- Reboisement
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Le reboisement est une opération qui consiste à restaurer ou créer des zones boisées ou des forêts qui ont été supprimées par coupe rase (ou « coupe à blanc ») ou détruits par différentes causes dans le passé (surexploitation, incendie de forêt, surpâturage, guerre…). Parfois, il s'agit explicitement de forêts de protection. L'afforestation est le boisement sur des terres vierges d'arbres depuis longtemps.
Les boisements ou massifs forestiers ainsi (re)créés peuvent présenter divers bénéfices tant pour les écosystèmes et en tant qu'aménité, que pour les ressources économiques restaurées. ce sont aussi potentiellement des puits de carbone (s'ils ne brûlent pas de manière répétée).
La notion de « reforestation », laisse supposer un objectif plus ambitieux en termes de surface et de qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L'objectif étant alors généralement de restaurer un écosystème de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif de forêt.
Sommaire
Dans le monde
Pour l'ONU, le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) a initié en novembre 2006 avec la militante écologiste kenyane Wangari Maathai (Prix Nobel de la Paix en 2004) une campagne mondiale de reforestation « Plantons pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres», chaque planteur d'arbre pouvant enregistrer son acte via Internet [1]. En 2008, plus de 2 milliards d’arbres dans le monde avaient déjà été plantés. Fort de ce succès l'ONU a relevé son objectif en visant 7 milliards d’arbres plantés d’ici la fin de l’année 2009, ce qui peut sembler ambitieux même si ne correspond qu'à un arbre par habitant (à échelle de la planète, et alors que dans le même temps, la FAO estime que 80 000 km2 de forêt sont détruits chaque année (l'équivalent en surface de l’Autriche). Au 6 mars 2009, 4 323 556 527 arbres étaient "promis", et 2 722 670 332 étaient déjà plantés.
C'est aussi un moyen pour l'ONU de rappeler dans tous les pays combien est important le rôle de puits de carbone de forêts et pour la restauration des ressources en eau (quantitative et qualitative) et pour la Biodiversité. En 2008, 700 millions d’arbres avaient déjà été plantés en Éthiopie et 250 millions au Mexique. L'ONU rappelle qu'il faudrait en planter le double durant 10 années pour atteindre 130 millions d’hectares et parvenir à compenser la déforestation (en termes de surface boisée, mais sans pour autant récupérer la biodiversité perdue). Un projet existe au Sénégal visant 5 millions d’arbres en quatre ans, de la Casamance au marges du désert du Sahara, pour restaurer un microclimat permettant d'y restaurer les sols et une vie plus intense.
Reboisement naturel
La reforestation par régénération naturelle peut se faire naturellement sans l'Homme ou aidée par lui. Elle se fait dans les deux cas par la dissémination des graines et propagules ; par expression naturelle de la banque de graines du sol ou par apports via le vent, l'eau ou les animaux (oiseaux, sanglier, écureuil...) dans le cas de la régénération naturelle stricto-sensu.
Le terme « reboisement » décrit plus souvent des plantations de main d'homme que la régénération naturelle.
Il faut également créer les conditions nécessaires à la germination (humidité suffisante, levée de dormance de graines, et le cas échéant restauration d'un stade pionnier, installation des conditions de restauration d'un sol et/ou d'une résilience écologique). Les pousses ou plants doivent parfois être défendu contre le bétail (chèvres en particulier en Afrique sub saharienne) ou contre certains herbivores sauvages ou simplement contre une dynamique naturelle installée qui favoriserait les herbacées ou certains buissons denses au détriment des arbres.
Reboisement artificiel
De nombreux reboisements par plantations ont été effectués dans le monde :
- pour restaurer des stocks de bois d'œuvre (c'est par exemple l'origine de la Forêt de Tronçais, décidée par Colbert)
- pour stabiliser des sols érodés par la déforestation (c'est par exemple le cas de la reforestation du Mont Aigoual en France au XIXe siècle ; première opération rationnelle entamée sur les bases scientifiques de l'époque, suite à des séries d'inondations catastrophiques et des apports de sédiments qui ont dégradé les rivières et presque comblé le port de Bordeaux)
- pour stabiliser des sols pollués (sur friches industrielles) ou en pentes (terrils, flancs et bordures de carrières), ou après la Première Guerre mondiale sur les sols de la zone rouge (séquelles de guerre) (c'est l'origine de la Forêt de Verdun ou de la Forêt de Vimy ; forêts de guerre artificiellement planté lors de la reconstruction sur des champs antérieurement cultivés voire sur d'anciens villages totalement détruits par le combats et pollués par les nombreux cadavres, débris et restes de munitions.
- en tant que « forêt de protection », par exemple ;
- sur des périmètres de captage d'eau potable ou de champ captant
- en tant que réserve naturelle, arboretums, parcs urbains boisés
- sur des zones sensibles aux tremblements de terre (forêts de protection au japon, notamment restaurées par Akira Miyawaki)
- sur des zones à risque de type glissement de terrain, coulée de boue et/ou avalanches. Ces forêts ou boisements peuvent protéger des villes, des installations industrielles, zones d'activité, etc.
L'ONU a soutenu en 2006 un programme lancé par Wangari Maathai visant à planter des arbres sur la planète, contre les changements climatiques (« la déforestation est responsable de plus de 20% du dioxyde de carbone produit par le genre humain» [2]) et la pollution et dégradation de l'environnement. En mai 2008, c'étaient plus de deux milliards d'arbres qui avaient été plantés par des ONG, collectivités et individus ; 700 millions d'arbres en Éthiopie, 400 millions en Turquie, 250 millions au Mexique et 100 millions au Kenya.
En 2008, le PNUE se fixe un objectif plus ambitieux : un arbre par habitant, soit sept milliards d'arbres à planter avant fin 2009 (date de la conférence de Copenhague sur le changement climatique)[3].
Reforestation urbaine ou péri-urbaine
De grandes agglomération ont conservé, renforcé ou reconstitué des « forêts urbaines » (la moitié environ de la surface de Bruxelles est constituée de la Forêt de Soignes), parfois volontairement pour maîtriser la péri-urbanisation (ex Barcelone, qui a classé la forêt riveraine en zone naturelle protégée). La forêt est aussi considérée comme facteur de réduction de la pollution de l'air et d'amélioration des micro-climats (effet-tampon sur les chocs thermiques et hygrométriques). C'est aussi un milieu de haute valeur paysagère et aménitaire pour la population.
Quelques villes ont de véritables projets de forêt urbaine (comme Nantes en France, qui prévoit l'aménagement de trois massifs dans son agglomération[4]).
La ville de Zurich (Suisse) a conservé une forêt péri-urbaine, dont l'exploitation commerciale a progressivement cessé, mais qui pourrait éventuellement aussi servir de réserve de bois-énergie en cas de crise majeure.
Notes et références
- Plantons pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres » «
- (communiqué du PNUE)
- communiqué AFP 13 mai 2008
- Communiqué de Nantes Métropole sur la forêt urbaine (consulté le 13 octobre 2008)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Cristofoli S., Mahy G. ; 2010 ; Restauration écologique : contexte, contraintes et indicateurs de suivi. Biotechnol. Agron. Soc. Environ., 14 : 203-211</ref>.
Liens externes
- Page de l'observatoire du Mont Aigoual expliquant les motivations du reboisement du site au XIXe siècle
- Portail du bois et de la forêt
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