- Procès Krupp
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Le procès Krupp (officiellement The United States of America vs. Alfried Krupp, et al.) a été le dixième des douze procès pour crimes de guerre fait par les autorités américaines dans leur zone d'occupation en Allemagne à Nuremberg après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces douze procès ont été menés par des tribunaux militaires américains et non par le tribunal international de Nuremberg, mais il se sont tenus au même endroit, sous l’appellation « Procès de criminels de guerre devant le tribunal militaire de Nuremberg ». Le procès de Krupp AG est le troisième concernant des industriels allemands, avec le procès Flick et le procès IG Farben.
Dans le procès Krupp, douze anciens dirigeants du groupe sont accusés d’avoir permis l’armement des forces armées allemandes, et ce faisant, d’avoir activement participé à la préparation des guerres d’agression menées par les nazis. Ils sont également poursuivis pour avoir eu recours à de la main d’œuvre forcée. Les principaux accusés sont Alfried Krupp von Bohlen und Halbach, directeur général du groupe depuis 1943 et son père, Gustav Krupp, qui figurait parmi les accusés initiaux du procès international de Nuremberg, sans être traduit en justice pour raisons médicales.
Les juges de cette affaire, traitée par le tribunal militaire III-A, sont Hu C. Anderson, président de la cour et président de la cour d’appel du Tennessee, Edward J. Daly, du Connecticut et William J. Wilkins de Seattle ; le procureur en chef est Telford Taylor. L’acte d’accusation est présenté le 17 novembre 1947 et le procès se déroule du 8 décembre 1947 au 31 juillet 1948.
L’accusé Karl Heinrich Pfirsch est acquitté, tous les autres sont condamnés à des peines de prison variant de trois à douze ans d’emprisonnement. En outre, le principal accusé, Alfried Krupp, se voit contraint de vendre ses actions de la société.
Pendant le procès, Alfried Krupp nie toute culpabilité.
« L’économie a besoin d’un développement sûr ou en croissance. En raison des rivalités entre les partis politiques en Allemagne et du désordre généralisé, il n’y avait aucune possibilité de prospérité. […] Nous pensions qu’Adolf Hitler nous garantirait un développement sain, et il l’a fait. Nous, les Krupp, ne nous sommes jamais intéressés à la politique. Nous voulions seulement un système qui fonctionne bien et nous permette de travailler sans entraves. La politique ne fait pas partie de nos affaires »
— Alfried Krupp, Nuremberg, 1947.
Effectivement, le groupe Krupp a prospéré sous le régime nazi. Selon des estimations prudentes, il employait près de 100 000 personnes, dont 23 000 prisonniers de guerre.
Sommaire
Les accusations
- Crimes contre la paix en participant à la préparation de guerres d’agression en violation de traités internationaux;
- Crimes contre l’humanité, pour le pillage, la destruction et l’exploitation des territoires occupés;
- Crimes contre l’humanité pour participation au meurtre, à l’extermination, à l’esclavage, à la déportation, à l’emprisonnement, à la torture et à l’utilisation du travail forcé de civils des territoires occupés par les troupes allemandes, d’Allemands et de prisonniers de guerre;
- Participation à un complot contre la paix.
Tous les défendant sont inculpés des quatre chefs d’inculpation, sauf Lehmann et Kupke qui ne sont pas poursuivis pour le second. Les premier et quatrième chefs d’inculpation sont rapidement abandonnés, faute de preuve.
Le jugement
Nom Fonction Sentence Alfried Krupp Propriétaire et directeur général 12 ans et confiscation de ses biens Ewald Oskar Ludwig Löser Ancien directeur financier 7 ans Eduard Houdremont Directeur, responsable des aciéries 10 ans Erich Müller Directeur, section des armements 12 ans Friedrich Wilhelm Janssen Directeur financier, successeur de Löser 10 ans Karl Heinrich Pfirsch ancien Directeur des ventes Acquitté Max Otto Ihn Personnel et renseignement, adjoint de Löser et de Janssen 9 ans Directeur des ventes, successeur de Pfirsch 9 ans Heinrich Leo Korschan Adjoint pour les aciéries 6 ans Friedrich von Bülow contre-espionnage, relations publiques et police des usines (Werkschutz) 12 ans Werner Wilhelm Heinrich Lehmann responsable de la main d’œuvre, adjoint de Ihn 6 ans Hans Albert Gustav Kupke Responsable des camps de travail 2 ans et dix mois Sur les onze condamnés, tous sont reconnus coupables d’utilisation de main d’œuvre forcée (chef d’accusation no 3) et six sont également condamnés sur la base du deuxième chef d’accusation.
Le 31 janvier 1951, deux ans et demi après leur condamnation, ils sont tous en liberté. Alfried Krupp est libéré le 4 février 1951, lors d'une amnistie accordée par la haut-commissaire américain John J. Mc Cloy. La confiscation des biens de la société fut annulée et on lui restitua sa fortune personnelle de 10 000 000 de dollars (de l'époque)[1], et il reprend le contrôle du groupe en 1953.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Krupp Trial » (voir la liste des auteurs)
- (en) Trial proceedings (en partie) de la Mazal Library.
- (en) Description of the trial du U.S. Holocaust Memorial Museum.
- (en) Transcription d'une émission allemande diffusée en 1999 sur les procès Krupp et IG Farben (en allemand avec des citations en anglais).
- (en) Autre description du procès.
- (de) D. M. Friz, Alfried Krupp und Berthold Beitz — der Erbe und sein Statthalter, Zürich: Orell-Füssli 1988; (ISBN 3-280-01852-8)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Krupp trial » (voir la liste des auteurs)
Notes
- William L. Shirer, Le IIIe Reich, éd. Stock, p.978
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