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Retournac
Vue générale de Retournac avec au centre : église romane Saint-Jean-Baptiste (XIIe siècle). À l'avant-plan : la Loire.Administration Pays France Région Auvergne Département Haute-Loire Arrondissement Arrondissement d'Yssingeaux Canton Canton de Retournac Code commune 43162 Code postal 43130 Maire
Mandat en coursPierre Astor
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Sucs Démographie Population 2 641 hab. (2008) Densité 58 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 479 m — maxi. 1064 m Superficie 45,76 km2 Retournac est une commune française, située dans le département de la Haute-Loire et la région Auvergne.
Retournac, dont les origines remontent à la préhistoire, ainsi qu’en témoignent des objets vieux de 15 000 à 18 000 ans retrouvés dans la grotte de Cottier, dans l’ouest de la commune, connut au XIXe siècle un essor industriel, dont quelques édifices portent encore le souvenir, en particulier le bâtiment d’une ancienne manufacture de dentelles, aménagé en musée.
La commune détient d’importants atouts touristiques, liés d’une part à sa position au cœur des gorges de la Loire et du Pays des Sucs, et d’autre part à la présence sur son territoire de monuments de l’architecture religieuse (église romane du XIIe siècle) et civile (vestiges d’une forteresse médiévale et maisons fortes).
Sommaire
Géographie
Histoire
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1977 1983 Raymond DECHIRON PCF Conseiller général du Canton de Retournac (1982-1994) 1983 1995 Hubert Dagnaud DVD Chirurgien dentiste 1995 2001 Pierre Maurige DVD Conseiller général du Canton de Retournac (1994-2001) 2001 2008 Jean Delolme DVG 2008 Pierre Astor DVD Conseiller général du Canton de Retournac (2001-2014) Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique (Source : INSEE[1],[2]) 1847 1962 1968 1975 1982 1990 2008 3800 2452 2600 2558 2249 2270 2641 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes Lieux et monuments
Église Saint-Jean-Baptiste
Cette église romane, construite à la fin du XIIe siècle, aurait jouxté l’ancien château (aujourd’hui démoli) et aurait été partie constituante des fortifications médiévales, ainsi qu’en témoigne la présence, au sommet du clocher, de trous de boulin destinés à supporter un hourdage. En 1446, Jean de Bourbon, évêque du Puy, la transforma en église collégiale. Le plan primitif de l'édifice comprend une nef de trois travées, dont la plus à l’est, percée de deux fenêtres avec colonnettes et archivoltes sur chaque face, est couverte d’une coupole et supporte la grosse tour carrée du clocher, et une large abside en cul-de-four, moins haute et moins large que la nef, et bâtie dans une roche gréseuse ocre jaune, sur laquelle viennent s'ouvrir diamétralement, sans déambulatoire, deux absidioles rayonnantes. Les bas-côtés sont constitués par des chapelles latérales ouvertes postérieurement (XVIIe et XVIIIe siècle), probablement en remplacement de chapelles plus anciennes, dont cependant on a réutilisé les trois clefs de voûte pendantes, lesquelles ainsi sont toujours visibles. Le vaisseau, dont les arcs-doubleaux de la voûte reposent sur des demi-colonnes couronnées de chapiteaux à feuillages, a exercé sur ses piédroits une poussée considérable qui les a déformés. La décoration comprend une Vierge à l'Enfant, toile de l’école italienne du XVIe siècle, accrochée dans l’absidiole sud. Les vitraux, de facture contemporaine, ont été réalisés par Henri Guérin, artiste verrier à Toulouse, grâce au mécénat d’une famille ; l’ensemble ― remarquable en ce qu’il présente, fait unique, 40 ans de la création de cet artiste, dont l’œuvre est visible dans le monde entier ― comprend les vitraux Rivières, Volcans, Forêts (de 1965), Résurrection (de 1983), Hommage aux dentellières, la Neige (de 2005), et enfin, trois vitraux de 2006. (Classement MH 1907[3].)
Château d'Artias
Perché à 723 m d’altitude, sur un bloc basaltique de forme pyramidale sis le long de la Loire à quelques kilomètres en amont (c'est-à-dire à l’ouest) de la localité de Retournac, le château-fort d’Artias est un des plus anciens du Velay. Les premiers seigneurs du lieu apparurent en 986, et l’an 1082 marqua le début de la construction, laquelle dura 70 ans. Par une bulle du pape Alexandre III, datée de 1165, le château fut placé sous la mouvance des comtes-évêques du Puy. Il fut tour à tour la propriété de nobles et puissantes familles proches du trône de France ― les Artias d’abord ; puis, de 1212 à 1220, Pons de Chapteuil ; les barons de Roche-en-Régnier ; enfin, la maison de Vaux jusqu’à la Révolution ― pour être finalement vendu, alors qu’il était abandonné depuis longtemps, par la baronnie de Roche-en-Régnier à la commune de Retournac. En 1265, le seigneur de Roche accorda une charte de franchise aux habitants d’Artias. En 1402, le roi de France, Charles VI, donne le droit au seigneur de tenir deux fois par an une foire au château, le jour de la saint Denis. Le château fut le témoin du meurtre de Jean de Berry, secrétaire du duc Jean de Bourbon, perpétré en 1488 suivant les instructions de son fils, le bâtard de Bourbon.
Parmi les ruines actuelles, on trouve quelques grands pans de muraille faisant partie de l’ancien logis seigneurial (XIVe et XIIe siècles), des restes de muraille de l’ancienne cour (XIIe siècle), les vestiges de trois tours, les restes d’une porte à l’entrée du château, et les ruines de la chapelle castrale. Celle-ci, dédiée à saint Denis, se dressait à l’est du château, au-dedans de la muraille d’enceinte. Si elle date de la deuxième moitié du XIIe siècle et fut bâtie dans le style roman, la porte a été refaite dans son aspect actuel vraisemblablement au XVIe ou au XVIIe siècle, et le campanile aurait été érigé au même moment. La chapelle, qui est aujourd’hui fort délabrée et a fait l’objet de pillages, présente à l’intérieur des chapiteaux à feuillages et des arcs de décharge. Il semble qu’elle fut placée sur une des lignes de rempart pour servir d’ouvrage défensif, comme paraît l’attester la présence de petites meurtrières rectangulaires pratiquées dans le mur septentrional à un mètre au-dessous de la toiture, et dirigées vers le chemin d’accès du château. La chapelle avait jusqu’en 1793 le titre d'église paroissiale. (Inscription MH 1949[4].)
Maisons fortes
Retournac héberge sur son territoire plusieurs maisons fortes : à la Bourange, à Mercuret, à Chabanoles (dans le sud de la commune), et à Ribes et à Jussac (dans le nord). Ces maisons fortes[5], construites aux XIIe et XIIIe siècles, souvent le long de routes principales, près des gués, des moulins et des centres de production artisanale ou encore à la frontière d’une grande seigneurie, étaient, à la différence des châteaux à proprement parler, occupées par les représentants des branches cadettes de grandes familles seigneuriales ou des lignages de rang moins élevé, et bénéficiaient de droits moins étendus.
La maison forte de Mercuret, dont la construction n’est pas précisément datée, est caractéristique de l'architecture rustique de cette région du Velay à la fin du Moyen Âge, quoique le caractère médiéval en ait été altéré par plusieurs remaniements, en particulier aux XVIIIe siècle. Le domaine consiste en un enclos formé de différents corps de bâtiments reliés par un mur : la maison forte proprement dite, édifice rectangulaire flanquée de deux tours demi-engagées au centre des façades sud et nord, et dotée aux angles de quatre échauguettes ; une tour ronde s’élevant au nord-est, un peu en dehors du mur d'enceinte ; la chapelle, qui se compose d'une tour ronde, oratoire à l’origine, à laquelle fut ajouté au XVIIe ou XVIIIe siècle un petit bâtiment rectangulaire, correspondant à la nef ; à l’ouest enfin, le corps de bâtiment de la grange. Trois tours furent rasées pendant la Révolution, en 1793. La propriété relevant du château de Mercuret fut dépecé au XIXe siècle, et les bâtiments appartinrent aux hospices de Retournac dans les années 1940. Restauré par des particuliers vers la fin du XXe siècle, la maison forte, ainsi que l’enclos, est propriété privée, et n’est pas visitable. Le corps de logis, les tours, la cour, mais aussi la décoration intérieure (plafonds à la française, cheminées, etc.) sont protégés au titre des monuments historiques[6].
Le château de Chabanoles, qui fut le siège d’une seigneurie mentionnée pour la première fois en 1190, se présente aujourd’hui sous l’aspect d’un corps de bâtiment rectangulaire, datant du XVe siècle, flanqué à son angle sud par une tour ronde et à son angle nord par une tour rectangulaire. Les angles est et ouest étaient pourvues d’échauguettes dont seuls ont été préservés les culs-de-lampe qui les supportaient. Au XVIIe siècle, le corps de logis subit plusieurs remaniements, en particulier la construction d’un portail d’entrée de style classique avec pilastres, linteau sculpté, et fronton triangulaire, et l’aménagement de l’ancienne bretèche défensive en fenêtre de premier étage. Le château est propriété privée, incorporé dans une exploitation agricole.
La maison forte de la Bourange (appelée aussi maison de guet), situé dans le hameau du même nom, dans le nord-est de la commune, remonte du XIIe siècle et se dresse au haut d’un escarpement bordant la Loire. Sa façade méridionale porte une bretèche défensive dotée d’une meurtrière, et présente un portail d’entrée classique avec linteau armorié. Restaurée, elle est habitée par des particuliers.
Musée des Manufactures de dentelles
L’histoire du musée commença en 1994, lorsque la commune de Retournac put acquérir les bâtiments, en même temps que l’intégralité des équipements (plus de 450 000 pièces, dont 100 000 modèles différents), de l’entreprise Auguste Experton et Fils, alors en cessation d’activité. Les collections ainsi acquises furent ensuite enrichies par l’achat de l’entreprise Claire Experton et Cie, manufacture de dentelles fermée en 1997, avec ses plus de 400 000 objets, dont 5 000 dessins dentelliers des années 1880 à 1920, et surtout avec sa collection de métiers de dentelle mécaniques, échantillonnage presque complet des machines utilisées depuis le début du siècle en Haute-Loire. C’est du reste le bâtiment de cette entreprise, lequel date de 1913-1914, qui héberge aujourd’hui les espaces d’exposition du musée, tandis que les édifices de l’entreprise Auguste Experton et Fils servent de lieu de réserve des collections.
Outre la conservation des objets, le musée s’est aussi donne pour tâche de sauvegarder les anciens savoir-faire de la dentelle, menacés de disparition. Le moyen par lequel le musée entend y parvenir est la mise en place d’un atelier intégré de production ; ce concept nouveau, lancé par la Fédération des Écomusées et Musées de Société, comporte la tenue de démonstrations impliquant aussi bien la dentelle aux fuseaux à la main que les métiers à dentelle mécaniques, mais comporte d’autre part également un point de vente, appelé muséoboutique, permettant de commercialiser les objets et produits réalisés dans l’atelier à partir de modèles anciens (des objets sont éventuellement aussi produits sur commande après devis).
Découvertes archéologiques
- Grotte de Cottier où des fouilles ont permis de découvrir des vestiges archéologiques : sagaies en bois de rennes, aiguilles à chas en os, dents percées utilisées comme pendentifs.
Personnalités liées à la commune
- Marion Bartoli, joueuse de tennis professionnelle[7].
Voir aussi
Notes et références
- Retournac sur le site de l'Insee
- Complément du dictionnaire de l'Académie Française, 2 - Page 1045
- Notice no PA00092817, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PA00092815, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Selon la définition qu’en donne le lexique historique du ministère français de la culture et que nous reproduisons ici.
- Notice no PA00132794, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- [1] Reportage TV
Liens externes
- Site officiel de la ville de Retournac
- Retournac sur le site de l'Institut géographique national
- Église Saint-Jean-Baptiste et les vitraux d'Henri Guérin, sur le site Panda
Catégorie :- Commune de la Haute-Loire
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