- Roberta Joan Anderson
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Joni Mitchell
Pour les articles homonymes, voir Mitchell.Joni Mitchell, de son vrai nom Roberta Joan Anderson, (7 novembre 1943 à Fort MacLeod, au Canada) est une musicienne et peintre canadienne.
Sommaire
Les années 1960
Elle a d'abord travaillé à Toronto et dans l'ouest du Canada, et a été associée au milieu des années 1960 avec la scène folk de New York, avant de découvrir de nouveaux horizons dans les années 1970, en s'essayant progressivement au rock puis au jazz. Elle est ainsi devenue l'un des auteurs compositeurs de chanson les plus respectés de la fin du XXe siècle.
En plus de la peinture, elle pratique aussi le piano, la guitare et l'ukulélé depuis son enfance. Le nom Mitchell lui vient de son - bref - mariage avec le chanteur de folk Chuck Mitchell en 1965. Elle débute en chantant dans des cafés et des clubs de folk et se fait connaître grâce à son style unique de song-writing – en accordant, notamment sa guitare, à sa propre manière. Sa première chanson à atteindre les classements, « Urge for Going », est un succès du chanteur de country George Hamilton IV. Les chansons de ses deux premiers albums Song to a seagull (1968) et Clouds (1969) sont des archétypes du mouvement folk de l'époque. Personnelles et poétiques, ses compositions profitent de l'amplitude de son extraordinaire voix et de son jeu unique de guitare. Clouds représente une percée commerciale, avec deux titres largement repris par d'autres artistes, Chelsea Morning et Both sides now.
Les années 1970
La maturité artistique point avec son troisième album, Ladies of the canyon (1970), disque largement inspiré par sa toute nouvelle vie californienne (le « canyon » du titre est le Laurel Canyon, à Los Angeles). Ladies contient aussi le véritable premier « hit » de Joni Mitchell, «Big Yellow Taxi». Un autre titre, « Woodstock », à propos du célèbre festival de 1969 (auquel elle n'a pas assisté), devient également un hit, plus tard, pour Crosby, Stills and Nash et Matthew's Southern Comfort. À noter, « For free », qui sera la première chanson d'une longue série traitant de la dichotomie entre les avantages de la célébrité et ses inconvénients tels que la perte de liberté ou de vie privée.
Cette approche plus mature, tendant vers ce que l'on appelle le « confessional folk », se poursuit avec Blue (1971) généralement considéré comme le meilleur album de cette période, voire son meilleur album tout court. La musicienne vit alors une période délicate de sa vie personnelle (séparation d'avec le musicien Graham Nash et difficulté grandissante avec son statut de star) et l'album s'en ressent énormément, peut-être trop, diront certains à l'époque. Les chansons explorent différentes facettes de la relation amoureuse, de la passion avec la poignante « A case of you » au sentiment d'insécurité avec « This flight tonight ». Dans « Little Green », elle évoque par ailleurs l'abandon de son enfant dès sa naissance (sa fille la retrouvera dans les années 1990). Sur Blue, Joni utilise de plus en plus le piano, ainsi qu'un instrument venu des Appalaches, le dulcimer sur plusieurs titres. Certaines rythmiques font de plus en plus penser au rock, même si le résultat en est encore éloigné. Cette influence s'accroît dans les deux albums suivants, enregistrés avec une nouvelle maison de disque, Asylum : For the roses (1972), dont la chanson titre reprend les thèmes développés dans « For free » et Court and Spark (1974). Si le premier s'est bien vendu, emmené par le single ironique « You turn me on, I'm a radio », le second reste à ce jour le plus grand succès commercial de Joni Michell, grâce notamment au single « Free man in Paris ».
Court and Spark est aussi remarquable car il permet d'entendre les premiers échos du jazz sur la musique de Joni Mitchell, et malgré le succès des titres plus commerciaux, elle passera le reste de la décennie à produire des disques largement influencés par le jazz. Le premier de ces albums est The Hissing of Summer lawns (1975). Celui-ci marque un changement au niveau des paroles. Les confessions laissent la place à une série de vignettes sur les femmes des années 1970, des night-clubbeuses (« Edith and the Kingpin ») aux femmes riches qui s'ennuient (« The hissing of summer lawns » et « Harry's house »). Musicalement, elle s'essaie à plusieurs styles, construit des harmonies vocales complexes et fait intervenir par exemple des percussions africaines (Les Warrior drums of Burundi sur « The Jungle Line »). Hejira (1976), reste dans une veine jazz, avec plusieurs titres où domine la basse fretless du musicien Jaco Pastorius. Les chansons, toutefois, rappellent ses travaux antérieurs, avec des paroles denses et poétiques - dont le sens est souvent difficile à saisir - et des envolées lyriques qui contrastent avec les rythmes et les arrangements jazz. Don Juan's reckless daughter (1977) est un pas supplémentaire vers la liberté et l'abstraction du jazz. Ce double album est dominé par le très long « Paprika plain », qui recouvre alors une face entière de disque. Les critiques d'alors ne se montrent guère emballés : certains saluent sa démarche expérimentale et son originalité, mais beaucoup le trouvent juste ennuyeux.
Dans le droit fil de son intérêt pour le jazz, Joni Mitchell collabore ensuite avec le bassiste légendaire Charles Mingus, mais ce dernier meurt avant que le projet ne voie le jour. La musicienne finit elle-même les titres et enregistre l'album Mingus (1979) avec Jaco Pastorius, Wayne Shorter et Herbie Hancock. Là encore, si l'album est bien reçu dans les milieux musicaux, son public habituel a du mal à suivre.
Les années 1980
Ses albums des années 1980 sont ceux qui auront le moins de succès de toute sa carrière. Seuls trois disques sont enregistrés, et aucun ne bénéficie de critique positive. Semblant rejeter le jazz, Wild things run fast (1982) est un retour vers une écriture plus pop, avec des reprises à sa manière de « Unchained melody » (combiné avec « Chinese café ») et « You're so square ». Comme son successeur Dog eat dog (1985), la production n'est pas exceptionnelle et les synthétiseurs, comme les percussions électroniques, ont très mal vieilli et les deux disques semblent beaucoup plus datés que ses albums acoustiques. Pour Chalk mark in a rain storm (1988), elle s'entoure de pointures comme Willie Nelson, Tom Petty ou Don Henley, mais rien n'y fait, l'album semble décousu et ne se vend guère, bien que les chiffres de vente aient toujours moins préoccupé l'artiste que l'art lui-même.
Les années 1990
Night Ride home (1991) qu'elle décrira comme un album de « middle-aged love songs » est mieux reçu, mais pour beaucoup, elle effectue son véritable retour à la musique de qualité avec Turbulent Indigo (1994) qui gagne plusieurs Grammy Award et Taming the tiger (1998).
Les années 2000
Récemment, Joni Mitchell, a exprimé son ire vis-à-vis de l'industrie musicale actuelle qu'elle décrit comme un « cloaque » qui manipule trop la destinées des musicien(ne)s – et la sienne en particulier – à son goût et a formé le souhait de trouver un autre moyen de diffuser sa musique ou de cesser sa carrière pour se consacrer à la peinture. Avant de mettre sa menace à exécution et de mettre un terme (provisoire ?) à sa carrière, Joni Mitchell s'entoure d'un big band pour enregistrer deux disques magnifiques, Both sides now (2000) —utilisé dans le film Love Actually— et Travelogue (2002). Le premier est essentiellement composé de standards de la musique américaine comme « Comes love » ou « You've changed », et se veut un concept album sur une relation amoureuse, avec des chansons marquant d'abord l'émerveillement amoureux, puis les premiers doutes et enfin la séparation. L'album se clôt avec une reprise aérienne de Both Sides now, repris maintes fois (on en compte plus de 350 versions), mais jamais égalé. Le second reprend le thème du voyage, qui lui est cher (Hejira fut composé lors d'un long voyage à travers les États-Unis), et prend la forme d'un florilège de ses chansons, des années 1970 (« The Circle game ») à ses plus récents enregistrements.
Après Hits and Misses, sorties en 1996, Joni Mitchell renoue avec les compilations en 2004, année où sortent The Beginning of survival et Dreamland. La première est une sorte de best-of des années Geffen (sa maison de disque depuis les années 80, avec laquelle elle est dans les plus mauvais termes) choisies selon la thématiques « commentaires sur le monde dans lequel nous vivons ». La seconde est un best-of de toutes ses périodes. Si elles peuvent constituer, pour les néophytes, une introduction à son œuvre, le seul véritable intérêt de ces compilations sera, pour les autres, de présenter - dans le livret - les nouvelles peintures de la musicienne. Elle donne quelques interviews à la sortie de ces deux disques et reste évasive quant à une véritable reprise de sa carrière.
Joni Mitchell a été intronisée dans le Hall of fame canadien en 1981 et dans le Rock'n'roll Hall of Fame en 1997. Elle a reçu un Grammy Award en 2002. Elle est alors décrite comme « l'une des artistes féminines majeures de l'ère du rock », avec « une influence puissante sur tous les artistes qui font preuve de diversité, d'imagination et d'intégrité. »
Début 2007, elle annonce officiellement son retour avec un album intitulé "Shine", c'est finalement le label de la chaine STARBUCK'S "Hear Music" qui en assurera la distribution à partir du 25 Septembre 2007. Pour cet album, Joni confesse avoir été inspirée par la guerre en Irak. Cet album contiendra 10 chansons dont "If I Had A Heart, I'd Cry", "Shine", "Bad Dreams Are Good" et "Big Yellow Taxi" (nouvelle version).
Enfin, bien qu'elle soit reconnue comme l'une des plus grandes chanteuses de sa génération, Joni Mitchell se considère tout d'abord comme une artiste-peintre. Elle a notamment peint plusieurs auto-portraits, dont le plus connu figure sur la jaquette de son album "Both Sides Now".
Discographie
- 1968 : Joni Mitchell (aka Song to a Seagull)
- 1969 : Clouds
- 1970 : Ladies of the Canyon
- 1971 : Blue
- 1972 : For the Roses
- 1974 : Court and Spark
- 1974 : Miles of Aisles (live)
- 1975 : The Hissing of Summer Lawns
- 1976 : Hejira
- 1977 : Don Juan's Reckless Daughter
- 1979 : Mingus
- 1980 : Shadows and Light (live)
- 1982 : Wild Things Run Fast
- 1985 : Dog Eat Dog
- 1988 : Chalk Mark in a Rain Storm
- 1991 : Night Ride Home
- 1994 : Turbulent Indigo
- 1996 : Hits (compilation)
- 1996 : Misses (compilation)
- 1998 : Taming the Tiger
- 2000 : Both Sides Now
- 2002 : Travelogue
- 2004 : The beginning of Survival (compilation)
- 2004 : Dreamland (compilation)
- 2005 : Songs of a prairie girl (compilation)
- 2007 : Shine (sortie prévue fin Septembre 2007)
Vidéos
- 1980 : Shadows and Light
- 1984 : Refuge of the Roads
- 1991 : Come in from the Cold
- 1998 : Painting With Words & Music
- 2000 : Both Sides Now - An All-Star Tribute To Joni Mitchell
- 2003 : Woman of Heart and Mind - A Life Story
Voir aussi
Liens externes
- (en) Site officiel
- (en) Paroles des chansons de Joni Mitchell, sur lyricsdir.com
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