant les évolutions de la société française, le Concile de Vatican II de 1964, les événements de Mai 68, le scoutisme traditionnel est vivement critiqué et on lui préfère de nouvelles pédagogies. L'organisation des unités scoutes, la méthode et les techniques d'encadrement sont profondément modifiées tandis que la coéducation apparaît. Cette réforme radicale est à l'origine de scissions à l'intérieur du mouvement Scouts de France, entre les adeptes de la réforme et les fidèles au scoutisme « unitaire » (qui prônent une seule tranche d'âge de 12 à 17 ans), qui restent plus traditionnels dans le fonctionnement.
Les scouts d'Europe accueillent des troupes dissidentes des Scouts de France, alors que d'autres troupes vont rester au sein du mouvement « officiel » tout en restant fidèles au modèle unitaire. Ces unités se séparent plus tard, en 1971, des Scouts de France et créent les Scouts Unitaires de France (SUF).
En 2010, il existe également de nombreuses petites associations se réclamant du scoutisme.
Associations reconnues par le ministère de la Jeunesse et des Sports
Fédération du scoutisme français
La Fédération du Scoutisme français est l'organe reconnu en France par l'organisation mondiale du mouvement scout (OMMS) ainsi que par l'association mondiale des guides et éclaireuses (AMGE). Elle compte environ 82 600 membres en 2009.
Créée en 1941 par l'association des Éclaireurs de France, des Éclaireurs Israélites de France, des Éclaireurs Unionistes de France, de la Fédération Française des Éclaireuses, des Guides de France et des Scouts de France, elle est aujourd'hui composée (suite aux fusions et création) de cinq associations reconnues d'utilité publique et agréées par le ministère de la jeunesse et des sports[2] :
- Éclaireuses éclaireurs de France : association laïque créée en 1911, comptant plus de 28 000 adhérents dont environ 12 000 éclés (l'association organise des vacances ouvertes ne mettant pas en œuvre la méthode scoute)[3]
- Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France : mouvement d'origine protestante créé en 1911, qui compte environ 5000 adhérents[4].
- Éclaireuses éclaireurs israélites de France créée en 1923[5].
- Scouts et Guides de France : mouvement catholique issu de la fusion en 2004 des Scouts de France et des Guides de France compte environ 65 000 membres[6].
- Scouts musulmans de France : mouvement mixte musulman créé en 1990[7].
Conférence française de scoutisme
La Conférence française de scoutisme compte environ 60 000[8] membres répartis dans trois associations :
- Les association des guides et scouts d'Europe : mouvement catholique en France, rattaché à l'Union internationale des guides et scouts d'Europe, qui compte 28 600 membres en 2009[9].
- Les Éclaireurs neutres de France : mouvement de scoutisme d'une « neutralité active », créé dès 1947, et rassemblant des unités et des associations (confessionnelles ou non), dont notamment les Europa Scouts, les Scouts Saint-Louis et les Scouts et Guides de Riaumont, proches liturgiquement de la Fraternité Saint-Pierre[10].
- La Fédération des éclaireuses et éclaireurs : mouvement laïque, créé en 1989 en s'éloignant des EDF. Le système fédéral offre aux différents groupes une relative liberté d'action dès lors qu'ils respectent les vertus principales de laïcité et de pédagogie. L'infrastructure fédérale permet un soutien mutuel et un apport des différentes qualités de chaque groupe[11].
Indépendants
- Les Scouts unitaires de France : mouvement catholique agréé par le secrétariat d'État chargé de la Jeunesse et des Sports (1974) et reconnue d'utilité publique (1983), qui compte environ 23 000 membres[12].
Associations non reconnues
Article détaillé : associations scoutes françaises non reconnues.Il existe en France de nombreuses associations scoutes non reconnues par le ministère de la Jeunesse et des Sports, l'OMMS ou l'UIGSE. Elles se partagent environ 4000 membres, bien que ce chiffre soit difficile à évaluer au regard du nombre d'associations concernées et du flou dans lequel elles tiennent souvent intentionnellement leurs statistiques d'adhésion. Si certaines de ces associations approchent ou dépassent le millier de membres, certaines n'en comptent que quelques dizaines - sans oublier celles qui n'existent plus que par leur bureau[réf. nécessaire].
Cette prolifération de petites associations est une spécificité française, la plupart des pays se contentant des associations adhérant à l'OMMS. Le plus souvent, l'origine de leur spécificité est à caractère religieux ; nombre de ces associations sont ainsi protestantes ou catholiques traditionalistes. D'autres cependant présentent d'autres caractéristiques propres, comme les Écuyers de Saint-Michel, scouts escrimeurs, ou les Randscouts, scouts motorisés.
Inter-scoutisme
Les associations de scoutisme organisent parfois des activités communes et les membres de différents mouvements peuvent se retrouver régulièrement. Le centenaire du scoutisme en 2007 a vu des milliers de scouts se rassembler pour commémorer l'évènement. Parfois des groupes peuvent se former spontanément et se rassembler régulièrement, par exemple dans le cas de chorales (chorale inter-scoute de Paris, de Lyon, ...) entretenant ainsi le patrimoine scout commun.
Par ailleurs le scoutisme en France se distingue d'autres scoutismes voisins par le maintien généralisé des camps sous toile ou certaines pratiques, voir Raid (scoutisme) mais aussi par une forte division des associations.
Notes et références
- ISBN 978-2-916579-10-8 Scouts et Guides en Bretagne editeur : Yoran Emmbanner Auteur : Christophe Carichon
- Site du Scoutisme Français
- Site des Éclaireuses éclaireurs de France
- Site des Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France
- Site des Éclaireuses éclaireurs israélites de France
- Site des Scouts et Guides de France
- Site des Scouts musulmans de France
- Site de la conférence française de scoutisme
- Site de l'AGSE
- Site des Éclaireurs neutres de France
- Fédération des éclaireuses et éclaireurs
- Scouts unitaires de France
Liens externes
- Catégorie Scoutisme de l’annuaire dmoz
- Scoutisme.net, site de présentation des neuf mouvements scouts français
- Scoutopedia, encyclopédie scoute
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