- Réseaux d'influence français en afrique
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Françafrique
Pour les articles homonymes, voir France-Afrique.L'expression « Françafrique » semble avoir été employée pour la première fois, en 1955, par l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, pour définir les bonnes relations avec la puissance colonisatrice française dont il était député, tout en militant pour l'indépendance de son pays.[réf. nécessaire]
Les réseaux d'influence français en Afrique sont une composante des relations diplomatiques entre la France et ses anciennes colonies africaines. Elle recoupe largement l'espace de la francophonie.
La Françafrique est par ailleurs un ouvrage qui dénonce le néocolonialisme français [1].
Sommaire
Origine
Pays concernés
L'ensemble des pays de l'Afrique francophone a savoir :
Togo, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Tchad, Comores, Gabon, Burkina Faso, Madagascar, Bénin, Tunisie, Maroc, Guinée, Niger, Djibouti, Mali, Centrafrique, Mauritanie, Guinée Équatoriale, Algérie
Cadre de la Françafrique
Diplomatie
Le réseau consulaire français est très dense en Afrique, bien qu'il soit dense dans le monde entier en général (2e réseau consulaire après les États-Unis).
Aide au développement
L'aide au développement française en Afrique s'articule autour de deux organismes : l'AFD qui gère les financements d'état à état et la Proparco, prêteur à taux préférentiel pour les intêrets économiques français en Afrique.
Coopération militaire
Des accords de défense[2] signés au moment des indépendances donnent le cadre de la coopération militaire entre la France et divers pays africains. Ces mêmes accords empiètent parfois largement sur le terrain économique dans leurs annexes et sont souvent complétés par des accords spéciaux[3], tenus secrets.
Par exemple, l'Accord de défense entre les Gouvernements de la République française, de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger[4] du 24 avril 1961, établit l'installation de forces militaires françaises dans ces trois pays, leurs facilités de circulation et d'utilisation des infrastructures et évoque des « Accords spéciaux » aux termes desquels ces trois pays peuvent demander l'aide de la France en matière de défense. La deuxième annexe de cet accord de défense, concernant les « matières premières et produits stratégiques » (hydrocarbures, uranium, lithium...), stipule que ces mêmes pays, « pour les besoins de la défense, réservent par priorité leur vente à la République française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s'approvisionnent par priorité auprès d'elle » et « lorsque les intérêts de la défense l'exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d'autres pays ».
Il existe actuellement cinq bases militaires françaises en Afrique (forces pré-positionnées) situées à Dakar, N'Djamena, Djibouti, Abidjan et Libreville plus celles situées sur les territoires français de Mayotte et de la Réunion. La base de N'Djamena devrait fermer sous peu dans le cadre du redéploiement militaire français en Afrique.
Aspects économiques
Françafrique
Le terme Françafrique a été formellement repris en 1997 par l'association Survie pour dénoncer l'aspect pervers des relations franco-africaines. Popularisé par le contexte de l'actualité (Affaire Elf, crise en Côte d'Ivoire, etc.), il a depuis été repris par les médias (notamment Le Monde, Libération ou L'Express) pour désigner globalement les relations particulières entre la France et ses anciennes colonies africaines, regardées sous un angle critique.
Approches divergentes
Réseaux politiques et affairistes
L'Affaire Elf
Article détaillé : Affaire Elf.Foccart
La politique africaine de la France, depuis près de cinquante ans, est élaborée à l’Elysée, ou plutôt à la cellule africaine de l’Elysée (six rue de l’Elysée), où le Président et ses conseillers décident de l'assistance militaire à apporter aux pays africains ou aux regimes qui les gouvernent.
La cellule africaine est indissociable de son fondateur, Jacques Foccart, nommé par le Général de Gaulle puis présumé inspirateur de Jacques Chirac (qui, au début de son mandat, aurait admis l’avoir eu tous les jours au téléphone).
Papamadi
Fils ainé de François Mitterrand, Jean-Christophe Mitterrand, ancien journaliste de l'AFP en Afrique, occupe de 1986 à 1992 le poste de conseiller pour les Affaires africaines à l'Élysée, au cabinet de son père, ce qui lui a valu en Afrique le surnom de « Papamadi ».
Soutien de dictatures
Rivalités étrangères
Les États-Unis
La Chine
Le développement rapide de l'économie chinoise oblige la Chine à sécuriser ses approvisionnement de matières premières. On est donc passés d'une aide ciblée sur les « pays frères » susceptibles de passer sous le giron communiste à une aide ciblée sur les pays à sous-sol prometteur. Elle est aidée en ceci par une diaspora bien implantée dans la « petite économie » des pays africains.
L'aide chinoise au développement a également une particularité. La Chine ne débloque pas de crédits pour la construction d'un bâtiment mais le bâtit elle même. Elle fait venir la main d'œuvre et le matériel de Chine et ses projets ne contribuent donc pas au développement local pendant leur phase de construction par l'apport de devises.
Voir aussi
Références
- ↑ « La Françafrique, le plus long scandale de la République », de François-Xavier Verschave, 1998, 1999, Editions Stock
- ↑ (fr) Les textes des accords de défense bilatéraux : site du Ministère des Affaires étrangères, (page consultée le 12 décembre 2005) <http://www.doc.diplomatie.gouv.fr/BASIS/pacte/webext/bilat/SDF?TOUSTI=d%E9fense>
- ↑ (fr) Sur l'existence de clauses secrètes dans les accords de défense : site du Ministère des Affaires étrangères, (page consultée le 12 décembre 2005) <http://www.doc.diplomatie.gouv.fr/BASIS/epic/www/doc/DDW?W=DATE+%3D+%2704.10.2002%27+AND+TITRE+PH+IS+%27POINT+DE+PRESSE+DECLARATIONS+DU+PORTE-PAROLE%27+AND+TEXTE+PH+IS+%27clause+secr%E8te%27#BWHR1>
- ↑ (fr) L'Accord de défense entre les Gouvernements de la République française, de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger du 24 avril 1961 (PDF) : site de La Documentation Française, (page consultée le 12 décembre 2005) <http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/crise_cote_divoire/pdf/accord_de_defense_24041961.pdf>
Articles connexes
- La Françafrique, le plus long scandale de la République de François-Xavier Verschave
- Françafrique, album de Tiken Jah Fakoly sorti en 2002
Bibliographie
- Agir Ici et Survie, Jacques Chirac et la Françafrique : retour à la case Foccart ?, L'Harmattan, Paris, 1996, 111 p. (ISBN 2-7384-3702-8)
- « De la Françafrique à la Mafiafrique », in Mouvements, n° 21-22, La Découverte, Paris, mai-juin-juillet-août 2002, 224 p. (ISBN 2-7071-3753-7)
- Samuël Foutoyet, Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée, Tribord, Bruxelles, 2009, 153 p. (ISBN 978-2-930390-22-2)
- Jean-Paul Gouteux, Un génocide sans importance : la Françafrique au Rwanda, Éd. Tahin party, Lyon, 2001, 157 p. (ISBN 2-912631-04-1)
- Baadikko Mammadu, Françafrique : l'échec. L'Afrique postcoloniale en question, L'Harmattan, Paris, 2001, 365 p. (ISBN 2-7475-0584-7)
- Monsieur X et Patrick Pesnot, Les dessous de la Françafrique : les dossiers secrets de monsieur X, Nouveau monde, Paris, 2008, 395 p. (ISBN 978-2-8473-6385-2)
- Sayouba Traoré, Kangni Alem, Abdourahman A. Waberi (et al.), Dernières nouvelles de la Françafrique, Vents d'ailleurs, La Roque d'Anthéron, 2003, 223 p. (ISBN 2-911412-25-7)
- François-Xavier Verschave, La Françafrique : le plus long scandale de la République, Stock, Paris, 1998, 379 p. (ISBN 978-2-234-04948-2)
- François-Xavier Verschave, Noir silence : qui arrêtera la Françafrique ?, les Arènes, Paris, 2000, 596 p. (ISBN 2-912485-15-0)
- François-Xavier Verschave, De la Françafrique à la mafiafrique (retranscription par Judith Cypel de l'exposé-débat du 3 décembre 2003 à l'espace Renaudie d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) devant 200 éducateurs spécialisés et moniteurs éducateurs en session de formation), Éditions Tribord, Bruxelles, 2004, 69 p. (ISBN 2-930390-10-7)
Filmographie
- Fratricide au Burkina : Thomas Sankara et la françafrique, film réalisé par Didier Mauro et Thuy-Tiën Ho, L'Harmattan vidéo, Paris, 2008, 52' (DVD)
Liens externes
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