Pont transbordeur de Nantes

Pont transbordeur de Nantes
Pont transbordeur de Nantes
Nantes-pont-transbordeur-CP165LL.jpg
Nantes, le pont transbordeur avant 1914
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Localité Nantes
Latitude
Longitude
47° 12′ 30″ Nord
       1° 33′ 58″ Ouest
/ 47.20833, -1.56611
47°12′30″N 1°33′58″O / 47.20833, -1.56611
Franchit la Loire bras de la Madeleine
Type Pont transbordeur
Longueur entre pylônes 140 m
Hauteur pylônes 75 m  tablier 50 m
Matériau acier
Construction 1902 - 1903
Inauguration 28 octobre 1903
Mise en service 1er novembre 1903
Ingénieur(s) Ferdinand Arnodin
Entreprise(s) usines Arnodin

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Pont transbordeur de Nantes
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Le pont transbordeur de Nantes, construit en 1903 et détruit en 1958, est un ouvrage de franchissement d'un bras de la Loire à Nantes. Construit par l’architecte Ferdinand Arnodin, le pont transbordeur permettait la traversée du bras de la Madeleine, à hauteur de l’actuel pont Anne de Bretagne, entre le quai de la Fosse et la Prairie au Duc[1].

Il existe aujourd'hui un nouveau projet de franchissement de la Loire, mettant en lice plusieurs options : téléphérique (tramway aérien), pont transbordeur ou pont mobile[2].

Sommaire

Historique

Contexte et projets

À la fin du XIXe siècle, le développement des chantiers navals[3] et la coupure engendrée par la Loire, rendent problématique le passage des ouvriers et des marchandises entre les deux berges[4]. Un pont tournant n'étant pas envisageable du fait des caprices du fleuve, un tunnel est envisagé mais le sous-sol, fait de sable et roches, n'est pas favorable. L'option d'un pont fixe est également abandonnée du fait du tirant d'air imposé pour le passage des voiliers encore nombreux, il faudrait réaliser un long viaduc avec des rampes d'accès nécessitant de nombreuses destructions de bâtiments. L'invention du pont transbordeur, avec la réalisation, de 1888 à 1893, du pont de Biscaye à l'entrée du port de Bilbao, en Espagne, apporte la solution, il est fait appel à Ferdinand Arnodin[4] qui vient de construire, avec Alberto de Palacio, le pont transbordeur espagnol.

La concession

La déclaration d'utilité publique, permettant la création d'un pont transbordeur au port de Nantes, est déclarée par le décret du 26 mai 1898[3]. Ce texte de loi précise qu'il doit permettre la traversée de la Loire et il concède la construction et l'exploitation, pour 80 années, à Ferdinand Arnodin.

La construction (1902-1903)

Les travaux débutent, le 16 février 1902, par le creusement des fouilles, les éléments en acier du tablier et des pylônes sont fabriqués à Châteauneuf où se situe les ateliers de l'entreprise Arnodin. Sur le chantier, l'installation d'une grue permet, à la fin du mois d'août, le début du montage des pylônes[5]. En novembre 1902 celui situé rive droite est achevé et c'est en février 1903 qu'il en est de même pour celui de la rive gauche. L'assemblage du tablier, et des contrepoids, est exécuté en trois opérations principales : à partir des rives on monte et on fixe les deux extrémités avec le haubanage puis la partie centrale de 46 tonnes est levée le 3 août 1903 à 18h[5] , pour être mise en place à 50 mètres au dessus du fleuve. Après l'installation de la nacelle, on procède à un test en la chargeant de 85 tonnes de pavés[5].

Inauguration et utilisation

le pont transbordeur vue du ciel

Le pont est inauguré et mis en service le 1er novembre 1903, à partir de sept heures du matin. Ce jour-là, le public se presse, la fréquentation du premier jour est de dix mille traversées à 5 ou 6 centimes, selon la classe, et de deux mille ascensions au tarif de 0,50 francs.

La vie sur la Loire en 1912, avec le pont transbordeur en fond. (photo de Maurice Terrien)

Les pilotes de bateaux Omnibus se doivent de respecter une réglementation toute particulière lors des manœuvres de la nacelle. La traversée nécessite l'achat de tickets ou de jetons pour deux minutes de trajet sur 142 mètres de longueur.

Le pont transbordeur desservait les entreprises du secteur, comme les chantiers Dubigeon et la fonderie Voruz. Sa configuration permettait le passage des voiliers à fort tirant d'air, encore nombreux au début du XXe siècle dans le port de Nantes.

Caractéristiques techniques

Les deux pylônes de 75 mètres et le tablier métallique culminant à 50 mètres au-dessus du quai sont caractéristiques. Une nacelle, suspendue au tablier par des câbles, assure le transfert d'une rive à l'autre. Cette plate-forme bordée de trottoirs comporte des bancs et une cabine première classe surmontée de la cabine vitrée de l'opérateur (wattman). Ce pont transbordeur est du type à haubans et contrepoids, comme celui de Marseille. Cette disposition évite, en ville, les inconvénients des ancrages à grande distance, telle qu'on peut encore les voir sur les ponts de Rochefort, Bilbao ou Newport.

La fin du pont transbordeur

Après la guerre, la clientèle a tendance à diminuer et l'exploitation confiée à une société concessionnaire devient déficitaire. Une tentative de classement échoue au début des années 1950. Le 1er janvier 1955, le service de transport prend fin après cinquante-deux ans de service. La municipalité décide ensuite de le faire démonter et ferrailler, ce qui est réalisé en 1958, malgré des protestations. Le maire est alors Henry Orrion, maire nommé par Pétain de 1942 à 44 puis élu à la tête de listes gaullistes de 1947 à 1965.

Le pont transbordeur : un symbole perdu

Le pont transbordeur est présent dans des écrits de René-Guy Cadou, Julien Gracq, etc. Il a aussi été représenté en peinture[6]. Dans les années 1920 et 1930, il apparaît comme un élément essentiel du port de Nantes et un symbole de l'industrie et de la modernité. Il est utilisé par exemple par une affiche de la CCI de 1932 : "Nantes grand port industriel et colonial", alors qu'à la même époque, le Syndicat d'initiatives utilise l'image de la cathédrale[7].

En 1982, le réalisateur Jacques Demy et le décorateur Bernard Evein le font revivre par le procédé du glass shot dans le générique d'Une chambre en ville, film dont l'action se déroule à Nantes en 1955. Demy tenait particulièrement à cette image du Nantes de sa jeunesse[8].

Plus de cinquante ans après sa disparition, il garde encore pour les Nantais une valeur de symbole, sur laquelle s'appuie l'association à l'origine d'un projet de pont transbordeur moderne (infra).

Actualité et avenir

Les vestiges

Des vestiges subsistent, qu'on peut facilement observer sur les deux rives : éléments de la base maçonnée des pylônes, tiges filetées dressées à la verticale. Une plaque commémorative a été apposée sur le parapet, côté nord-est, du pont Anne-de-Bretagne qui occupe son emplacement aujourd'hui.

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Projet d'un nouveau franchissement de la Loire pour 2011-2020

Avec le développement des transports en commun et dans le but de faciliter les liaisons nord-sud dans l'agglomération, Nantes Métropole étudie toutes les possibilités de relier la pointe ouest de l'Île de Nantes au quai d'Aiguillon juste en face sur la rive droite. Cette réflexion est lancée notamment en 2008 par le maire, Jean-Marc Ayrault[2]. La principale contrainte est de conserver la possibilité de navigation, donc un important tirant d'air sur ce bras de la Loire. La solution envisagée en premier lieu est celle du pont mobile classique, tournant ou levant. Mais la perspective d'un nouveau franchissement mobilise les énergies et des solutions innovantes ont vu le jour[2]. Deux d'entre elles ont été particulièrement développées par leurs partisans respectifs : un téléphérique et un pont transbordeur du XXIe siècle.

Le projet de téléphérique, présenté comme un « tram aérien », est soutenu, notamment par Isabelle Loirat[9], conseillère municipale Modem. Plus que le franchissement du fleuve, il vise à être une alternative au projet de tram pour la liaison entre les rives de la Loire et l'île de Nantes, une étude est en cours à l'initiative du maire[2].

Le projet de pont transbordeur[2], appelé « Jules Verne », est développé par l'association les Transbordés[10] dont le président est Yves Lainé et l'architecte Paul Poirier. En avril 2010, le projet, étudié sous ses différents aspects[11], est présenté au Conseil de Développement de Nantes Métropole. Il est cité comme un exemple des nouvelles mobilités par le document de propositions édité en mars, lequel a été confirmé par le Conseil communautaire dans le cadre du Plan de déplacements urbain (PDU) en octobre.

Sources

Notes et références

  1. Site Loire Atlantique conseil général, Culture : Le pont transbordeur lire en ligne (consulté le 24 janvier 2011).
  2. a, b, c, d et e Site Ouest-France, Nantes : Pont mobile, transbordeur ou un téléphérique, par Philippe Gambert, article du 23 janvier 2010, lire en ligne (consulté le 17 avril 2010).
  3. a et b Site Loire Atlantique conseil général, La naissance du pont-transbordeur lire en ligne (consulté le 17 avril 2010).
  4. a et b Site les Transbordés, l'histoire du premier pont à transbordeur de Nantes par Jacques Sigot lire en ligne (consulté le 17 avril 2010).
  5. a, b et c Le Transbordeur aurait 100 ans, par Pascale Wester, dans Nantes au quotidien, supplément à Nantes Passion, magazine de l'information municipale n° 137, septembre 2003, p. 29-31 page permettant de télécharger en pdf le n°137 / septembre 2003 (consulté le 18 avril 2010).
  6. Plusieurs tableaux sont présentés au Musée du Château, ainsi qu'une miniature d'environ un mètre de long.
  7. Affiches exposées au Musée du Château.
  8. Jean-Pierre Berthomé, Jacques Demy et les racines du rêve, Nantes, L'Atalante, 1996 (ISBN 2-84172-042-2), p. 330 
  9. site Isabelle Loirat, projet téléphérique sur la Loire à Nantes document PDF (consulté le 18 avril 2010).
  10. Site Association Les Transbordés, présentation lire en ligne (consulté le 18 avril 2010).
  11. Site Association Les Transbordés, perspectives du projet lire en ligne (consulté le 18 avril 2010).

Bibliographie

  • Jean-Paul Bouyer, Vie et mort d'un transbordeur, Pierre Gauthier éditeur, 1989, 136 p.
  • Jacques Sigot, Nantes : le transbordeur, éditions CMD, 1996, 112 p. (ISBN 9782909826400)

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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