- Posture inversee de hatha yoga
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Posture inversée de hatha yoga
La Chandelle ou Sarvangâsana est une des plus importantes postures de hatha yoga. Son nom sanskrit signifie posture du corps tout entier. Elle est très proche de la posture Sirshâsana en appui sur le sommet du crâne, mais elle ne tasse pas les vertèbres cervicales.
Sommaire
Description de la posture
Pose inversée sur le cou et les épaules, coudes au sol ; mains plaquées sur les reins, jambes tendues. À la verticale et non pas « en charrue ». Yeux fermés et respiration lente.
Dans le hatha yoga, il convient de pratiquer de façon progressive en augmentant un peu la durée des postures chaque jour. Il est conseillé de se relever après deux minutes allongé sur le dos, à l'issue de la pose, pour répartir la masse sanguine.
Les sâdhus de la kumbhamelâ, en Inde, adeptes accomplis, la maintiennent trois heures. Elle sous-entend pour eux une signification alchimique. Plus modestement, un familier de Sarvangâsana en bonne santé peut se permettre 1h ou 1h30.
Effets escomptés
Bénéfices
- Pratiquer cette posture au moins une demi-heure chaque matin au lever est censé améliorer :
- la circulation du sang et de la lymphe ;
- l'oxygénation de tout le corps ;
- la digestion et le transit intestinal ;
- l'« équilibre hormonal » via la glande thyroïde ;
- la coordination du système nerveux ;
- la maîtrise de la respiration via son action sur la medulla oblongata ;
- la souplesse vertébrale ;
- la mémoire ;
- la créativité ;
- l'aptitude à ressentir de la joie ;
- la longévité.
Les personnes qui souffrent de varices, du foie, d'asthme ou de maux dentaires, trouveront en elle un évident réconfort.
Le matin, la Chandelle accroît la Shakti (« énergie ») ; elle calme les énervés le soir.
Exécutée avant une méditation assise, elle la favorise.
Une cure de maca péruvienne, de ginseng rouge ou de jus de noni, trois puissantes panacées végétales, renforcerait les effets de Sarvangâsana que les anciens nommaient jadis la reine des postures. Le recours à la médecine ayurvédique est un autre moyen. Le végétarisme ne s'impose pas : manger varié dans de raisonnables proportions suffit.
Contre-indications
- colonne vertébrale malformée ;
- sévère hypertension ;
- glaucome ;
- abcès dentaire, oreillons et otite aiguë ;
- fièvre ;
- infection du sang ;
- estomac plein.
La thèse yogique
Inversion des flux
L'homme serait soumis aux « champs cosmo-telluriques » et au poids sa vie durant. Le fait que ces contraintes s'exercent en sens unique accélèrerait « l'usure chronique » du corps. Se placer à l'envers momentanément réparerait les « dégâts » causés.
Par exemple, le cœur se reposerait car il fournit moins d'efforts pour irriguer le cerveau et ramener aux poumons le sang veineux des jambes.
Retour à la conscience originelle
L'homme vient au monde tête en premier (sauf exceptions). Le fait de reproduire une attitude analogue aux instants prénataux où se retourne avant de sortir le fœtus, ramènerait la mémoire à sa « condition d'origine ». Corps et esprit seraient alors vierges de toute impression. Du moins celles que leur imposeront plus tard l'éducation et les évènements de la vie, ainsi que les conséquences qui en découlent. Le but est de s'affranchir de toutes ces conséquences, autrement dit effacer le Karma. Annihiler le fractionnement de sa conscience, renverser la perspective et accéder à la face cachée du réel.
Transmutation des énergies
À un stade avancé, les yogis considèrent qu'il est essentiel de regrouper toutes ses énergies de base afin de les muter en « force spirituelle ». Elles emprunteraient alors un canal subtil central localisé dans la moelle épinière, la nadî Sushumnâ, et rejoindraient la tête après avoir « percé » certains chakras ou nœuds d'énergie.
C'est ce qui explique les motivations d'une classe de yogi, les Urdhvaretas se réclamant de Shiva, qui pratiquent la rétention séminale et la posture inversée pour stocker dans le cerveau l'énergie sexuelle transmuée. Certains d'entre eux considèrent le plaisir retiré de leur ascèse, la sâdhanâ, comme supérieur à la jouissance du coït.
Dans le Yogatattva Upanishad, on peut lire :
« […] Quant à l'attitude inversée- elle plaît aux adeptes avancés
- car elle garde de maintes maladies
- du corps et de l'esprit ;
- […] en trois mois,
- rides et cheveux gris disparaîtront,
- et si l'on pratique l'Attitude inversée
- durant trois heures chaque jour,
- l'on ne mourra point. […] » »
— Yogatattva Upanishad, (122, … ,125)
Et pour mieux «épouser» Sarvangâsana, nombre de ces experts gymnosophistes répètent intérieurement le mantra «Om, namo, bhagavaté vasou devaya» : «Ô Seigneur Infini, Résidant au cœur de tous les êtres, vers Toi je tourne ma conscience».
Voir aussi
Bibliographie
On mentionne la pose inversée dans une myriade de contextes :
- Les classiques :
- Jean Varenne, Upanishads du Yoga, Idées Gallimard, Collection UNESCO, Paris, 1971 ;
- Tara Michaël, Hatha-Yoga-Pradipikâ, traité du XVe siècle, Librairie Arthème Fayard, Paris,1974, où l'on apprend que cette posture est aussi un mudrâ (sceau mystique ou attitude), la Viparîta-Karani mudrâ, ISBN 2213001421.
- Les ouvrages techniques :
- B.K.S. Iyengar, Yoga Dipikâ, Lumière sur le yoga, Éditions Buchet/Chastel, Paris, 1978 ;
- Yogiraj Shri Swami Satchidananda, Hatha Yoga Intégral, Le Courrier du Livre, Paris, 1982, ISBN 2702901069 ;
- Sri Swami Sivananda, Yoga de la Kundalinî, Épi sa Éditeurs, Paris, 1973 ;
- Dr. A. Saponaro, Santé et jeunesse avec le Yoga, De Vecchi Poche, Paris, 1987, ISBN 2732840505.
- Les ouvrages spéculatifs ou ésotériques :
- Goswami Kriyananda, La science spirituelle du Kriya Yoga, Éditions Arista (devenues Amrita), Plazac/Rouffignac, 1987, ISBN 2904616160 ;
- Mircea Eliade, Le yoga, Immortalité et liberté, Payot, Paris, 1972, ISBN 2228133604 ;
- Jean M. Rivière, Le yoga tantrique Indou et Tibétain (voir aussi à Tantra), Archè, Milano, 1976 ;
- L'Apothicaire, Les Aventures du Docteur Enfoyrus (roman philosophique très rare), Éditions de l'Apothicaire, Avignon, 1996, ISBN 2911344006.
Liens externes
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