- Préceptorie
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Commanderie
Une commanderie était un monastère appartenant à un ordre religieux et militaire du Moyen Âge. Placée sous la responsabilité d'un commandeur ou précepteur, elle était le lieu de vie d'une communauté de frères. Elle se trouvait au centre d'un domaine foncier sur lequel était bâti des fermes appelées les écarts. Bien que le plus souvent rurales, il existait aussi des commanderies urbaines et même portuaires.
Sommaire
Commanderies de l'ordre du Temple
Article détaillé : description d'une commanderie templière.Vocabulaire
Le terme de commanderie, apparu à la fin du Moyen Âge vers le XVe siècle, est le terme français exact pour désigner la base de l'organisation templière. « Praeceptoria » est le mot latin de "commanderie", tout comme « praeceptor » désignait le commandeur de la maison. C'est pourquoi on trouve parfois l'appellation « préceptorie » pour désigner une commanderie de l'Ordre du Temple.
Le terme de commanderie ne désigne pas toujours une maison mais au contraire une circonscription constituée d'une maison-mère et de plusieurs maisons (domus) et terrains. Le mot commanderie a été utilisé par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (ordre de Malte). Les historiens ont conservé cette appellation pour désigner les monastères ayant appartenu à des ordres militaires.
Fonctions
- Sur les terres de rapport, terme opposé à terres de combat, ces domaines étaient une source de financement pour les activités militaires en Terre Sainte. Il s'agissait de grosses fermes, parfois fortifiées, qui comprenaient une chapelle, et tous les bâtiments nécessaires à la vie de ses habitants (logements, réfectoire, écuries, salle de chapitre, etc.).
- Les commanderies servaient à la fois à rapporter de l'argent, grâce aux dîmes et autres taxes qu'elles percevaient, mais aussi à assurer la fourniture de biens alimentaires et de chevaux nécessaires à la réussite des expéditions en Terre Sainte. En Occident, les commanderies jouaient un rôle économique non négligeable sur le marché des denrées alimentaires (à l'échelle de leur région, bien entendu), par la vente des surplus. Les commanderies ont aussi permis de valoriser le territoire, par les travaux de déforestation ou d'assèchement de marais ou de création d'étangs de pisciculture. Chaque commanderie était spécialisée dans un type de production. Des paysans, libres ou serfs, travaillaient ainsi pour le compte de l'ordre, et de nombreux artisans pouvaient être salariés par la commanderie.
- Les commanderies devaient assurer le recrutement de nouveaux templiers qui y étaient formés un certain temps avant d'être envoyés en Orient.
Commanderies de l'ordre de Malte
Dans l'Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou l'ordre de Malte, on appelait ainsi certains bénéfices attribués aux commandeurs. Ils ne portaient ce nom que depuis la réforme de l'ordre en 1267; auparavant on les nommait préceptories.
Commanderies de l'ordre teutonique
Le Deutschhaus est une commanderie de l'ordre teutonique. En 1730, François-Louis de Palatinat-Neuburg pose la première pierre de la baroque Hôtelerie de l'ordre teutonique, à proximité du Rhin dans la ville de Mayence. Le bâtiment est érigé par l'architecte Anselm Franz Freiherr von Ritter zu Groenesteyn. Aujourd'hui, il est la maison du parlement régional (Landtag) de Rhénanie-Palatinat.
Commanderies des autres ordres
Il y avait aussi des commanderies dans les ordres de Saint-Lazare, de Calatrava, d'Alcántara, de Saint-Bernard, de Saint-Antoine et de Santiago.
Fonction hospitalière
La commanderie, d'abord une seigneurie rurale sous l'autorité d'un ordre religieux militaire, n'est fondamentalement qu'une simple exploitation agricole. Mais « accessoirement, lorsqu'une commanderie se trouvait à proximité d'un grand itinéraire, elle a pu être dotée d'un hôpital destiné à accueillir les voyageurs ». Les pèlerins pouvaient ainsi bénéficier d'une assise hospitalière qui, si elle ne leur était pas initialement spécifiquement destinée, pouvait les accueillir et les réconforter. C'est le cas de commanderies situées sur le chemin de Compostelle, comme celles de Contis, Azur, Biscarrosse ou Saint-Paul-en-Born[1].
Notes et références
- ↑ L'Almanach du Landais 2009, éditions CPE, Jean-Jacques Taillentou
Bibliographie
- Alain Demurger, Les Templiers. Une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Seuil, janvier 2005, 662 p. (ISBN 2020669412)
- Valérie Alaniece et François Gilet, Les Templiers et leurs Commanderies, l'exemple d'Avalleur en Champagne, Dominique Gueniot, Langres, 1995, 276 p. (ISBN 2878251172)
- Laurent Dailliez, Guide de la France templière, Table d'Emeraude, janvier 1990, 190 p. (ISBN 2903965234)
- Comité des travaux historiques et scientifiques, La Commanderie, Institution des ordres militaires dans l'occident médiéval, Éditions du comité des Travaux historiques et scientifiques, coll. « Arc Mem », février 2002, 360 p. (ISBN 2735504859)
Voir aussi
Catégories : Architecture au Moyen Âge | Architecture chrétienne du Moyen Âge | Commanderie templière | Établissement religieux
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