- Prodicos de Céos
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Prodicos de Céos (en grec ancien Πρόδικος / Prodikos) était un philosophe présocratique grec né entre 470 et 460 av. J.-C. et mort après 399 av. J.-C.
Sommaire
Biographie
Il naquit à Ioulis, patrie de Bacchylide et d'Érasistrate, l'une des quatre villes de l'île de Céos. Il fut plusieurs fois ambassadeur pour sa cité à Athènes, et y donna des conférences qui lui valurent notoriété et richesse.
Sophiste, mais aussi sémanticien, il s'attacha à définir le sens des mots et à distinguer des mots qui semblaient être synonymes, ce qui lui valut la considération de Socrate, qui semble l'épargner de son ironie à l'égard des Sophistes. Connu surtout comme professeur de morale et de style, sophiste (même s'il avait étudié la physique) il enseigna notamment à Thucydide, Isocrate, Théramène et Euripide. Xénophon (Mémorables 2.1.21-34) lui attribue le célèbre Apologue ou récit sur le choix d’Héraclès entre la Vertu et le Vice.
Œuvre littéraire et philosophique
Prodicos est l'auteur d'un grand ouvrage intitulé Les Saisons (Ὦραι) dans lequel figurait, selon une scholie à Aristophane, un traité sur Héraclès et la vertu, que Xénophon évoque dans les Mémorables[1].
Les Saisons se composaient de deux parties :
- De la Nature du monde.
- De la Nature de l'Homme.
Cet ouvrage semble avoir débuté par une description de la genèse de la civilisation, en parallèle avec une réflexion sur la nature et le divin selon une vision polythéiste (où les dieux interviennent auprès de l'humanité). Le récit était aussi une histoire naturelle de l'humanité et de ses réalisations.
Selon le témoignage de Philodème[2], Prodicos affirmait que les nourritures, ainsi que d'autres choses comme les inventions utiles (le blé, le feu, etc.), ont été honorées comme divines sous les traits de Dionysos ou de Déméter par les premiers hommes qui les découvrirent.
Anecdote
Prodicos passe pour avoir enseigné à Socrate ; ses leçons coûtaient cher (de 2 oboles à 50 drachmes). Nous savons que Socrate, par exemple, payait 2 oboles[3].
Une formule de Prodicos nous est parvenue, préservée par Stobée[4] : Le redoublement de la passion c'est l'amour, le redoublement de l'amour c'est la folie
Notes et références
- Mémorables, II, 21-34.
- De la piété, IX, 7.
- Han Ryner Les Véritables Entretiens de Socrate, 1922, par
- Florilège, IV, XX, 65.
Bibliographie
- Vana Nicolaïdou-Kyrianidou, « Prodicos et Xénophon ou le choix d’Héraclès entre la tyrannie et la loyauté », dans Kea - Kythnos : History and Archeaeology. Proceedings of an International Symposium Kea - Kythnos, 22-25 June 1994, Athens 1998 [Research Centre for Greek and Roman Antiquity. National Hellenic research Foundation, No 27], pp. 81–98.
- Michel Onfray, Les sagesses antiques, contre-histoire de la philosophie, tome I, Grasset (2006), ISBN 2-246-64791-6, p.165-173.
- Alonso Tordesillas, « Socrate et Prodicos dans les Mémorables de Xénophon », dans M. Narcy & A. Tordesillas (dir.), Xénophon et Socrate. Actes du colloque d'Aix-en-Provence (3-6 novembre 2003), Paris 2008, Librairie Philosophique Vrin, ISBN 978-2-7116-1987-0, pp. 87-110.
Catégories :- Littérature grecque classique
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