- Saturnin de Toulouse
-
Saturnin de Toulouse, aujourd'hui plus connu sous le nom de saint Sernin, est le premier évêque chrétien de Toulouse répertorié.
C'est un saint des Églises chrétiennes, célébré le 29 novembre[1].
Le nom de Saturnin (Saturninus en latin) a subi de multiples évolutions que l'on retrouve dans de nombreux toponymes et patronymes : Savournin (cf. Saint-Savournin), Sadourny, Sernin (cf. Saint-Sernin), Serni, Serny, Cernin, Sernilh, etc.
Sommaire
Histoire et légende
Il est difficile de séparer ce qui relève de l'histoire et ce qui est plutôt de l'embellissement légendaire, lié notamment aux croyances religieuses et aux traditions populaires.
Saturnin est envoyé de Rome par le pape Fabien, pour évangéliser la Gaule. En passant par Nîmes, un disciple se joint à lui, Honest. Ensemble, ils vont jusqu'à Pampelune, en Espagne. Ils y rencontrent et consacrent le futur saint Firmin. Honest subit le martyre, et Saturnin, accompagné d'Hilaire, son futur successeur, revient sur ses pas pour s'arrêter à Toulouse.
Saturnin sillonne la région à des fins d'évangélisation. En 250, attribuant le silence des oracles à ses passages fréquents devant le Capitole (temple majeur de la cité antique), des prêtres païens lui demandèrent d'honorer l'empereur en lui sacrifiant un taureau. Son refus valut à Saturnin d'être attaché au taureau du sacrifice. La légende raconte que le taureau, pris d'une rage folle, descendit à toute allure les marches du Capitole, traînant derrière lui l'évêque. Sa tête explosa sur les marches du temple.
Le taureau aurait rejoint la campagne en passant par la porte nord de la ville, la Porterie, alors protégée par des remparts. Cette porte était située à l'emplacement de l'actuelle place du Capitole. Le taureau aurait abandonné Saturnin sur la route de Cahors, la rue du Taur, lui donnant ainsi le nom qu'on lui connaît aujourd'hui. Selon une autre légende, la gare Matabiau serait située sur l'emplacement où ledit taureau (biau) aurait été tué (matar). En fait buòu désigne le bœuf en occitan et le nom de Matabiau vient de l'endroit où on abattait les bœufs à l'époque médiévale.
Le corps sans vie du malheureux fut recueilli par les saintes Puelles, deux jeunes femmes. Elles l'inhumèrent à l'endroit exact où son corps fut trouvé, dans un fossé assez profond pour que les païens ne puissent pas profaner la dépouille. La légende dit que, battues par la foule, les saintes Puelles quittèrent la ville pour se réfugier dans le petit village près de Castelnaudary qui porte leur nom, le Mas-Saintes-Puelles. Hilaire, évêque au quatrième siècle, fit construire une petite église en bois, un oratoire, sur la tombe du martyr. C'est l'emplacement de l'église du Taur que nous connaissons aujourd'hui.
La ferveur religieuse
Cette église du Taur devint bientôt un important lieu de pèlerinage.
En 402, devant l'afflux des fidèles, les reliques du saint furent transférées dans une nouvelle basilique, construite sous l'épiscopat de saint Selve, et achevée sous celui d'Exupère, la basilique Saint-Sernin.
La Saint Saturnin est fêtée le 29 novembre par des vêpres solennelles.
Les recherches historiques
Les historiens ont longtemps débattu pour savoir où se situait le Capitole à l'époque antique.
Ce n'est qu'en 1993, grâce aux fouilles archéologiques du parking de la place Esquirol, qu'on a pu déterminer que le temple se situait à cet endroit.
La Passion de saint Saturnin, probablement écrite au Ve siècle, nous indique qu'il était pourvu d'un escalier monumental.
Articles connexes
- Basilique Saint-Sernin de Toulouse
- Église Notre-Dame du Taur de Toulouse
- Sarcophage de Saint-Sernin dans l'abbaye de Saint-Hilaire sculpté par le maître de Cabestany
- Archidiocèse de Toulouse
Notes et références
- Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, vol. 9, J-P. Migne, 1855 [présentation en ligne]
Catégories :- Évêque de Toulouse
- Saint catholique et orthodoxe
- Saint d'Aquitaine
- Enseignement orthodoxe
Wikimedia Foundation. 2010.