- Artek (camp)
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Le Centre international pour enfants Artek (en russe : Международный детский центр «Aртек», Mejdounarodny detski tsentr «Artek») est un complexe de neuf camps de vacances situé en Crimée (Ukraine), près des villes d'Aloupka, de Gourzouf et de Yalta.
Le premier camps d'Artek fut inauguré le 16 juin 1925. À l'époque soviétique, c'était la colonie de vacances des pionniers la plus prestigieuse de l'Union soviétique. La plupart de camps d'Artek fonctionnaient toute l'année ayant une école secondaire pour que les enfants puissent y séjourner et étudier en dehors de la période estivale. La Crimée bénéficie d'un micro-climat subtropical à la fois maritime et de montagne, propice à la santé.
Quelques années après la Révolution d'Octobre, Lénine avait décidé que la Crimée serait désormais « un lieu de repos pour les travailleurs ». Ce devait être une réaction bolchevique au fait que depuis la fin du XIXe siècle, la péninsule était devenue un lieu de villégiature et avait vu se multiplier les villas luxueuses. Lénine mourut le 21 janvier 1924, mais dès l'année suivante, un de ses amis, le docteur Simoniev Solokiov engagea la construction du camp d'Artek, dans le but d'accueillir de jeunes Moscovites malades.
Situé à quelques kilomètres de Yalta, à la limite est de la côte sud de la Crimée, ce camp fut établi entre la petite cité balnéaire de Gourzouf et le mont d'Aïou-Dag, autrement appelé « la Montagne de l'Ours ».
Le 16 juin 1925, les premiers enfants hébergés dans ces lieux hissèrent le premier drapeau de l'histoire d'Artek. À cette époque, il s'agissait seulement de quelques tentes mais, à partir de 1928, celles-ci furent remplacées par des baraquements militaires. En été 1936, l'écrivain français André Gide et ses accompagnateurs visitèrent le camp, épisode dont Gide fait état dans Retour de l'U.R.S.S.[1], non sans noter le caractère « aristocratique[2] » du camp.
Pendant l'occupation de la Crimée par l'Allemagne nazie, Artek fut utilisé par la Wehrmacht.
À partir de 1957, le camp prit une allure résolument moderne. À l'instigation de Nikita Khrouchtchev, avec un mélange de béton, de métal et de verre, les bâtiments étaient le résultat d'une architecture d'avant-garde. La place était considérable puisque les constructions s'étalaient sur une zone de 230 hectares. Dans l'idée du leader soviétique de l'époque, la finalité d'Artek devait être multiple : « former des hommes nouveaux », en récompensant par ces vacances les jeunes pionniers, les familiariser à un mode de vie quasi militaire et enfin, accueillir des enfants étrangers pour montrer au monde ce qu'étaient des « enfants libres et heureux ». En quelque sorte, Artek devait servir de vitrine à l'URSS.
Puis Leonid Brejnev dirigea le pays et le petit réchauffement perçu à un moment avait fait place au recul glacial de la guerre froide. Les travaux dirigés par l'équipe d'Anatoli Polianski s'achevèrent un peu avant 1965, c'est-à-dire pour le quarantième anniversaire du camp.
Sommaire
Situation actuelle
Après l'éclatement de l'URSS en 1991, le camp des pionniers Artek est devenu le Centre international pour enfants, la propriété de l'État ukrainien. Sa vocation de colonie de vacances resta la même mais son fonctionnement est devenu commercial. Depuis le début de 2009, Artek connaît de graves problèmes de financement et risque d'être fermé.
Notes et références
- André Gide, Retour de l'U.R.S.S., p. 50 et p. 53, Collection Folio, Gallimard, 2009.
- Le qualificatif est de Gide lui-même(ibid. p. 51.)
Voir aussi
Article connexe
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