- Promotion de la santé
-
La promotion de la santé telle que définie par l'OMS est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci[1]. Cette démarche relève d'un concept définissant la « santé » comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d'une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d'autre part, évoluer avec le milieu ou s'adapter à celui-ci.
Elle est une des composantes importantes de la Santé publique, elle se situe dans le domaine de la Prévention.
Sommaire
Principes généraux, la Charte d'Ottawa
La charte d'Ottawa (1986, OMS)[2] propose une définition de la promotion de la santé : "La promotion de la santé est un processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et d'améliorer celle-ci". Cette démarche relève d’un concept définissant la “santé” comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie : il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être."
Ceci inclut de nombreuses dimensions de la vie d'une personne.
Dans cette définition, on y trouve des domaines importants (les déterminants de la santé) :
- Conditions de vie et facteurs personnels
- Facteurs sociaux
- Facteurs économiques
- Facteurs environnementaux
Il s'agit donc d'un processus qui intègre les facteurs environnementaux dans un processus beaucoup plus général, lequel « offre un concept positif et complet de santé comme déterminant de la qualité de vie ».
Ses moyens sont :
- L'élaboration d'une politique publique saine
- Le renforcement de l'action communautaire
- Le développement des aptitudes personnelles
- La réorientation des services de santé
- La création de milieux favorables
Il y a dès lors lieu de conférer des moyens, de servir de médiateur et d'en promouvoir l'idée (Simos, Bury, 1993).
La promotion de la santé utilise des stratégies permettant d'agir sur la responsabilité sociale et donc sur différents partenaires permettant d'accroître les capacités communautaires. L'individu reste au centre de la démarche. Elle doit lui permettre, dans et avec sa communauté, d'agir en faveur de sa santé. Il y a en conséquence la nécessité d'orienter des politiques de santé dans cette optique. Il y a donc également lieu d'agir sur des déterminants de santé liés à l'épanouissement et le bien-être des individus, en ce compris ce qu'on peut appeler un environnement sain[3].
Les déterminants de santé sont très larges et relèvent non seulement de ceux liés à la personne, mais ils sont aussi d'ordre relationnel, environnemental, ils sont liés tant au travail, qu'à la culture, la famille, la société, etc.
De nombreuses études montrent l'importance des déterminants sociaux (inégalité dans l'instruction, la dévalorisation de soi, les carences affectives, la discrimination et l'exclusion, l'isolement, le faible degré d'autonomie au travail, etc.) Le domaine de la santé mentale[4] est un domaine particulièrement important d'intervention en Promotion de la santé.
Suite à la charte d'Ottawa, il fut souligné l'importance de créer des milieux favorables à la santé (1991 : déclaration de Sundsvall[5]), l'influence de l'environnement (1997 : Déclaration de Jakarta), l'importance du support social comme facteur de protection (2000 : Déclaration de Mexico[6]).
En 2005, la charte de Bangkok mettait en avant la nécessité d'une approche responsable partagée, en termes de promotion de la santé, entre le secteur public et le secteur privé[7].
L'éducation à la santé
Dans la mesure où la promotion de la santé vise à permettre à une personne, dans et avec sa communauté, d'agir en faveur de sa santé, l'éducation à la santé devient un enjeu majeur et une priorité de la promotion de la santé.
L'OMS, en 1998, déclarait[8] : « L'éducation pour la santé comprend la création délibérée de possibilités d'apprendre grâce à une forme de communication visant à améliorer les compétences en matière de santé, ce qui comprend l'amélioration des connaissances et la transmission d'aptitudes utiles dans la vie, qui favorisent la santé des individus et des communautés. » (Nutbeam, OMS, 1998)
Cette définition comporte plusieurs éléments :
- L’aspect délibéré est important, il suppose des actions pro-actives vers les personnes qui en ont le plus besoin et qui sont souvent les « dernières » à faire appel.
- Il faut adapter la forme de la communication aux groupes visés.
- Il s’agit d’accroître la compétence en matière de santé, d’acquérir des réflexes de santé positifs, tant au niveau communautaire, cela doit devenir un domaine d’appropriation, qu’au niveau de l’individu qui acquiert une certaine maîtrise le concernant dans ce domaine.
La déclaration de Jakarta (1997)
Cette déclaration[9] met l'accent sur la globalité de l'action. La stratégie doit être globale, l'environnement (au sens large) est mis en avant. La durabilité de l'action suppose un cadre participatif de chacun et l'acquisition de connaissance en matière de santé.
Les 5 priorités sont :
- La responsabilité sociale pour la santé et l'équité en matière de santé
- Les investissements pour le développement sanitaire
- Les partenariats pour la promotion de la santé
- L'amélioration des capacités communautaires (accroître la maîtrise communautaire sur les déterminants de santé) et l'acquisition de moyens d'agir pour les individus
- La mise en place d'une infrastructure de promotion de la santé.
La charte de Bangkok (2005, OMS)
La charte de Bangkok[10] donne un cadre aux mesures et engagements pour agir sur les déterminants de santé. Il pose les responsabilités du secteur politique, de la société civile, du secteur privé, des organisations internationales et de la communauté de santé publique.
Elle pose le principe du droit à la meilleure santé possible pour chacun.
Elle modernise les actions sur les déterminants de santé en reconnaissant les problèmes liés aux inégalités, aux nouveaux modes de consommation et de communication, à la commercialisation, aux changements environnementaux, aux tendances à l'urbanisation ainsi qu’aux modifications démographiques, aux structures familiales et sociales, aux populations fragiles notamment les enfants, etc.
Elle modifie certaines perspectives notamment en soulignant l'aspect positif des règlementations et lois concernant l'égalité des chances et la protection des individus. La nécessité des partenariats est à nouveau soulignée, de même que la nécessité d'investissements et de défense de la cause de la santé sur base des droits de l'homme.
Elle développe 3 axes concernant la promotion de la santé :
- Une responsabilité centrale de l'ensemble du secteur public
- Un axe essentiel de l'action communautaires et de la société civile
- Une exigence de bonne pratique au niveau des entreprises, en ce compris sa participation aux besoins sociaux de l'environnement dans lequel elles s'insèrent et dès lors qu'elles modifient.
Selon les Pays
Belgique
La santé préventive est de compétence Communautaire (et non pas fédérale). Il existe en Belgique 3 Communautés: le Communauté flamande, la Communauté française et la Communauté germanophone.
La Promotion de la Santé dépend, pour la partie francophone, de la Direction générale de la santé de la Communauté française[11]. Elle prend appui sur le Conseil supérieur de Promotion de la santé qui est un organe d'avis, soit d'initiative, soit à la demande[12].
Ce Conseil supérieur propose 6 axes stratégiques: La participation communautaire, l’action sur le milieu de vie, le développement des aptitudes personnelles et sociales, la réorientation des services, la concertation et l’action intersectorielle, l’information et la formation.
Une formation spécifique universitaire en Promotion de la santé, est proposé par les trois Écoles de santé publique francophone, dépendant des Universités de Bruxelles, Liège et Louvain.
Notes et références
- La promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maitrise de leur propre santé et davantage de moyens de l'améliorer sur www.inpes.sante.fr
- http://whqlibdoc.who.int/hq/1995/WHO_HPR_HEP_95.1.pdf
- http://www.wpro.who.int/NR/rdonlyres/11FC98A5-36AD-4253-9242-5AA5268E1033/0/06_HSE_fr.pdf
- http://whqlibdoc.who.int/publications/2004/9242562572_fre.pdf
- http://www.s2d-ccvs.fr/datas/presentation/chartes/Declaration%20de%20Sundsvall%201991.doc
- http://www.paho.org/French/AD/SDE/HS/mexdec2000.htm
- http://www.paho.org/French/GOV/CE/ce138-16-f.pd
- http://www.who.int/hpr/NPH/docs/ho_glossary_fr.pdf
- http://www.who.int/hpr/NPH/docs/jakarta_declaration_fr.pdf
- http://www.who.int/entity/healthpromotion/conferences/6gchp/BCHP_fr.pdf
- http://www.sante.cfwb.be/thematiques/promotion-sante/
- http://www.sante.cfwb.be/rubiques/organismes_agrees_conseil_davis/csps/
Annexes
Bibliographie
- Les soins de santé primaires : Rapport de la Conférence internationale sur les soins de santé primaires. Alma Ata (URSS). OMS, Genève, 1978
- Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé. WHO/HPR/HEP/95.1. OMS, Genève, 1986
- Déclaration de Sundsvall sur des milieux favorables à la santé. WHO/HPR/HEP/95.3. OMS, Genève, 1991
- La Déclaration de Jakarta sur la promotion de la santé au XXIe siècle. HPR/HEP/41CHP/BR/97.4. OMS, Genève, 1997
- Health Promotion Bibliography. WHO/HPR/HEP/41CHP/RS/97.2. WHO, Geneva, 1997.
- Glossaire de la promotion de la santé, D. Nutbeam, OMS, Genève, 1998
- Charte de Bangkok pour la Promotion de la santé à l'heure de la mondialisation. OMS, Genève, 11 août 2005. HPR017.doc
- van Steenberghe E. et St-Amand D. (coord.) La charte de Bangkok : ancrage pour de meilleures pratiques en promotion de la santé. Montréal : Éditeur Réfips, collection « Partage » édition 2010. Publication téléchargeable : http://www.refips.org/files/international/Charte_Bangkok_edition2010.pdf
- Dahlgren G. Intersectoral Action for Health. European Health Policy Conference «Opportunities for the future», Vol. 11, WHO Regional Office for Europe, Copenhagen, 1995.
- Simos J, Bury J. Vers une politique cantonale de prévention et de promotion de la santé. Département de l’économie et de la santé, Genève, 2003.
Articles connexes
- Assurance maladie
- Charte d'Ottawa
- Crise sanitaire
- École de santé publique de l'Université libre de Bruxelles
- Économie de la santé
- Éducation à la santé
- Épidémiologie
- Hygiène
- Hygiène et sécurité du travail
- Maladies évitables
- Médecine préventive, prévention
- Médecine du travail
- Médecine du travail en Belgique
- Mouvements de malades
- Obésité
- Politique de santé
- Risque phytosanitaire
- Risque pandémique
- Santé au travail
- Santé communautaire
- Santé environnementale
- Santé mentale
- Santé publique
- Sécurité alimentaire
- Tabagisme
Liens externes
Wikimedia Foundation. 2010.