- Quartier de Recouvrance
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Recouvrance (Brest)
Pour les articles homonymes, voir Recouvrance.Recouvrance est le nom d'un célèbre quartier de Brest situé rive droite de la Penfeld, la rivière autour duquel Brest s'est construit, avec son arsenal militaire. C'est un quartier populaire et historiquement bretonnant par opposition à Brest-même (rive gauche), francophone. Les deux composantes historiques de Brest, Brest-même et Recouvrance sont relié par le pont de Recouvrance, remplaçant le Pont National, détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Le tissu urbain de Recouvrance fut profondément remanié depuis la Seconde Guerre Mondiale, bien que le plan Mathon n’arasa pas la rive droite, comme ce fut le cas rive gauche. La Reconstruction lui fit perdre ses remparts et de très nombreuses bâtisses, néanmoins ils subsistent encore quelques témoignages conséquents du passé, témoins du vieux Brest.
Sommaire
Histoire de Recouvrance
Article détaillé : Histoire de Brest.Jusqu'à 1681, Recouvrance était un village autonome dénommé Sainte-Catherine qui regroupait des pêcheurs et des artisans au pied de la tour Tanguy[2].
Louis XIV guidé par les rapports du chevalier de Clerville en 1667 et ceux de l'intendant Chertemps du Seuil en 1670 et 1675, l'incorpore à Brest, par lettres patentes.[3]
En 1856, Napoléon III autorisa la construction d'un pont permettant de relier Recouvrance à Brest-même. Le Pont Impérial, encore appelé Grand Pont, modifia profondément le quartier, notamment dans son rapport avec le centre-ville. Le pont fut renommé Pont National après la guerre de 1870.
Recouvrance et les chants de marins
Le Recouvrance d'avant-guerre est source d'inspiration de chants de marins, notamment la fameuse Complainte de Jean Quemener de Henri Ansquer qui raconte l'histoire de Jean Quemeneur, un pauvre brestois qui n'eut pas de chance et qui vivait autour du port et de ses bistrots, et qui n'a semble-t-il jamais navigué. Cette chanson est surtout l'occasion d'une promenade dans Recouvrance où les marins de la caserne du 2e Dépôt venaient dépenser leur maigre solde dans les caboulots de la rue de Siam.
On peut aussi cité la très belle chanson Fanny de Laninon de Pierre Mac Orlan ; le texte de la chanson illustré et commenté avec de cartes postales d'époques à trouver sur [1].
Patrimoine et lieux
Église Saint-Sauveur
L’actuelle église fut dessinée par Frézier[2] ; elle fut construite en 1740, à l’emplacement d’une chapelle dévouée au même saint. L’ancienne chapelle, construite en 1679, était devenue trop exiguë en raison de l’augmentation du nombre d’habitants de Recouvrance et fut détruite en 1724. L’entrepreneur chargé de la construction de l’église, embaucha des ouvriers du port sans emploi, mais ces ouvriers ne connaissaient rien à la maçonnerie et l'église que l'on surnomma « l’église du temps perdu » dû être détruite.
La nouvelle construction débuta en 1729, elle est enfin érigée en église paroissiale par Gouyon de Vaudurant (évêque du Léon), le 16 mai 1750, séparée de celle de Saint-Pierre-Quilbignon[4].
D'un style jésuite, l'église se compose d’une nef à neuf travées et de bas-côtés ; la façade-pignon possède un arc en plein-cintre. La statue au-dessus de l'hôtel est l'une des rares œuvres religieuses d'Yves Collet. Il s'agit là de la plus vielle église de Brest, depuis les destructions de la guerre.
Maison de la Fontaine
la Maison de la Fontaine est l’une des plus anciennes de Brest, datant de la fin du XVIIe siècle ou début du XVIIIe siècle siècle ; Elle fut bâtie en pierres de Logonna et de Kersanton pour, semble-t-il, l’aumônier du cimetière des noyés, elle appartenait à l’hôpital de Recouvrance. Puis elle fut acquise par Yves Collet en 1825, un des sculpteurs les plus renommés de l'arsenal[2].
La fontaine présente un écusson martelé qui est une citation latine rendant hommage au conseil municipal qui en accorda la construction. On peut aussi y trouver l'inscription suivante : Si ta soif, Brestois, si ta soif est apaisée par cette onde grâce au maire LUNVEN, gardes-en souvenir dans ton cœur reconnaissant. (LUNVEN, sieur de Kerbizodec, natif de Recouvrance, maire de Brest, fit construire cette Fontaine en 1761, remise en eau en 1992, Pierre MAILLE étant maire.)
À noter que la croix située sur le pignon, provient du cimetière des Noyés qui se trouvait à cette place jusqu’au XVIIe siècle[5].
Place Ronarc'h
Ancienne place du "Champ de bataille", ou encore appelée place Dixmue, la place Ronarc'h était le lieux de compétitions sportives.
Tour Tanguy
Article détaillé : Tour Tanguy.Tour du XIVe siècle faisant face au château, protégeant la Penfeld par la rive gauche. Constamment remaniée à travers les siècles, le dernier remaniement date des années 1970 avec l'ajout d'une poivrière Néo-gothique.
Rue Saint-Malo
Article détaillé : Rue Saint-Malo (Brest).Une des plus vielles rue du vieux Brest (XVIIe siècle et XVIIIe siècle) ; encaissée dans le vallon du Carpon, son accès à la Penfeld est fermé par le Bâtiment aux Lions. Site pittoresque.
le Jardin des Explorateurs
La « Batterie du Cavalier » dite « Batterie inutile », car son principal objectif est le château de Brest, fut dessinée au XVIIIe siècle par l'ingénieur Filley de la Côte[6]. Installé dans son cœur, le jardin des Explorateurs abrite des espèces botaniques rapportées des quatre coins du monde par des explorateurs et des botanistes partis de Brest. Une passerelle en belvédère offre une vue imprenable sur l'embouchure de la Penfeld et sur la Rade de Brest.
Maison du maître-serrurier Charles Bruslé
Cette maison a été construite par le maître-serrurier Charles Bruslé (1703, 1767) ; elle est caractéristique par ses hauts murs, son portail monumental et un escalier massif. Le blason en Kersantite au-dessus de la porte d’entrée représente un compas avec la date de construction de l'édifice. Dans la cour, on peut y trouver un puits couvert en moellons.
16 rue de l’Eglise
Demeure aisé de Recouvrance datant du XVIIIe siècle au XIXe siècle et jouxtant la Maison de la Fontaine, il s'agit d'une ancienne résidence de Sénéchal. En 1895, le propriétaire d'alors, le sénateur Le Guen, suréleva l'édifice.
La Recouvrance
Article détaillé : La Recouvrance.Recouvrance a donné son nom à la réplique d'une goélette du début du XIXe siècle : La Recouvrance, utilisée dans le rôle d'aviso, de ce fait, elle acheminait les courriers urgents et assura par la suite la protection des lignes de commerce outre-mer. Le navire appartient à la ville de Brest et sert à cette dernière d'ambassadrice en participant par exemple à nombre de rassemblements de vieux gréements.
Notes et références
- ↑ Jean-Louis Auffret , Brest d'hier à demain, Éditions Cloître, mars 2002, Saint-Thonan France, (ISBN 2910981657), page 25
- ↑ a , b et c Balade urbaine Recouvrance
- ↑ Recouvrance - Wiki-Brest
- ↑ L'Eglise en pays de Brest, L'ensemble paroissial de Recouvrance (Brest)
- ↑ http://unclindoeildebretagne.over-blog.com/article-3762698.html La Maison de la Fontaine - Un clin d’œil de Bretagne
- ↑ Alain Boulaire et René Le Bihan , Brest, Éditions Palantines, juin 2004, Eurografica, Vicenza Italie, (ISBN 2911434382), page 30
Musée de la Tour Tanguy
Voir aussi
- Tour Tanguy
- Rue Saint-Malo
- Arsenal de Brest
- Penfeld
- Pont de Recouvrance
- La Recouvrance
- Rue de Siam
- Canton de Brest-Recouvrance
Liens externes
- L'association La Maloïne a pour but de dénicher, recueillir et redistribuer sous forme de publications, de supports audiovisuels et de spectacles la mémoire populaire brestoise ...
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- Le Jardin des Explorateurs
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