- Sarcophage des Époux
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Le Sarcophage des Époux est le nom donné aux urnes funéraires étrusques monumentales en terracotta (initialement polychrome), représentant deux époux allongés ensemble dans la pose du banquet étrusque, et dont les cendres ou les corps inhumés sont contenus dans l'urne (suivant les tailles).
Sommaire
Histoire
Fabriquées à Caere vers 520 av. J.-C., elles sont découvertes sur la nécropole de Banditaccia à Cerveteri, dans le Latium, vers 1850 par le marquis Giampietro Campana.
Plusieurs exemplaires existent :
- Un exemplaire détenu initialement par l'ancienne collection Campana, en 1845, est acquis par Napoléon III en 1861 pour le musée du Louvre[1].
- Une autre similaire est conservée au Musée national étrusque de la villa Giulia de Rome.
- Plus traditionnelle dans ses dimensions, celle du Musée national d'Archéologie de l'Ombrie à Pérouse et celles issues de la nécropole de Monterozzi, conservées à Tarquinia.
- celles du Musée Guarnacci de Volterra, urnes cinéraires de plus petites tailles.
- Une de type Caere en terracotta a été conservée un temps au British Museum de Londres mais elle s'est avérée être un faux étrusque[2].
Description
Ce type d'urne cinéraire est conforme aux traditions étrusques associées au culte de leurs morts : L'urne comporte un vase et un couvercle sur lequel est représenté, en sculpture, le défunt en position de banqueteur, allongé sur le triclinium et dans la pose du vivant, souriant, le coude gauche appuyé sur des outres à vin, les jambes enveloppées. Le désintérêt du réalisme dans les proportions anatomiques non respectées entre le visage le corps et les jambes est typique de l'esthétique étrusque, qui cherche davantage dans la représentation des personnages un aspect symbolique.
Dans le Sarcophage des Époux, la première particularité repose sur sa taille (celle du Louvre : 1,11 m x 0,69 m x 1,94 m)[3] qui lui a fait attribuer initialement, à sa découverte, le nom de sarcophage.
La deuxième particularité repose sur la présence des deux époux ensemble, allongés l'un contre l'autre, et dont les cendres sont mêlées dans l'urne ou dont plusieurs urnes sont rassemblées, l'épouse représentée versant du parfum (contenu dans une alabastre aujourd'hui disparue) sur une main que lui tend son époux, un des rituels des funérailles étrusques. Seule la femme porte des chaussures pointues, les calcei repandi.
Cela expose aussi l'importance de la femme dans les rôles de la cité étrusque, traduite ici dans des proportions et des poses similaires à celles de son époux.
Esthétique étrusque
C'est également une des preuves formelle d'une esthétique étrusque particulière et originale, où la symbolique s'impose sur la stricte représentation proportionnée du corps humain : l'intimité de la relation conjugale se traduit par un haut des corps distincts bien que proches, qui se fondent ensuite dans la partie inférieure de l'œuvre, « en une longue arabesque qui va en s'aplatissant »[4].
Exemplarité de l'œuvre
Époque moderne
Si la pose du banquet étrusque a inspiré plusieurs autres œuvres funéraires dans l'histoire moderne (tombeau de Martín Vázquez de Arce en 1488, le sarcophage figuré d'Angelo Marzi de Médicis par Francesco da Sangallo à Florence[4]), une seule œuvre reproduit le Sarcophage des Époux : il s'agit du tombeau en gisant des époux Jean-Gabriel Domergue et Odette Maugendre-Villers, sculpté par elle-même sculpteur, Odette Maugendre-Villers (Jardin d'agrément de la villa Fiesole, devenue villa Domergue à Cannes).
À noter également la citation de l'œuvre du Louvre dans une esquisse d'Edgar Degas intitulée Mary Cassatt au Musée du Louvre - la galerie étrusque, dans laquelle la peintre américaine s'arrête devant le Sarcophage des Époux.
À Rome
Le thème des époux se retrouve aussi dans les sarcophages romains.
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Combat entre les Grecs et les Amazones - IIe siècle ap. J.-C. - Musée du Louvre
Notes et références
- Notice du Louvre
- Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, Hachette, 1961 et 1989, p. 33
- Urne cinéraire avec des époux sur le couvercle Une autre urne cinéraire, de même pose (époux ensemble), et de dimensions plus réduites (H. : 56 cm ; L. : 28 cm ; l. : 58 cm) a été découverte également sur le même site
- Massimo Pallottino, suite à l'exposition éponyme du Grand-palais, Paris, entre le 15 septembre et le 14 décembre 1992, et à Berlin en 1993. p. 232 in Les Étrusques et l'Europe, préfacé par
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-Françoise Briguet, Le Sarcophage des époux de Cerveteri du Catalogue du Louvre, Musée du Louvre, Ed. Leo S. Olschki, 1989 (ISBN 88-222-3658-0)
Articles connexes
- Le Museo Etrusco Guarnacci à Volterra en Toscane et ses 600 urnes cinéraires étrusques.
Liens externes
Catégories :- Collection d'Antiquités Étrusques et Romaines du Louvre
- Sculpture en terre cuite
- Sculpture en Italie
- Sculpture du VIe siècle av. J.-C.
- Statuaire étrusque
- Céramique étrusque
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