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Ortaire de Landelles
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Ortaire de Landelles ou Ortaire du Dézert[réf. nécessaire] (né vers 482 à Le Dézert, dans le diocèse de Coutances et mort le 15 avril 580) était un religieux normand du haut Moyen Âge, reconnu comme un saint par l'Église catholique. Contemporain de Vigor de Bayeux et de Benoît de Nursie, il est l'évangélisateur du Cotentin et du pays d'Aron.
Sommaire
Biographie
Selon la tradition, saint Ortaire, issu de la noblesse gallo-romaine, naquit en 482 « à Le Dézert (Manche), à l’endroit où s’élève aujourd’hui la chapelle Saint Ortaire. Tout jeune, il s’adonna à la pénitence : il pratiquait des jeûnes prolongés, s’habillait pauvrement, portait le cilice, mangeait du pain d’orge, buvait l’eau d’une fontaine encore existante, et qui jouit d’une vertu miraculeuse. Sa charité envers les pauvres était inépuisable[1]. »
Il fut attiré très tôt par la vie monastique, quittant sa famille à l’âge de douze ans pour se faire moine dans l’abbaye près de Beaumesnil (diocèse de Bayeux) où il fit un long apprentissage, s’instruisant et s’adonnant à la pénitence. « En bien peu de temps, il devint un parfait exemple de toutes sortes de vertus » selon les moines de La Perrine en 1707[2].
Il est désigné par son supérieur pour fonder un monastère dans la forêt d'Andaine, à l’ouest de Bagnoles-de-l'Orne (diocèse de Séez). Il fonde ainsi l’ermitage du Bézier à Saint-Michel-des-Andaines. Selon une tradition locale, il aurait reçu la visite, vers 555, de sainte Radegonde. Ortaire revint à Beaumesnil, mais en tant qu’ermite puisque les moines à l’époque n’avaient pas encore de structure encadrée par des règles précises comme ce fut le cas à partir du VIIIe siècle. Il avait pour refuge une grotte près de son monastère, dominant le cours de la Drôme. Dans sa retraite, il mène le combat spirituel.
Selon ses hagiographes, Ortaire a la vision de la mort de l'abbé de Landelles et se rend à ses funérailles. Il est ensuite choisi comme nouvel abbé, mais se retire dans la grotte de Malloué « à cent mille du monastère », selon les Acta sanctorum du bréviaire de Coutances de 1745[3].
Son hagiographie rapporte son don de guérison. Ainsi, la rumeur de ses guérisons se répandit : les premières furent celles d’une jeune fille impotente aux genoux, puis d’une lépreuse. Il indique également une source dont les eaux sont bénéfiques aux malades atteints de rhumatismes, voire de paralysie[4]. Enseignant, « il parcourut une grande partie du Bocage » et se fit des disciples ; « les nombreux sanctuaires de nos trois départements bas-normands, où il est invoqué, peuvent fixer bien des points où il est passé » . Instruit des mystères de la religion celtique, il sut convertir les druides et fut ainsi un grand évangélisateur.
Ortaire nourrissait une grande dévotion pour la Vierge Marie. Il lui construisit une chapelle « dans son monastère de Landelles », où il se retira à 98 ans lorsqu’il sentit qu’il déclinait. Il convoqua alors ses moines pour les exhorter une dernière fois à la piété et à la pratique de toutes les vertus. Il serait mort le 15 avril 580[5].
Un sanctuaire lui est dédié dans la Manche, sur la commune du Dézert. En 1945, la maison de noviciat des frères Servites de Marie s’est installée dans le hameau du Bas-Bézier, où vécut saint Ortaire[4].
Saint Ortaire est fêté le 15 avril et le 21 mai (translation de ses reliques). Invoqué pour la guérison des enfants, des membres inférieurs et des rhumatismes, il est représenté traditionnellement « vêtu d'un froc à capuchon et appuyé sur un bâton »[6].
Notes et références
- ↑ Cantiques des XVIIIème et XIXème et ouvrage consacré à saint Ortaire de J. Fourné et P. Courcelles (1989)
- ↑ La Vie du Bienheureux Saint Ortaire
- ↑ elle se situe en effet à 8km 800 au nord-est de Landelles
- ↑ a et b Noël-M Rath, Saint Ortaire, Servite, 1995
- ↑ Voyageurs et ermites, Saints populaires évangélisateurs de la Normandie. Catalogue de l’exposition tenue au musée de Normandie (Caen) du 8 juin au 28 octobre 1996
- ↑ Jacques Baudoin, Grand livre des saints culte et iconographie en Occident, Éditions Créer, 2006
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Fournée et Pierre Courcelle, Saint Ortaire, sa vie, son culte, son iconographie, 1989
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