- Reprise des douze
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Garde républicaine (France)
La Garde républicaine est une force de la gendarmerie nationale française assurant des missions d'honneur et de sécurité au profit des plus hautes autorités de la France. Subordonnée à la Région de gendarmerie d'Ile-de-France, elle est composée de 3 200 hommes et femmes, sur un total de 105 000 personnels pour l'ensemble de la gendarmerie. Elle est constituée de deux régiments d'infanterie et d'un régiment de cavalerie. En 2008, elle est commandée par le général Mouliné.
Intrinsèquement liée à Paris, elle n'abandonne qu'en 1978 le nom de « Garde républicaine de Paris », acquis en 1870. Les gardes portent toujours les armoiries de la ville sur leurs uniformes.
Sommaire
Histoire
La Garde républicaine est l'héritière de tous les corps qui ont assuré, au cours de l'histoire, les honneurs et la protection des hautes autorités de l'État et de la Ville de Paris. Elle se rattache plus directement à la Garde municipale de Paris, créée le 12 vendémiaire an XI (4 octobre 1802) par Napoléon Bonaparte. Celle-ci s'est distinguée dans de grandes batailles, dont Dantzig et Friedland en 1807, Alcolea en 1808 et Burgos en 1812.
En 1813, elle est dissoute à la suite de la tentative de coup d'État du général Malet et remplacée par la Gendarmerie impériale de Paris puis, sous la Restauration, par la Garde royale de Paris puis la Gendarmerie royale de Paris. En 1830, elle est recréée, puis de nouveau supprimée après la Révolution de 1848 au profit de l'éphémère Garde civique.
En juin 1848 est créée la Garde républicaine de Paris, qui comprend un régiment d'infanterie et un régiment de cavalerie. Elle reçoit ses insignes le 14 juillet 1880. Elle prend part à la Première Guerre mondiale et voit son drapeau et son étendard décorés de la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est rattachée à la préfecture de police et prend le nom de Garde de Paris. Une partie de ses effectifs se rallie au général de Gaulle et la Garde participe aux combats aux côtés des FFI lors de la libération de Paris.
En 1952, la Garde est rebaptisée Légion de la garde républicaine de Paris. Elle prend part à la guerre d'Indochine, ce qui lui vaut la Croix de guerre des TOE.
En 1978, la Garde prend sa dénomination actuelle de « Garde républicaine ». Le président Giscard d'Estaing lui remet le 11 novembre 1979 ses nouveaux insignes. Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, déclare en octobre 2002 : « la Garde républicaine a une popularité qui dépasse les frontières », elle contribue « au rayonnement des armées françaises et de la France. »
Missions
Missions d'honneur
Les honneurs sont rendus principalement par le 1er régiment d'infanterie, le régiment de cavalerie et parfois par le 2e régiment d'infanterie.
Des détachements du régiment de cavalerie renforcent les deux régiments d'infanterie dans leurs missions d'honneur et de sécurité dans les palais de l'État. Les hôtes prestigieux sont accueillis sur le perron de l'Élysée ou de Matignon (ou dans d'autres lieux) par des cavaliers à pied. Ces cavaliers appartiennent au régiment de cavalerie et non à l'infanterie, dont la mission est de veiller à la sécurité de ces palais et des autorités. Certains services d'honneurs (haies d'honneur) sont rendus lors de visites officielles dans les musées ou l'opéra ou lors de la descente des académiciens sous la coupole de l'Académie française.
Il était autrefois possible de louer des gardes républicains pour les soirées mondaines privées ; cette possibilité fut supprimée par Valéry Giscard d'Estaing.
Les missions de service
La mission principale est la sécurité des instances gouvernementales (Président, Premier Ministre, ministères, Assemblée nationale et Sénat). La Garde républicaine assure aussi des services d'ordre en particulier dans les massifs forestiers (régiment de cavalerie) ou lors de manifestations exceptionnelles.
Quelques gardes sont affectés à des missions plus spécifiques :
- Valise diplomatique entre le ministère des Affaires étrangères et les aéroports.
- Sécurité du Tour de France (escadron motocycliste)
- Surveillance du concours de l'École polytechnique
Les missions spéciales
L'une des missions moins connues de la garde républicaine est le transport d'organes destinés à la transplantation. L'escadron motocycliste est chargé d'en assurer le transport de façon à garantir la sécurité de cette précieuse cargaison et sa livraison en temps et en heure aux divers hôpitaux de la région parisienne. À cet effet, il apporte son concours à l'Agence de la biomédecine (Seine-Saint-Denis) et effectue quelques 600 escortes par an[1].
Le régiment de cavalerie
Le régiment de cavalerie comprend 571 militaires et civils, dont un nombre croissant de femmes (un peu plus de 8 %). Il s'agit de la plus grande formation montée au monde et de la dernière unité à cheval de l'armée française. Elle est jumelée depuis 1989 avec le Reggimento di carabinieri a cavallo italien et depuis 1998 avec le Household Cavalry Mounted Regiment britannique et la Garde rouge sénégalaise.
Le régiment se compose :
- d'un centre d'instruction (quartier Goupil à Saint-Germain-en-Laye),
- de trois escadrons de cavalerie (le premier est basé au quartier des Célestins dans le 4e arrondissement de Paris et les deux autres au quartier Carnot dans le bois de Vincennes),
- d'un escadron hors rang (basé aux Célestins) et composé :
- de la fanfare de cavalerie,
- des maréchaux-ferrants,
- du service vétérinaire.
Il possède 509 chevaux (11 % de juments), 85 % de race selle français, répartis par robes : le 1er escadron est remonté en alezans, le 2e escadron en bais et le 3e escadron en bais bruns.
Cette unité possède une section de sportifs de haut niveau, notamment Hubert Perring, champion de France de dressage en 2005, membre de l'équipe de France pour les Jeux équestres mondiaux de 2006.
Reprises du Régiment de cavalerie
Le régiment de cavalerie présente quatre reprises :
- le carrousel des lances ;
- la maison du Roy ;
- la reprise des tandem ;
- la reprise des douze.
La fanfare
La fanfare du régiment de cavalerie est créée en 1849 ; elle comprend alors douze trompettes. Ses effectifs sont aujourd'hui composés d'un trompette-major, de deux timbaliers, de 14 premières trompettes, 7 deuxièmes trompettes, 4 trompettes basses, 6 trompettes cors et 4 contrebasses. Les trompettes sont montées sur des chevaux alezans ; ceux des timbaliers sont un arabo-boulonnais et un pur sang percheron, capables de supporter les 25 kilogrammes des timbales.
Les personnels de la fanfare sont des musiciens de formation, qui apprennent à monter au centre d'instruction de Saint-Germain-en-Laye. La fanfare du régiment de cavalerie est la seule formation européenne à défiler au trot.
Les régiments d'infanterie
Le premier régiment d'infanterie
Le 1er régiment d'infanterie est constitué de trois compagnies de sécurité et d'honneur basées à la caserne Rathelot à Nanterre. Il est chargé de la sécurité intérieure des résidences présidentielles et de l'exécution des missions d'honneur au profit de la présidence de la République. Il rend également les honneurs lors de cérémonies présidées par le Premier ministre, les présidents des assemblées, le ministre de la Défense. Il peut également être appelé à participer au maintien de l’ordre dans la capitale.
D’un effectif de près d'un millier de personnels, le 1er régiment d'infanterie comprend :
- trois compagnies de sécurité et d'honneur, qui entretiennent trois pelotons d'intervention
- la compagnie de sécurité de la présidence de la République
- l'escadron motocycliste, qui assure principalement les missions suivantes :
- escorter le Président de la République et les chefs d’États étrangers en visite officielle
- escorter les hautes autorités du ministère de la Défense, ainsi que des délégations militaires étrangères en visite officielle
- assurer en voiture, 24h/24 en Île-de-France, le transport urgent d’organes à transplanter, en provenance ou à destination des aéroports, des gares et des hôpitaux parisiens
- participer à la sécurité des coureurs et de l’ensemble des personnes présentes sur le Tour de France cycliste
- la musique de la garde
- le Quadrille des baïonnettes
Le deuxième régiment d'infanterie
Le 2e régiment d’infanterie de la garde républicaine remplit des missions de protection des institutions parlementaires et de plusieurs palais nationaux ainsi que des missions d’honneur au profit des plus hautes autorités de l'État.
Placé sous réquisition permanente des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, il est la seule force armée habilitée à pénétrer dans les enceintes parlementaires.
La sécurité et la protection des institutions constituent l’essentiel de ses missions.
Les honneurs militaires sont régulièrement rendus aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat mais aussi à l’Hôtel Matignon, au Quai d'Orsay, aux autorités gouvernementales étrangères reçues par le Premier ministre ou le ministre des affaires étrangères.
Représentant un effectif de près de mille trois cents personnels, il se compose de :
- quatre compagnies de sécurité et d'honneur ;
- deux compagnies de sécurité des palais nationaux.
Le 2e régiment d'infanterie de la garde républicaine, est actuellement commandé par le Colonel Mignotte, dont l'état-major se situe à la caserne Kellerman dans le 13e arrondissement de Paris.
Spectacles des régiments d'infanterie
- Le Quadrille des baïonnettes ;
- La Batterie-Fanfare ;
- La Fanfare napoléonienne ;
- Les Grenadiers de l'Empereur.
Orchestre de la Garde républicaine
Dépendant de l'état-major, cette formation se compose de deux grands ensembles :
- l'Orchestre d'harmonie (80 musiciens)
- l'Orchestre à cordes (40 musiciens), susceptible de se présenter dans des configurations à 24 ou 12 archets, ou en quatuor à cordes
Il a été fondé en 1848 par Jean-Georges Paulus.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- J.-P. Bernier, La Garde républicaine, Hervas, 1999.
- Philip Plisson, La Garde républicaine, éditions de la Martinière, 2007.
- Lieutenant-Colonel Jean-Louis Salvador, La Cavalerie de La Garde Républicaine, Belin, 2007.
Articles connexes
- Les unités qui l’ont précédée :
- le guet royal (1254-1750, renommé guet royal de Paris en 1562)
- garde de Paris sous l’Ancien Régime (1750-1789)
- garde municipale de Paris sous l’Empire, dissoute en 1812 suite au coup d’État du général Malet
- elle est recréée sous le nom de Garde de Paris (1813), qui perdure sous différents noms (garde royale de Paris en 1814, impériale en 1815 puis gendarmerie royale de Paris) jusqu’à sa dissolution en 1830
- la garde municipale de Paris est recréée par la Monarchie de Juillet et sert à la répression des émeutes
- la garde civique, qui a succédé à la garde républicaine de 1848.
Liens externes
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