- Podcasting
-
Le podcasting, la diffusion pour baladeur[1] ou baladodiffusion au Canada francophone[2], est un moyen de diffusion de fichiers (audio, vidéo ou autres) sur Internet appelés « podcasts » (ou « balados » au Canada[3]).
Par l'entremise d'un abonnement aux flux RSS ou Atom, le podcasting permet aux utilisateurs l'écoute ou le téléchargement automatique d'émissions audio ou vidéo pour les baladeurs numériques en vue d'une écoute immédiate ou ultérieure.
Sommaire
Historique
Le podcasting trouve son origine dans l’avènement du Web 2.0 et particulièrement dans le développement de technologie comme le RSS. Dans son article présentant le Web 2.0, Tim O'Reilly dénote les possibilités qu’offrent les flux RSS : « RSS n’est désormais plus seulement utilisé pour afficher les actualités des blogs, mais aussi pour toute sorte de données régulièrement mises à jour : cours de la bourse, météo, disponibilité de photos ». Même si O’Reilly ne parle pas encore de vidéo, cela se présente comme l’évolution logique de la syndication des contenus.
Fonctionnement
Le concept
Les podcasts ou les balados, audio comme vidéo, sont disponibles sur Internet. Ils sont émis par différents types de diffuseurs et automatiquement reçus dans un lecteur qui cumule les émissions. Par la suite, l'auditeur peut les écouter directement sur ce lecteur, les télécharger sur son ordinateur personnel ou les transmettre sur son baladeur.
Le podcasting (baladodiffusion) se différencie de la radiodiffusion et de la télédiffusion par la distribution du son ou de la vidéo, non pas par un mécanisme centralisé qui enverrait un flux vers ses auditeurs (soit un à tous), mais par l'action des auditeurs qui téléchargent les fichiers podcasts (soit tous par un — ou encore tirée au lieu de poussée). Les auteurs publient des fichiers et c'est aux auditeurs que revient le rôle de gérer une liste de lecture avec leurs différentes souscriptions. Le téléchargement des fichiers est alors automatisé et issu des multiples sources qu'ils ont choisies. En d'autres termes, c'est l'auditoire qui choisit les auteurs, les programmes, et les mises à jour des nouvelles émissions seront automatiques dans leur agrégateur.
Les deux acteurs du podcasting sont donc :
- Ceux qui cherchent eux-mêmes les fichiers audio ou vidéo (utilisateur).
- Ceux qui publient sur Internet ces fichiers audio ou vidéo (diffuseur).
Description technique
En ajoutant les technologies nécessaires au téléchargement automatique de fichiers audio et vidéo, le podcasting a été popularisé par les blogs ainsi que sur les sites de certains diffuseurs « traditionnels ». La disponibilité des baladeurs numériques et le virage qu'ont pris les diffuseurs de masse (radio et télévision) augmentent rapidement la popularité de ce mode de diffusion. On retrouve de plus en plus de médias (voir la liste) qui diffusent leurs émissions en différé par la méthode des flux RSS. Il s'agit pour l'auditeur de s'abonner gratuitement à une ou plusieurs diffusions, puis chaque mise à jour sera signalée et cumulée dans un lecteur (agrégateur).
Les blogs, souvent des sites Web personnels, proposent un moyen facile à leurs auteurs de publier eux-mêmes leurs podcasts. Le format RSS donnait un moyen de résumer ou lister du contenu fraîchement ajouté au site. Les auteurs de sites utilisaient aussi les flux RSS pour ajouter du contenu issu de sites tiers. Et donc s'ajoutent maintenant à l'écrit, l'audio, la vidéo et le téléchargement automatique de ces fichiers dans les ordinateurs personnels et les baladeurs capables de les lire.
Le podcasting utilise le format RSS pour ajouter en plus du contenu audio ou vidéo, des données descriptives et des métadonnées liées aux fichiers (les étiquettes ID3 pour les MP3), des données telles que par exemple la date, le titre, un résumé, des liens, des photos. Des fonctionnalités avancées sont disponibles sur les fichiers au format MPEG-4, comme le chapitrage (utile pour arriver directement à une séquence particulière lorsque le contenu lu est assez long ou segmenté en plusieurs rubriques). Il existe différentes extensions de fichier, introduite par Apple, pour distinguer les différent formats :
- .mp4, extension officielle du format MPEG-4,
- .m4a signale un fichier MPEG-4 audio (a comme audio),
- .m4b signale un fichier MPEG-4 chapitré (b comme bookmark en anglais, signifiant signet ou chapitre),
- .m4p signale un fichier MPEG-4 protégé (p comme protected en anglais),
- .m4v signale un fichier MPEG-4 vidéo (v comme video en anglais).
Apports pédagogiques
Certains établissements d'enseignement, en particulier au Canada, ont tôt fait de voir l'intérêt de la baladodiffusion comme approche complémentaire à leur cursus[4]. La plupart des grandes universités offrent depuis longtemps du contenu multimédia sur leurs sites internet, mais depuis peu, elles utilisent la technique des flux de syndication pour rejoindre un plus grand public. Même si plusieurs cours universitaires demeurent payants, la plupart des établissements offrent une syndication gratuite.
À l'occasion du séminaire sur la baladodiffusion dans l'enseignement en janvier 2007, le ministère de l'Éducation nationale et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ont mis en évidence l'intérêt pédagogique lié à l'enregistrement et à la diffusion de cours en baladodiffusion.
- En pédagogie
- pallier l'absentéisme
- améliorer la compréhension
- améliorer la prise de notes, la synthèse
- compléter les connaissances
- multiplier les modes d'apprentissage
- produire soi-même du contenu
- pratiquer d'autres stratégies pédagogiques[5]
- choisir le moment d'apprentissage
- Pour l'enseignant
- améliorer sa prestation
- valoriser son travail pédagogique
- produire un support pédagogique
- améliorer l'accompagnement des élèves
- motiver les élèves par l'utilisation d'un outil de leur quotidien
Dans le monde
Au Canada, depuis 2006, plusieurs établissements offrent des cours audio et vidéo en baladodiffusion, dont l’Université McMaster, l’Université de Montréal[6], l’Université de Sherbrooke, etc.
Aux États-Unis, non seulement des prestigieuses universités telles que l'Université Duke, l'Université Stanford, Massachusetts Institute of Technology[7] ou l'Université de Californie (Berkeley)[8] offrent plusieurs cours à leurs étudiants, mais elles ont également mis au point cette nouvelle façon d'enseigner.
En France, la sous-direction des Technologies de l'information et de la communication pour l'éducation (TICE) du ministère de l'Éducation nationale, octroie des subventions aux établissements afin qu'ils s'équipent en matériel, et notamment en baladeurs MP3.
L'Université Lumière-Lyon 2, pionnière en matière d'utilisation des TICE, possède depuis 2006 un système de baladodiffusion des conférences scientifiques d'intérêt général en extranet, ainsi que de certains cours (en intranet).
iTunes U
Le 30 mai 2007, le géant Apple annonce le lancement de « iTunes U »[9] via sa plate-forme de contenu numérique iTunes Store[10]. Le service a été créé pour gérer, distribuer et contrôler l'accès à l'enseignement des contenus audio et vidéo pour les étudiants dans un collège ou une université, ainsi que l'ensemble de l'Internet. Les institutions membres ont la possibilité d'avoir leur propre site sur iTunes U, ce qui facilite la recherche de contenu. Le service en ligne est sans frais pour le chargement ou le téléchargement de ces documents. Le contenu comprend des cours magistraux, des cours de langues, des démonstrations en laboratoire, sportives et des visites du campus, fournis par de nombreux collèges et universités des États-Unis, Royaume-Uni, l'Australie, le Canada, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande[10].
iTunes U a recueilli du matériel provenant d'une multitude de lieux à travers le monde, y compris les collèges, les universités, les musées, les bibliothèques et d'autres institutions culturelles de valeur éducative. Il y a actuellement plus de 75 000 fichiers disponibles en téléchargement. Chaque université peut être visitée par le biais de la section des universités et collèges, et d'autres institutions peuvent être visitées à travers le campus au-delà de l'article.
Diffusion
Lecteurs (agrégateur)
Pour recevoir, lire et cumuler des abonnements, un agrégateur (lecteur) est nécessaire afin de signaler les mises à jour d'un abonnement.
Quelques exemples :
- Akregator : lecteur de flux RSS intégré à KDE ;
- AmaroK : audio et vidéo prenant en charge les iPod ;
- Foobar 2000 : lecteur audio avancé prenant en charge les iPod, utilisant des modules complémentaires ;
- Google Reader : lecteur de flux audio, vidéo, image ou texte. ;
- iTunes : audio et vidéo, prenant en charge les iPod, les iPad et les iPhone;
- Juice - iPodder : audio, vidéo, images et fichiers PDF, licence GPL ;
- Listen : audio et vidéo pour Linux, affichant les paroles ;
- Miro : agrégateur et lecteur de contenu multimédia ;
- Netvibes : Agrégateur de contenu RSS ;
- Nokia tournant sur maemo
- Rhythmbox : lecteur audio, webradio, prenant en charge les iPod sous Linux
- Winamp : audio et vidéo prenant en charge les iPod ;
- VLC media player : audio et vidéo, encodage et streaming, licence GNU GPL ;
- Zune : audio et vidéo prenant en charge les Zune, les mobiles sous Windows Phone 7 et les Xbox 360 ;
- Quod Libet : lecteur audio écrit en python et GTK+ sous licence GPL
Diffuseurs
Article détaillé : Liste de radios diffusant des podcasts.De nombreux diffuseurs autres que des radios et télévisions proposent des podcasts. Ils peuvent être trouvés grâce à des sites annuaires (ici francophone) tels que Tous les podcasts[11].
Terminologie
Les termes « baladodiffusion », « baladodiffuseur », et « balado », ont été proposés en octobre 2004 par l'Office québécois de la langue française et consignés dans l'édition 2008 du Petit Larousse, afin de traduire podcasting, podcaster, podcast qui sont des nominatifs commerciaux et anglophones. Ils ont été adoptés par certains grands diffuseurs comme Radio-Canada (2005)[12], mais à de rares exceptions près, pas par les grands médias et diffuseurs européens francophones (français, belges ou suisses). La Commission générale de terminologie et de néologie française déconseille l'usage des mots d'origine anglophone (podcasting et podcast) et propose d'utiliser les termes génériques « diffusion pour baladeur » ou « téléchargement »[13].
Selon la nature du contenu numérique, on précisera de quel type de baladodiffusion il s'agit : « baladodiffusion audio » (audio podcasting ou audiocasting), « baladodiffusion vidéo » (video podcasting, videocasting ou vodcasting), « baladodiffusion radio » (radio podcasting ou radiocasting) ou « baladodiffusion photo » (photo podcasting ou photocasting) (OQLF). On peut également, selon le contexte, parler simplement d'un « balado audio », « balado vidéo », « balado radio » ou « balado photo » (pour désigner le fichier).
À l'instar de la radiodiffusion et de la télédiffusion, il est important de différencier le mode de diffusion du produit diffusé (« baladodiffusion » n'est pas synonyme de « balado »). Ainsi, un baladodiffuseur dira : « mon balado de la semaine sur les nouvelles tendances… », « mes émissions sont disponibles par (ou en) baladodiffusion ». Le terme « podcasting » n'est quant à lui rarement utilisé tel quel, les diffuseurs parlant plus volontiers de [leurs] podcasts (« émission disponible en podcast », etc.).
Étymologie
Le mot anglais podcasting est un mot-valise qui vient de la contraction d’iPod, le baladeur à succès d'Apple, et de broadcasting, signifiant diffusion. Ce nom a été choisi par Adam Curry à l'origine du développement du concept, car il s'agissait à l'époque du baladeur numérique le plus utilisé. D'autres préfèrent parler en anglais de blogcasting, ou de webcasting et plus récemment de audioblogging, plus générique. Leo Laporte, diffuseur américain réputé, et quelques autres mordus tentent d'imposer netcast depuis qu'Apple essaie de protéger sa marque des noms comportant l'expression pod.
Le terme podcast a fait son entrée dans le New Oxford American Dictionary en 2005 : « Enregistrement numérique d'un programme de radio, ou assimilé, disponible sur Internet pour un téléchargement vers un lecteur audio personnel. » Selon une autre théorie, pod tiendrait son origine de la contraction de Program on Demand (programme à la demande)[14].
Termes utilisés
Le terme « podcasting » est largement utilisé par les médias européens alors que le terme « baladodiffusion » lui est préféré par les médias canadiens, et ponctuellement sur les radios de Radio France.
Termes connexes
Baladodiffuseur, baladodiffuser, baladodiffusable, balado, fichier balado, baladoémission, baladobillet, balado audio, balado vidéo, carnet audio, audioblogue, audiocast, carnet vidéo, vidéoblogue, vidéoblog, videocast, vodcast, capsule, podcast, podcasting, podcaster, blogcasting, broadcatching, podcatching, podcaching, phonambulle, blogcasting, podiffusion.
Notes et références
- Commission générale de terminologie et de néologie. Journal officiel du 25 mars 2006. Voir : Recommandation sur les équivalents français du mot podcasting - FranceTerme Terme recommandé par la
- Baladodiffusion sur la bibliothèque virtuelle de l'OQLF
- Balado sur la bibliothèque virtuelle de l'OQLF
- Suivre des cours universitaires grâce à la baladodiffusion à l'émission Macadam Tribus de la Première Chaîne de Radio-Canada
- [1] Apprendre à lire avec la baladodiffusion à l'école élémentaire
- L'Université de Montréal sur iTunes U
- Audio/Video Courses au Massachusetts Institute of Technology
- Video and podcasts
- Site officiel de iTunes U
- Apple annonce le lancement d'iTunes U sur iTunes Store
- Tous les podcasts
- podcasting », notamment les fichiers audio, vidéo, image, texte, jeux, on doit en mettre une en évidence. Il s'agit d'un élément central, sinon on parlerait simplement de diffusion RSS. (…) De plus, le baladeur numérique qui peut être multimédia, est naturellement associé au déplacement et à la consommation en différé. (texte original) Comme il est impossible de rassembler dans un « seul » mot toutes les caractéristiques associées au «
- podcasting ; J.O. no 290 du 15 décembre 2006, page 18979, texte no 118 (texte en ligne) Recommandation sur les équivalents français du mot
- Podcasting sur CommonCraft.com
Annexes
Bibliographie
- Jean-Michel Plisson, Le Guide du podcasting, First, 19 avril 2006 (ISBN 2-8442-7853-1)
- Michel Martin, Blogs, podcasts & videoblogs, CampusPress, 1er décembre 2005 (ISBN 2-7440-2019-2)
- Franck Dumesnil, Les Podcasts, trouver, s'abonner, créer, Eyrolles, mai 2006 (ISBN 2-2121-1724-8)
- Loïc Le Meur et Laurence Beauvais, Blogs et Podcasts, Dunod, 2007 (ISBN 978-2-1005-0059-8)
Articles connexes
Catégories :- Podcasting
- Technologie web
- Vocabulaire d'Internet
- Vocabulaire radio
- Webradio
- Web 2.0
Wikimedia Foundation. 2010.