Sante mentale

Sante mentale

Santé mentale

La santé mentale est un terme relativement récent et polysémique. Habituellement elle est vue comme l'« aptitude du psychisme à fonctionner de façon harmonieuse, agréable, efficace et à faire face avec souplesse aux situations difficiles en étant capable de retrouver son équilibre. » [1]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'inclut dans le cadre de la santé : « La santé est pleine jouissance du bien-être social, mental et physique et pas seulement absence de maladies ou de déficiences. »

Les débats qui entourent cette notion sont vastes. On peut d'abord inférer qu'il est plus du ressort de politiques sanitaires que de celui d'une réalité de terrain. On ambitionne la santé mentale pour tous et on met ou non des moyens notamment financiers pour y parvenir. Sur le terrain, dans les institutions psychiatriques, dans les hôpitaux généraux, dans les maternités, à l'école et dans la rue, il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles pour se rendre compte qu'on est loin du compte. On peut aussi se souvenir de l'objectif de l'OMS La santé pour tous en l'an 2000 et de ses effets concrets pour relativiser l'impact de pareilles ambitions ou utopies.

Les autorités politiques sanitaires françaises reconnaissent une triple dimension à la santé mentale :

  • santé mentale positive (épanouissement personnel)
  • détresse psychologique réactionnelle (induite par les situations éprouvantes et difficultés existentielles),
  • troubles psychiatriques de durée variable et plus ou moins sévères et/ou handicapants Ces troubles renvoient à des classifications diagnostiques s'appuyant sur des critères, et à des actions thérapeutiques ciblées.


Sommaire

Origines toxicologiques de certains troubles

Un nombre important de troubles et séquelles, éventuellement irréversibles, peuvent avoir été induits in utero, dans l'enfance ou à l'âge adulte, suite au contact avec des neurotoxiques inhalés, ingérés, ou absorbés par la peau ou des muqueuses. Il peut s'agir par exemple du plomb ou du mercure, ou de pesticides, d'alcool ou d'autres corps chimiques, qui parfois peuvent agir en synergies. Il est probable que la neurotoxicité de certaines molécules n'ait pas encore été identifiée.
En Europe, le règlement Reach invite à une meilleure évaluation des impacts des produits chimiques.
Faute de recherches anciennes, et d'une approche écoépidémiologique adaptée, l'écotoxicologique de certains trouble a pu être sous-estimée chez des populations collectivement exposée à des toxiques d'origine naturelle ou artificielle (arsenic du sol, plomb des cartouches de chasse, plomb et radionucléides de Tchernobyl, etc.).

Origines infectieuses

Des millions de personnes dans le monde sont victimes de troubles neurologiques induits par des virus ou bactéries. C'est selon un rapport[2] (2007) de l'OMS la sixième cause de consultation neurologique dans les services primaires de soin, touchant particulièrement environ un quart des états-membres de l'OMS, essentiellement en Afrique et dans le Sud-est asiatique. Les neuroinfections restent un problème difficile à traiter même avec l'arrivée des antibiotiques et de vaccins efficaces, dans beaucoup de régions du monde, particulièrement dans des pays dites « en voie de développement ». Ces infections ont généralement été contractées dans l'enfance voire in utero (dans une étude nord américaine[3] ayant porté sur plus de 12 000 enfants, les enfants dont la mère était grippée durant la première partie de leur grossesse ont eu un risque triplé de développer une schizophrénie plus tard). Dans ce cas, une étude ayant porté sur plus de 2000 femmes n'ayant pas détecté d'effets de la vaccination de la mère sur le fœtus, la vaccination préventive de la femme enceinte a été recommandée pa les CDC américains.

Origine liée au stress

Le contexte sociopsychologique a une importance dans l'apparition de certains troubles, en particulier, dépressions pouvant conduire au suicide. Le stress et la souffrance au travail ou le stress induit par la difficulté à trouver du travail et à la peur de le perdre, le stress lié au vieillissement dans la solitude, certaines délinquances sexuelles, divers troubles de la sexualité, la non reconnaissance sociale ou l'interdit de certaines formes de sexualité, ou encore divers stress liés au sida, à la stérilité du couple, aux drogues dures, ou le stress induit par une grande précarité et une société où la famille a éclaté, le stress de mineurs en grande difficulté, la perte de repères des mondes virtuels offerts par les jeux vidéo, etc. sont des problèmes parfois nouveaux pour les thérapeutes. Dans certains pays ou contexte, le trouble mental est encore volontiers caché ou les malades enfermés, ce qui peut ajouter à leur souffrance et à leurs trouble.
Dans certains pays, les problèmes d'immigration forcée et de déplacements volontaires de réfugiés ou immigrés cherchant de meilleures conditions de vie, ou les problèmes liés aux guerres, guerres civiles et au terrorisme, ou à certaines pressions sociales et religieuses peuvent être sources de troubles importants.

Éléments de prospective

Dans le monde : Mars 2007 : Un rapport OMS [4]annonce un doublement des cas de démence tous les 20 ans pour les prochaines décennies. Des désordres neurologiques et leurs séquelles et conséquences affectent environ un milliard de personnes dans le monde, touchant tous les groupes d’âge et toutes les zones géographiques. Et pour l’OMS, ces problèmes iront en s’aggravant durant quelques décennies. En effet, l'allongement de la vie et une diminution du nombre d’enfants par femme ont amené une transition démographique passagère, mais importante. Durant quelques décennies, la proportion de personnes âgées et très âgées sera bien plus élevée qu’elle ne l’a jamais été dans l’Histoire de l’humanité. Les désordres neurologiques (dont Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson) seront plus nombreux.

Beaucoup de pays pauvres doivent en outre aussi faire face à un taux élevé ou en augmentation de maladies infectieuses dont certaines ont des conséquences neurologiques (dont HIV et malaria) - et à une augmentations de maladies non contagieuses (obésité, infarctus, etc) dont certaines séquelles peuvent affecter le système nerveux central.

Même si statistiquement les pauvres, les enfants, les adolescents et les personnes âgées présentent un risque accru, aucun groupe social ou de population n'est immunisé contre les désordres neurologiques. Lors de certaines maladies, la douleur physique ajoute ses effets à la souffrance psychique des malades et de leur entourage. Ceci pèse sur les familles et l’entourage, et est mal mesuré, comme les impacts socio-économiques de ces maladies.

En europe : Une étude a estimé en 2004 le coût économique induit sur un an par les principales maladies neurologiques (démence, épilepsie, migraine et autres maux de tête, sclérose en plaques, maladie de Parkinson) à € 139 milliards d’euros (+/- US$ 180 milliards).
Cette étude n’a que partiellement inclus les courts directs non médicaux (ex ; prise en charge par la collectivité et/ou informelle), les coûts indirects, dont certains ne sont pas quantifiables. Les coûts de la démence augmentent de 25% si les soins « informels » sont pris en compte, et d’au moins 50 % dans le cas de la sclérose en plaques quand les coûts « intangibles » sont évalués et pris en compte (selon la même étude). Le coût annuel lié aux dommages traumatiques au cerveau a été estimé à environ 3 milliards d’euros, mais est très sous-estimé, car uniquement basé sur les frais d’hospitalisation, sans tenir compte des frais de rééducation, réadaptation, jours ouvré de production perdus, etc. Aucune évaluation similaire n'est disponible pour les pays en voie de développement note l’OMS.

En France:

L'organisation en place est la politique de secteurs géographiques depuis 1960 avec un hôpital de référence et des structures alternatives

Article détaillé : psychiatrie de secteur.

.

Un Plan national Psychiatrie et santé mentale est en cours [5](2005-2008), basé sur la prévention, l'accueil et l'accompagnement, qui vise à renforcer le respect des malades et de leurs proches, et améliorer la pratique professionnelle de la santé mentale, tout en développant la recherche, le suivi et l'évaluation.
Le ministère de la santé signalait[6] en 2003 "Un net accroissement du recours aux soins concernant les troubles mentaux" depuis une dizaine d’années, mais rappelle que l'augmentation des consultations peut aussi être liée à des changement d'attitudes et de représentations vis à vis des troubles mentaux qui sont moins stigmatisés chez la population ayant bénéficié d'études supérieures. L'augmentation est néanmoins si brutale qu'elle pose question : les soins de ville (généralistes et spécialistes) pour troubles névrotiques et psychotiques, anxiété, dépression, troubles de l’enfance et troubles du sommeil se sont passés de près de 44 millions de recours (pour la période Septembre 1998- août 1999) à 49 millions de recours (pour la période Septembre 2001 - août 2002). Les psychiatres de ville sont passé de 13,4 millions de consultation en 1992 à près de 16 millions en 2001 (+ 19,4%).
Le suivi psychiatrique touche plus de monde : 1,1 million d'adultes vus en 1999 (soit +56 % en 10 ans, de 1989 à 1999).
Les traitements ambulatoires sont de plus en plus nombreux et dominent dans ce pays (plus de 8 patients sur dix sont soignés via des consultations et/ou des ateliers thérapeutiques..).
Les dispositifs spécialisés de santé mentale (psychiatrie infanto-juvénile) voient arriver de plus en plus d'enfants et adolescents : presque deux fois plus ; 432 000 enfants suivis en 2000 contre 254 700 en 1991 alors que la natalité est restée à peu près stable.

Débats

Pour nombre de cliniciens, la "santé mentale" est un concept abstrait sans grand fondement dans la clinique et avec, tout au plus, un intérêt pour des planifications économiques de politiques sanitaires. L'idée de "santé mentale" ne résiste en effet pas à une analyse de sens et à une approche psychopathologique.

Voir aussi

Sur le wikipédia anglais

Liens externes


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