- Première Restauration
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Royaume de France
Première RestaurationDrapeau et armoiries
Hymne : Le Retour des Princes Français à Paris
Informations générales Statut Monarchie Capitale Paris Langue Français Histoire et évènements 6 avril 1814 Création 20 mars 1815 Dissolution Entités précédentes :
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La Première Restauration est une période de l'histoire française qui voit brièvement le retour des Bourbons sur le trône, entre l'abdication de Napoléon Ier et les Cent-Jours.
Sommaire
La chute de l'Empire
Depuis la catastrophique campagne de Russie, en novembre 1812, l'Empire est fragile. Suite à la campagne d'Allemagne en 1813, et plus spécialement la défaite de Leipzig, le 15 octobre, la chute apparaît inévitable. L’Empire capitule après la campagne de France, alors que Paris est occupée par les troupes alliées de la coalition. Le Sénat et le corps législatif déclarent la déchéance de l'Empereur le 2 avril et demandent à Louis XVIII, frère de Louis XVI, alors émigré en Angleterre, de monter sur le trône. Napoléon signe son abdication le 6 avril 1814 à Fontainebleau. Le 3 mai 1814, Louis XVIII rentre à Paris. Il ne gagne le palais des Tuileries qu'après avoir entendu chanter un Te Deum à la cathédrale Notre-Dame.
La restauration de la monarchie
Les alliés ne souhaitent pas, toutefois, restaurer la monarchie absolue d’avant 1789, mais estiment nécessaire l’édiction d'une constitution. Le 1er avril, Talleyrand et les sénateurs de l'opposition (64 sur un total de 140) nomment un gouvernement provisoire. Le Sénat chargé de préparer le projet s’inspire des constitutions françaises de 1791 et de 1795, ainsi que des institutions britanniques. Son article 2 précise : « Le peuple français appelle librement au trône de France le frère du dernier roi ». Pour la première fois en France, un régime parlementaire doit être mis en place, puisqu’il est prévu que les ministres doivent appartenir aux chambres et être responsables devant elles. Mais Louis XVIII refuse la constitution « sénatoriale ». Le 2 mai à Saint-Ouen, il se proclame « Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre ».
Retour de la paix
En mai, la paix est conclue avec les Alliés : c’est le premier Traité de Paris qui rétablit la France dans ses frontières de 1792 avec quelques gains territoriaux destinés à ménager les sentiments des Français. Ce traité ne compromet pas les chances du nouveau régime : mais le royaume doit supporter la charge des indemnités de guerre et les troupes d'occupation de l'Europe Coalisée sur 61 départements, avec son cortège de violences et d'exactions. Mais s'ils considèrent comme une humiliation l'abandon des conquêtes révolutionnaires et impériales, les Français sont encore trop proches des jours douloureux de l'invasion étrangère pour ne pas être reconnaissants au nouveau roi de leur avoir ramené la paix. Il faudra attendre la Seconde Restauration et le traité de Paris du 20 novembre 1815 pour un début de normalisation.
Un équilibre qui reste fragile
Ce caractère rassurant de la Restauration est mis à mal par des revendications réactionnaires. Les émigrés reviennent, après deux décennies d'absence, en parlant de représailles et en exigeant la restitution de leurs biens. Le clergé impose des processions, des cérémonies expiatoire aux victimes de la Révolution, interdit les bals du dimanche et refuse même parfois les sacrements aux propriétaires de biens nationaux - Louis XVIII ayant décidé dans la déclaration de Saint-Ouen que la vente de ces biens était irrévocable. On remarque dans le sud du pays des exactions contre les Hugenots qui rappellent le temps de la Ligue et on parle parfois de terreur blanche. La fracture de la société française se perpétue ; les survivants de la Garde impériale sont dispersés dans de lointaines garnisons ; les officiers en demi-solde ne comprennent pas les honneurs qui sont parfois faits aux émigrés ayant rendu des services dans les armées hostiles à la République et à l'Empire. L'opposition se réveille, et on constate quelques jacqueries. Des complots s'organisent ; Fouché prévoit même la chute du régime et songe un temps à remplacer Louis XVIII par le duc d'Orléans, Louis-Philippe. Pour l'opinion cependant, c'est l'apparent retour à l'Ancien Régime, la cour fastueuse des Tuileries et l'étiquette surannée d'une noblesse qui semble n'avoir rien oublié et rien appris.
En dépit de toutes ces fractures et oppositions, le roi affiche une volonté de pardon, d'oubli et de réconciliation nationale. Le 4 juin 1814, Louis XVIII octroie à ses sujets la charte de 1814, constitutionnelle, gage de tranquillité pour le royaume : elle maintient les conquêtes politiques de la Révolution française, ainsi que la majeure partie des institutions napoléoniennes, tout en liant le nouveau régime à l'histoire de France et à l'Ancien Régime.
Les Cent-Jours
Article détaillé : Cent-jours.La Restauration, qui semble bien partie, malgré quelques obstacles, est abrégée par le retour de Napoléon en mars 1815, qui oblige Louis XVIII à se retirer à Gand et à abandonner temporairement la maîtrise du pouvoir.
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