- Protagonistes de l'autonomie valdôtaine
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Article principal : Histoire de la Vallée d'Aoste.
L’analyse des événements qui ont amené à l’autonomie en Vallée d'Aoste passe par la connaissance de ceux qui, provenant de différents milieux, ont inspiré et développé inlassablement les idéaux autonomistes et fédéraux dont la petite région alpine a été pionnière.
Aimé Berthet (1913-1971)
Originaire de Cogne, il fut parmi les fondateurs de l'Union Valdôtaine. Il milita dans la Démocratie Chrétienne et représenta dans ce parti le courant le plus sensible aux valeurs valdôtaines. Assesseur régional à l'instruction publique de 1949 à 1954, il se signala par son action en faveur de la langue française. Sénateur de la République de 1968 à 1972, il est auteur de remarquables études d'histoire locale.
Lino Binel (1904-1981)
Il naquit à Champdepraz. À Milan, où il étudiait à l'École polytechnique, il entra en contact avec des milieux antifascistes et fit partie d'une cellule communiste. Il adhéra en 1927 à la Jeune Vallée d'Aoste, une société antifasciste valdôtaine. Résistant de la première heure, il fut arrêté par les fascistes en 1944, en même temps qu'Émile Chanoux. Il fut par la suite déporté en Allemagne. Membre du premier Conseil de la Vallée d'Aoste jusqu'à 1949, il se tint, depuis, éloigné de la vie politique active (à part une petite parenthèse en 1953). Il reprit le goût pour les choses valdôtaines dans les dernières années de sa vie.
Chan. Joseph Bréan (1910-1953)
Fils d'émigrés valdôtains, il nait le 13 octobre 1910 en France à Aubervilliers dans l'actuel département de la Seine-Saint-Denis. Revenu dans la Vallée d'Aoste, il devient l'ami de l'abbé Trèves et d'Émile Chanoux, deux parmi les plus importants personnages de la lutte pour l'autonomie, dont il rédigea la biographie. Il fut un brillant orateur, journaliste et essayiste. Il fut l'apôtre de la jeunesse valdôtaine, qu'il rassembla dans son Cercle de la Culture Valdôtaine. Sa pensé régionaliste, d'inspiration catholique, est exprimée surtout dans son ouvrage La civilisation alpestre.
Séverin Caveri (1908-1977)
Fils du préfet René Caveri mis à la retraite comme antifascite en 1926 et de Clémentine Roux il nait le 29 mai 1908. Il fut le principal protagoniste de la vie politique valdôtaine dans les vingt premières années d'autonomie. Membre de la Jeune Vallée d'Aoste, une société antifasciste, en 1928, il se réfugia en Suisse de 1943 à 1945. Après la Libération, il devint le leader de l'Union Valdôtaine, et en fut le président jusqu'à 1973. Membre du premier Conseil de la Vallée d'Aoste, il fut nommé président de la région après la démission de Frédéric Chabod, jusqu'à 1954. Il fut depuis député du Parlement italien de 1958 à 1963, et président du Gouvernement régional de 1963 à 1966, et président du Conseil régional en 1975. L'historien valdôtain Lin Colliard écrit de lui : "Il sera rappelé comme l'un des principaux acteurs du XXe siècle, et l'un des meilleurs représentants de la pensée laïque locale". Séverin Caveri meurt le 19 décembre 1977.
Albert Deffeyes (1913-1953)
Il adhéra en 1927 à la société antifasciste valdôtaine La jeune Vallée d'Aoste. Dès 1945, il fut l'un des principaux animateurs de l'Union valdôtaine, et son idéologue. Élu conseiller régional en 1949, le 21 mai suivant il fut nommé assesseur régional au tourisme, aux antiquités et aux beaux-arts. La place du Palais Régional à Aoste porte son nom, ainsi qu'un refuge dans le Vallon de La Thuile.
Chan. Maxime Durand (1885-1966)
Il fut polémiste fougueux, toujours en première ligne dans la défense de la langue française et du particularisme valdôtain. Président de l'Académie de Saint-Anselme d'Aoste de 1956 à 1966. Il sut susciter l'amour du Pays chez les nouvelles générations.
César Ollietti (Mésard) (1918-1948)
Il prit le commandement de la Résistance valdôtaine après la mort d'Émile Chanoux. Il fut d'abord séparatiste, et même franchement partisan de l'annexion à la France. Son revirement, qu'il fit grâce à l'œuvre de persuasion du major Adam, fut déterminant pour la victoire du parti anti-annexionniste.
Ernest Page (1888-1969)
Né à Saint-Vincent le 3 mai 1888. Son attachement à la langue française et à la Vallée d'Aoste a été une constante de toute sa vie. Vice-président de la Ligue Valdôtaine, il fut l'un des premiers membres de la Jeune Vallée d'Aoste, les deux mouvements les plus importants, défendant l'identité valdôtaine et la langue française à l'époque fasciste. Il participa à la réunion de Chivasso avec Émile Chanoux le 19 décembre 1943, et fut séparatiste, en 1944-45. Il fut l'un des membres fondateurs de l'Union Valdôtaine et membre du premier Conseil de la Vallée d'Aoste. Élu assesseur régional à l'instruction publique de 1946 à 1948, et sénateur de la République italienne de 1948 à 1952. Il œuvra pour inculquer aux jeunes générations le culte de la "petite Patrie", comme les Valdôtains définissent leur région, et de la langue française. Décédé à Aoste le 24 février 1969.
Alexandre Passerin d'Entrèves (1902-1985)
Provenant d'une très ancienne famille noble valdôtaine, fils d'Hector Passerin d'Entrèves et de Maria Gamba il nait à Turin le 26 avril 1902. Alexandre Passerin d'Entrèves et Courmayeur est nommé préfet au lendemain de la Libération, et s'employa aux côtés de Frédéric Chabod pour empêcher les démarches des partisans de l'annexion à la France. Il soutint l'intérêt pour la Vallée d'Aoste à jouir de l'autonomie sous la souveraineté de l'Italie. Membre du premier Conseil de la Vallée d'Aoste en 1946, il démissionna bientôt à cause de ses engagements universitaires. Revenu en Italie après un long enseignement à Oxford, il suivit de près l'évolution de la Vallée d'Aoste, avec un œil particulièrement attentif pour la culture et la défense du français, en leur consacrant à maintes reprises des articles dans le quotidien turinois La Stampa, qui ont été recueillis dans ses livres Scritti sulla Valle d'Aosta (Ecrits sur la Vallée d'Aoste) et Les bornes du royaume. Il meurt le 15 décembre 1985.
Mgr. Jean-Joconde Stévenin (1865-1956)
Provenant d'une famille gabençoise d'origine allemande il nait le 2 février 1865, il peut être considéré comme le "Don Sturzo" valdôtain. Il fut en effet l'âme du Parti Populaire régional, et contribua à la diffusion de l'idéal régionaliste et de décentralisation administrative. Son esprit foncièrement autonomiste l'amena à être, en 1945 encore, l'un des protagonistes principaux de l'autonomie valdôtaine. Il rédigea l'un des premiers projets de Statut spécial.
Maria Ida Viglino (1915-1985)
Professeur de mathématiques et proviseur dans les écoles de la Vallée d'Aoste. Elle prit part active à la Résistance et joua un rôle important après la Libération : elle fit partie de la délégation qui se rendit à Turin et à Milan en mai 1945 afin d'obtenir l'autonomie, en tant que président du Comité de Libération Nationale (C.N.L.) de la Vallée d'Aoste. Elle fut membre du premier Conseil de la Vallée d'Aoste en 1946, mais renonça bientôt à cette charge pour reprendre l'enseignement. Assesseur régionale technique à l'instruction publique en 1953-54, et, après sa rentrée en politique, elle fut élue conseillère régionale en 1972. Le 28 décembre 1973, elle fut nommée assesseur régional à l'instruction publique, charge qu'elle a occupée jusqu'à 1983. Exemple d'administrateur honnête et consciencieux, elle s'employa d'une façon déterminante pour l'enseignement de la langue française à l'école et pour l'épanouissement de la culture valdôtaine.
Bibliographie
- Joseph-César Perrin, Le groupe valdôtain d'action régionaliste, dans Cahiers sur le particularisme valdôtain, Aoste, 1975.
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