- Pont Alexandre-III
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Pont Alexandre-III Pays France Localité Paris Latitude
LongitudeFranchit La Seine Type Pont en arc Longueur 160 m Largeur 40 m Matériau Acier Construction 1896-1900 Protection Classé MH (1975)[1] Géolocalisation sur la carte : Paris
Listes Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever
modifier Le pont Alexandre-III est un pont franchissant la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement de Paris.
Ce site est desservi par la station de métro Invalides. En outre, il est desservi par la gare des Invalides de la ligne C du RER
Sommaire
Historique
Le projet
Inauguré pour l'Exposition universelle de Paris en 1900[2], la première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie en 1896, et était destiné à symboliser l'amitié franco-russe, instaurée par la signature de l'alliance conclue en 1891 entre son père, le tsar Alexandre III (1845-1894) et le président de la République française Sadi Carnot. La construction de cet ouvrage d'art fut confiée aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby, ainsi qu'aux architectes Cassien-Bernard et Gaston Cousin.
Construit dans l'axe de l'esplanade des Invalides, il conduit de celle-ci aux Petit et Grand Palais également construits pour l'exposition universelle.
Sur la colonne, rive droite en aval, fut gravée cette inscription : « Le 14 avril 1900, Émile Loubet président de la République Française a ouvert l'exposition universelle et inauguré le pont Alexandre III ».
La réalisation
En 1824, Navier commença la réalisation d'un pont suspendu à cet emplacement. Des complications techniques obligèrent à le détruire avant son achèvement.
Lors de la décision d’organiser une Exposition Universelle en 1900, il fut décidé de détruire le Palais de l’Industrie pour le remplacer par deux palais, de part et d'autre d'une voie qui prolongerait la place des Invalides.
Le cahier des charges prévoyait qu'il soit suffisamment plat pour qu'on puisse voir entièrement les Invalides depuis les Champs-Élysées. Il ne devait pas entraver la navigation et avoir un tirant d'air au moins égal à celui des ponts les plus modernes. Sa largeur devait être proportionnée à celle de l’avenue qu’il prolongeait : d'abord envisagée à 50 m, elle fut arrêtée à 40 m pour ne pas trop perturber la navigation. Il devait être symétrique et décoratif (d'où une largeur imposée des quais de 22,50 m).
Le pont fut réalisé en acier moulé. Afin de résister à l'énorme poussée horizontale, il fut doté de culées très massives.
Les fondations furent creusées sous caisson pressurisé grâce au procédé Triger. Il y eut 29 accidents de décompression plus ou moins sérieux, mais aucun mortel. Un seul ouvrier périt dans les caissons à la suite d'un accident.
Il est classé au titre des monuments historiques depuis le 29 avril 1975 ; il est également labellisé « Patrimoine du XXe siècle » et situé dans le périmètre du secteur sauvegardé du 7e arrondissement de Paris[1], ainsi que dans le site naturel inscrit « Ensemble urbain à Paris »[n 1], inscrit par arrêté en 1975[3].
Description
C'est un pont métallique de 40 mètres de large composé d'une seule arche de 107 mètres comprenant trois points d'articulation, permettant de franchir la Seine sans point d'appui intermédiaire. Deux tunnels en pierre se situent à ses extrémités.
Le pont a plusieurs fois changé de couleurs ; il est passé du gris au vert-brun puis au gris perle. Il a repris ses couleurs d'origine lors de son unique restauration en 1998[4].
Ses contreforts côté rive droite abritent depuis septembre 2006 une boîte de nuit appelée le Showcase, aménagée dans un hangar à bateau désaffecté. Ce lieu, ouvert au grand public à la mi-décembre 2006, peut être utilisé comme salle de concert ; des émissions de télévision y sont depuis enregistrées.
Caractéristiques
- Type de construction : Pont en arc à trois articulations, multiples travées
- Construction : 1897 - 1900
- Inauguration : 14 avril 1900
- Architectes : Cassien-Bernard et Gaston Cousin
- Ingénieurs : Jean Résal et Amédée Alby
- Décoration : Georges Récipon, Emmanuel Frémiet, Jules Félix Coutan, Henri Désiré Gauquié, Grandzlin, Pierre Granet, Alfred Lenoir, Laurent Honoré Marqueste, André Paul Arthur Massoulle, Gustave Michel, Léopold Morice, Abel Poulin, Clément Steiner
- Matériau : acier
- Longueur totale : 160 mètres
- Longueur de la travée principale : 107,50 mètres
- Largeur de la poutre : 40 mètres
- Flèche : 1/17 (rapport hauteur/portée)
- Entreprises : Groupe Fives-Lille parmi d'autres
- Classement aux Monuments historiques : 1975
Du fait de sa grande portée pour une faible hauteur, le pont Alexandre III exerce une importante poussée latérale. Afin d'éviter l'écartement des ancrages, les berges ont été considérablement renforcées au moyen d'immenses massifs de béton, sans doute les plus importantes fondations jamais réalisées. Les colonnes monumentales semblent des allumettes en comparaison : leurs fondations étant indépendantes de celles du pont, leur rôle est d'ailleurs uniquement esthétique.
Décoration
Les quatre renommées au sommet des pylônes d'entrée représentent :
- rive droite, amont : La renommée des arts, par Emmanuel Frémiet ;
- rive droite, aval : La renommée des sciences, par Emmanuel Frémiet ;
- rive gauche, amont : La renommée au combat, par Pierre Granet ;
- rive gauche, aval : La renommée de l'industrie, par Clément Steiner (du fait de son décès en 1899, le groupe est achevé par Eugène Gantzlin).
Les décorations à la base des quatre pylônes ont pour thèmes :
- rive droite, amont : La France du Moyen Âge (Alfred-Charles Lenoir) ;
- rive gauche, amont : La France à la Renaissance (Jules Coutan) ;
- rive gauche, aval : La France sous Louis XIV (Laurent Marqueste) ;
- rive droite, aval : La France moderne (Gustave Michel).
Les groupes de lions conduits par des enfants aux entrées du pont ont pour auteurs :
- rive gauche : Aimé-Jules Dalou ;
- rive droite : Georges Gardet.
Les différents groupes en bronze ou cuivre s'échelonnant sur le pont sont :
- Les amours soutenant les quatre lampadaires, d'Henri Désiré Gauquié ;
- Quatre génies avec des poissons et des coquillages, de Léopold Morice et André Massoulle ;
- au centre en amont : Nymphes de la Neva avec les armes de la Russie, de Georges Récipon ;
- au centre en aval : Nymphes de la Seine avec les armes de Paris, de Georges Récipon.
On peut remarquer un rapport entre le Tarot de Marseille et le pont Alexandre-III. Une similitude discrète entre les quatre statues de la République et l'arcane 21, Le Monde. L'arcane 21 montre une femme dans une mandorle entourée de quatre personnages. Trois ont des auréoles, un n'en a pas. Trois statues du pont ont un objet en or, l'une non. Les quatre personnages de l'arcane représentent les arcanes mineurs du Tarot. L'épée est représentée par l'aigle, le bâton par le lion, la coupe par l'ange et le denier pas le bœuf (interprétation de Alejandro Jodorowsky sur l'acane 21 Le Monde dans son livre La voie du Tarot), le bœuf étant le seul à ne pas avoir d'auréole. Il correspond à la partie terrestre et matérielle de cette arcane. Dans le pont, la statue sans objet en or représente l'agriculture. Les objets en or tenus par les statue sont une coupe, un bâton et une épée. Les quatre personnages du Tarot soutiennent la mandorle en quelque sorte. En tout cas, ils l'entourent pour former le tout de cette arcane 21. Les quatre pylônes du pont le soutiennent vraiment à cause des grandes force latérales que ce dernier exerce.
Galerie
Autres vues du pont Décorations et sculptures -
rive gauche, Lion conduit par un enfant, sculpté par Aimé-Jules Dalou.
Voir aussi
En réponse à la construction du Pont Alexandre III, le président Félix Faure, aux côtés de Jules Goüin (président des Batignolles), posa la première pierre, en 1897, du Pont de la Trinité à Saint-Pétersbourg, construit par une entreprise française, la Société de Construction des Batignolles, toujours dans le cadre de l’alliance franco-russe ; ce pont fut inauguré en 1903.
Articles connexes
- Monuments et sites de Paris
- Liste des ponts de Paris, Liste des ponts sur la Seine
- Liste des monuments historiques de Paris
- Pont de Fragnée, pont sur la Meuse à Liège qui s'en est inspiré
Notes
- site naturel inscrit « Ensemble urbain à Paris » englobe les 11 premiers arrondissements, ainsi que les 16e et 17e arrondissements et une partie des autres arrondissements extérieurs. Le
Références
- Pont Alexandre-III, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Pont Alexandre-III sur www.insecula.com. Consulté le 27 août 2010.
- Sites inscrits sur www.ile-de-france.ecologie.gouv.fr. Consulté le 27 août 2010.
- Narration Pont Alexandre-III sur www.otua.org, Office Technique pour l'Utilisation de l'Acier. Consulté le 27 août 2010.
Liens externes
- Construction du pont dans la revue La Nature, Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 27eannée, 1899, premier semestre, p. 103 et suiv., sur le site du Conservatoire numérique des Arts & Métiers.
- Photos de la construction du pont sur Gallica
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