Pistolets semi-automatiques

Pistolets semi-automatiques

Pistolet (arme)

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Le Beretta 92 est actuellement l'un des pistolets les plus utilisés au monde, de par son adoption par différentes armées.
Pistolet d'ordonnance de la Marine française du XIXe siècle

Le pistolet est une arme de poing dont la chambre est intégrée au canon ou en permanence alignée avec lui.

Sommaire

Étymologie

Il existe différentes hypothèses :

  • Il serait à l'origine un mot tchèque « píšťala »[1] qui exprime le sifflement.
  • D'après Étienne Tabourot, pistolet viendrait de la ville de Pistoia en Italie, où étaient fabriquées de petites dagues. Ce nom aurait alors été transposé plus tard aux "petites arquebuses".[2]

Histoire

Les premiers pistolets sont apparus à l'aube de l'histoire des armes à feu. D'une taille imposante et dotés d'un canon unique à chargement par la gueule et d'un système de mise à feu par mèche, rouet ensuite par silex, leur poignée était souvent dotée d'un lourd pommeau, la calotte, en métal qui permettait de se servir du pistolet comme d'une arme contondante après avoir tiré l'unique coup. Des armes à canons multiples ont été créées mais peu produites.

Au XIXe siècle, l'apparition du revolver, arme de poing à barillet, changea radicalement la donne car il offrait la possibilité de tirer successivement plusieurs coups sans recharger. À la toute fin du siècle les premiers pistolets à répétition automatique, dits "semi-automatiques", font leur apparition, mais il faudra attendre le début du XXe siècle pour obtenir les premiers modèles fiables. Une arme semi-automatique tire une fois lors de chaque action sur sa queue de détente.

Pendant presque tout le XXe siècle, l'Europe a produit plus de pistolets que de revolvers (les plus connus des modèles furent le Modèle 1892 de Saint-Étienne et ses copies espagnoles, des Webley et des Enfield britanniques, puis dans les années 1960-1970 les "Barracuda" de la FN belge et le Manurhin MR73). La fin du XXe siècle a vu des progrès considérables en matière de fiabilité des pistolets, notamment grâce à de meilleurs matériaux et à un usinage plus précis et régulier. Diverses inventions améliorèrent également la sûreté de fonctionnement, tout à la fois essentielle et difficile à assurer car elle doit interdire le tir non commandé, même si l'arme tombe au sol, mais ne doit pas ralentir la mise en œuvre.

De nos jours, les pistolets se chargent surtout par la poignée : on insère un chargeur contenant des cartouches à l'intérieur de la poignée et on tire vers soi-même la glissière du pistolet pour amener la première cartouche dans une chambre où elle sera prête à être tirée par l'action du doigt sur la détente.

Évolutions

Steyr M pistol

L'une des grandes tendances récentes est l'utilisation de matières plastiques (ou polymères) plus légères que le métal, qui ne se corrodent pas. Le premier pistolet en polymère fut le HK VP70 qui fut un échec commercial dans les années 1970, suivi des HK P7 et P9, également peu vendus. Au début des années 1980, la société autrichienne Glock, par le biais de son inventeur, Gaston Glock, lança une nouvelle arme en polymère, le Glock 17, qui connut un franc succès et provoqua une petite révolution dans le monde des armes de poing. La présence de matières non métalliques a fait dire à certains qu'il s'agissait d'une arme pouvant échapper aux détecteurs de métaux (notamment ceux des aéroports), chose totalement fausse car bon nombre des pièces de l'arme restent néanmoins en métal et sont parfaitement reconnaissables par un opérateur de système de sécurité (80% des composants d'un pistolet Glock sont en métal, y compris le canon et le chargeur, très reconnaissables aux rayons X). Il semblerait que cette polémique ait plus été motivée par la volonté de protéger le marché intérieur américain que pour des soucis de sécurité. Ainsi, la majorité des armes neuves aujourd'hui créées sont dotées de carcasses en polymère sans que cela fasse débat.

Une autre tendance est l'adjonction d'accessoires, tels que des torches miniatures ou des viseurs laser. Les armes modernes sont de plus en plus souvent équipées,d'un rail standard sous le canon qui permet de monter ce genre d'équipement.

Rafaleurs

Les pistolets « rafaleurs » permettent le tir automatique. Ces armes, qui nécessitent souvent l'usage d'un chargeur de haute capacité (leur cadence de tir souvent très élevée l'épuisant rapidement), se révèlent très difficiles à utiliser avec précision sans un entraînement constant, même si certains modèles permettent l'ajout d'une crosse (Beretta 93R, H&K VP70 en version automatique...).

Certains modèles contiennent un ensemble appelé « ralentisseur de cadence », facteur d'amélioration de la docilité, de l'autonomie et de la fiabilité.

Certains rafaleurs le sont par construction et beaucoup offrent un sélecteur de tir, sorte de levier grâce auquel le tireur décide du mode de fonctionnement (semi-automatique ou automatique), semblable à celui d'un fusil d'assaut.

D'autres rafaleurs sont des pistolets semi-automatiques modifiés de façon souvent dangereuse, par exemple par retrait de la pièce appelée séparateur qui contraint le tireur à relâcher puis actionner la queue de détente entre deux tirs.

Revolver et pistolet

Bren Ten 10 mm, SW 610 Classic 10 mm

Revolver et pistolet sont tous deux des armes de poing. Le pistolet dispose d'une chambre intégrée au canon alors que le revolver dispose d'un cylindre tournant ("revolving"), appelé barillet et contenant des chambres pour des charges ou cartouches individuelles. Le mot revolver vient du verbe anglais to revolve qui signifie faire tourner.

Évolution de la mise a feu

De 1450 jusque vers 1500

Article détaillé : Platine à mèche.

Vers les années 1450-1500, on va inventer un mécanisme (au début simple) qui va présenter la mèche dans le canal de mise à feu. Il s'agit d'un chien composé de deux parties maintenant la mèche. Le chien est retenu en arrière en permanence par un ressort. En appuyant sur un levier le chien pivote sur son axe et vient présenter la mèche ; en relâchant le levier, le chien reprend sa position initiale.

Le principal problème rencontré était la perte de la poudre d'amorçage ; on va donc adjoindre un couvre bassinet que le tireur repoussera manuellement avant de tirer. Puis ce couvre bassinet sera mû par un mécanisme simple qui s'effacera en même temps que le chien avancera. La pression exercée sur la mèche éteignait souvent celle-ci, le tireur allumait donc les deux extrémités de la mèche pour pouvoir rallumer facilement cette dernière par contact.

L'Italie semble avoir été la principale source d'approvisionnement d'arme à mèche. Henri VIII d'Angleterre en possédait un grand nombre qui ont été décrites dans un inventaire de 1547 : on dénombre 496 "italion peces" dont 116 avec chambre (c’est-à-dire se chargeant par la culasse) à Westminster et 206 autres à Greenwich. Il commanda en 1544 à Brescia 1 500 arquebuses de différentes sortes et des armures. Il dut obtenir pour ce faire l'autorisation du Doge de Venise.

Louis XIII possédait des « pistolets-revolvers » à mèche (conservés au musée de l'Armée).

Le mécanisme à rouet va apparaître vers les années 1500 sans faire disparaître le mécanisme à mèche qui sera presque exclusivement réservé aux armes militaires.

De 1500 jusque vers 1820

Article détaillé : Rouet (arme).

Durant cette longue période se sont développées les armes à rouet, sorte de roue dentée remontée avec une clef sur laquelle la pyrite de fer (pierre à briquet) venait frotter pour assurer la mise à feu puis à silex.

La première mention de la platine à rouet se trouve dans le codex de Léonard de Vinci. On y trouve sur cinq feuillets des croquis de mécanismes destinés à produire l'ignition. Il est probable que ces mécanismes étaient plus destinés à des briquets qu'à des armes à feu. On peut estimer que ces feuillets ont été réalisés entre 1483 et 1505. Si la plus vieille platine à rouet connue est allemande (vers 1515) et que la plus grande quantité d'armes à rouet soit de la même origine, la naissance en Italie de ce mécanisme est une certitude.

Les plus anciennes armes à rouet étaient des armes combinées, (élément secondaire d'une platine à mèche ou élément supplémentaire d'une autre arme : arbalète, épée, masse d'arme, hache, poignard). On devait peut-être manquer de confiance dans le fonctionnement du mécanisme mais il fallait aussi y voir un nécessaire "savoir faire" particulier qui était souvent celui des horlogers : c'est en 1520 que le capitaine de cavalerie Sébastien de Corbion (Corbion, village belge à l'est de Bouillon, frontalier avec la France) met au point une arme à canon court, se tirant d'une seule main qu'il dénomma "pistollet" et qui fut le prototype des armes d'arçon de la cavalerie et par extension de toutes les armes de poing. Il existait jusque là le pétrinal qui était une arme courte également et que l'on appuyait sur la poitrine pour amortir le recul.

Il faut savoir qu'au 16ème et jusqu'au début du XVIIe siècle il n'existait pas d'armurier proprement dit mais des monteurs d'armes ou arquebusiers. Les différentes parties de l'arme étaient produites à part : les canons, les platines, les crosses et les gravures étaient réalisés chez chacun des artisans dont c'était la spécialité. Les canons étaient la spécialité des allemands surtout pour les canons rayés, les platines à rouet celle des italiens.

C'est Louis XIII qui développera l'art de l'armurerie française. Henri IV par son ordonnance du 22 décembre 1608, allouant gratuitement les pièces du rez-de-chaussée de la grande galerie du Louvre aux différents artistes et artisans travaillant pour la Cour, va permettre de créer de véritables "armuriers" en exemptant les différents corps de métier des règlements corporatifs parisiens (chacun veillait jalousement sur ses prérogatives : il était jusque-là interdit à un arquebusier de fabriquer des canons, ce privilège étant celui du forgeron, les platines celle de l'horloger, les crosses celle du crossier). Les armuriers reçurent le droit d'accorder des certificats à leurs apprentis les autorisant à être reconnus comme " Maître Armurier ". Ils furent également exemptés des taxes locales et du service de la garde civile. Le premier à avoir bénéficié de ce privilège est "Marin le Bourgeois" connu pour avoir travaillé au mouvement des sphères et autres inventions mécaniques dont les armes. Il est considéré comme l'inventeur de la platine à silex française. Originaire de Lisieux, il naquit dans une famille de serruriers-horlogers, son frère Jean le Bourgeois était arquebusier.

Article détaillé : Platine à silex.

Il faut aussi parler de l'ancêtre de la platine à silex dite "à la française" et de "la platine à chenapan" (le principe de fonctionnement est identique à la platine à silex mais le couvre bassinet est séparé de la batterie) et de la platine à la miquelet (version méditerranéenne de la platine à silex). Ces armes étaient chargées par la bouche : d'abord la poudre, ensuite la balle (souvent enveloppée dans un bout de tissu ou de cuir appelé bourre ou calepin, pour assurer l’étanchéité entre le canon et la balle), poussée à l'aide d'une tige de métal que l'on fixe sous le canon. Un peu de poudre fine (pulvérin ou pulvin) était disposée dans un bassinet, auquel aboutissait un canal foré dans le canon et communiquant avec la chambre de combustion. Le bassinet était protégé par un couvercle (appelé batterie).

Pistolet à Silex gendarmerie modèle civil

Au moment du tir, le chien, muni de son silex, frappait la batterie en produisant une gerbe d'étincelles. Sous le choc, la batterie s'ouvrait et le pulvérin s'embrasait, communiquant le feu à la chambre de combustion.

Ce principe de fonctionnement comportait de nombreux inconvénients : le risque constant que la poudre d'amorce ne s'humidifie, la fragilité de la pierre à silex, le jaillissement de gaz brûlants...

La première révolution industrielle de la fin du 17ème siècle avec l'invention de la machine à vapeur va apporter une certaine standardisation des pièces d'armement en fin de siècle.

À partir de plus ou moins 1820

Au début du XIXe siècle, les recherches de Vauquelin et Berthollet visant au remplacement du salpêtre des poudres par une autre substance aboutiront à la découverte de substances hautement explosives, comme le fulminate d'argent, ou de mercure, qui va permettre d'éliminer les points faibles de la platine à silex. Un chasseur écossais le clergyman Alexandre John Forsyth eut le premier l'idée d'appliquer les qualités détonantes des poudres fulminates à la mise à feu. Vers 1805, il avait mis au point une platine spéciale qu'il expérimenta à la chasse. Il fut invité en 1806 à présenter son invention à Londres au maître général de l'ordonnance Lord Moira. Ce dernier fort impressionné par cette invention fit ouvrir un atelier à Forsyth dans la tour de Londres. Malheureusement le comte de Chatham successeur de Moira ne vit aucun intérêt dans le travail de Forsyth, et en avril 1807 le chassa de la tour de Londres. Forsyth avait pris la précaution de faire breveter sa platine et il créa la "Patent Gun Manufactory" dont il confia la direction à un certain James Purdey pour promouvoir son invention. Purdey réussira si bien que son nom est devenu plus célèbre que celui de l'inventeur.

Le principe fut de nombreuses fois copié et les contrefacteurs poursuivis à chaque fois . Parmi ces contrefacteurs, un certain Joseph Manton qui fit breveter en 1816 un système dit "platine à pastille". En 1818, Manton déposa un nouveau brevet pour une "platine à tube", brevet qui fut encore contesté avec succès par Forsyth. Mais son brevet venait à expiration et la platine à tube fut bientôt fabriquée en quantité par tous les armuriers.

Pistolet à percussion (ou dit à piston)

L'invention de la capsule séparée fut réclamée par Joseph Egg, armurier londonien, et par Prélat, armurier français. Mais on pense qu'il faut rendre à Manton les lauriers de cette invention, puisque le colonel Peter Hawker rapporte avoir reçu de Joe Manton un merveilleux fusil à capsule séparée dont il dit avoir fait modifier la forme de la capsule en cuivre.

L'amorçage de la poudre se fera alors par le choc d'un chien en forme de marteau, sur une petite capsule de laiton (contenant du fulminate), glissée sur une cheminée aboutissant à la chambre de combustion.

Ce nouveau principe paraît se généraliser aux alentours de 1820 et supplante définitivement le silex vers 1840 en Europe. Les avantages appréciables du système à percussion furent rapidement exploités pour développer des armes à plusieurs coups. Les "Poivrières" (ancêtres des revolvers) en sont l'illustration. Munies d'un long cylindre foré de plusieurs canons, elles permettent, par le simple appui sur la queue de détente, d'aligner successivement les différents canons munis de leurs capsules respectives. Il ne fallut plus grand chose, pour que de la "Poivrière", on passe au stade suivant, le revolver. En réduisant la longueur du cylindre et en ajustant un canon en face de ce qui était devenu des chambres, on obtenait une arme beaucoup plus pratique, la balle ne devant plus être enfoncée par la bouche du canon. Ce dernier pouvait comporter des rayures, dont le rôle est primordial pour la précision du tir.

Il est impossible de parler du revolver sans mentionner le nom de l'américain Samuel Colt. Bien que le barillet tournant fût déjà connu au temps du silex, Samuel Colt fut le premier à l'avoir mis en pratique en utilisant les avantages de la percussion. Les premiers revolvers Colt sont connus sous le nom de "Paterson", ville dans laquelle ils furent fabriqués à partir de 1837. Les brevets déposés garantirent à Colt le monopole de fabrication jusqu'en 1857 sur le territoire américain. Ses droits couvraient son système à barillet, avec amorçage des charges par l'intermédiaire de capsules glissées sur des cheminées, vissées dans le prolongement des chambres. Le mouvement du barillet était couplé à celui du chien, avec blocage dans l'alignement du canon au moment du tir, par l'engagement d'un arrêtoir dans un cran sur le corps du barillet.

A noter que Lepage et Prélat, armuriers réputés en France, avaient eux aussi copié en 1809 et 1810 le système sans pouvoir être poursuivis (il paraît que Napoléon n'aimait pas les Anglais). La plus importante invention française en ce début du 19eme siècle, employant le fulminate mis au point par Prélat, fut le système de Samuel Johannes PAULY à chargement par la culasse. Bien que connus depuis le XVIe siècle, les systèmes précédents étaient lourds et d'un maniement fastidieux. Pauly inventa la première arme utilisant une cartouche à percussion centrale à obturation propre et rechargeable. Il employa en 1809 un armurier du nom de Dreyse qui deviendra l'inventeur du fusil à aiguille prussien.

À partir de plus ou moins 1830

Si l'amorçage à percussion représentait sans conteste une avancée significative par rapport au silex, le principe d'une munition en éléments séparés, présentait de nombreux inconvénients.

Les inventeurs recherchèrent donc le moyen de rendre le chargement plus aisé en réalisant une munition compacte sous la forme d'une cartouche papier et carton d’abord, toujours introduite par la bouche du canon ou du barillet, puis l’invention de la culasse permit l’introduction de la cartouche par celle-ci. La percussion se réalisait par une aiguille venant percuter la capsule au centre de la cartouche (système de notre chassepot). Enfin la cartouche à culot métallique à broche (+- 1828), inventée par l'armurier français Casimir Lefaucheux, donnera un nouvel élan à ces recherches.

Système à aiguille utilisant les premières cartouches

Ce n'est cependant que dans les années 1840 que son usage se généralisera sur le continent européen.

Parallèlement, en 1854, aux États-Unis, la firme Smith & Wesson mit au point et fit breveter une cartouche complète à percussion annulaire, ancêtre de l'actuelle .22 lr.

En 1855, un Américain du nom de Rollin White, eut l'idée de forer de part en part le barillet des revolvers, autorisant ainsi le chargement par l'arrière. La firme Colt, approchée en premier pour l'exploitation commerciale, la jugea sans intérêt. Ce fut finalement la firme concurrente Smith & Wesson qui en acheta les droits en 1856, bien contente de pouvoir exploiter le seul type de barillet susceptible de fonctionner avec ses nouvelles cartouches. Lors de l'expiration du brevet Colt (1857) concernant l'invention du barillet, Smith & Wesson bénéficia de ce fait d'une exclusivité sur les barillets forés de part en part et ce jusqu'en 1869. Pour contourner ce brevet, de nombreux armuriers recherchèrent des systèmes les plus variés.

La caractéristique de la cartouche à broche, avec sa tige sortant de la base du culot, constituait sa plus grande faiblesse. D'abord, elle devait être engagée dans la chambre d'une manière très précise, ensuite, il y avait le risque de percussion accidentelle si la cartouche tombait sur la broche ou si le chasseur tombait avec sa cartouchière autour du ventre. Cela ne l'empêchera pas d'être en "service" jusqu'au premier quart du XXe siècle.

La cartouche à percussion annulaire, elle, souffrait d'un manque de résistance du culot, la limitant à des charges relativement faibles.

À partir de plus ou moins 1860

À partir du début des années 1860, plusieurs armuriers et inventeurs se penchèrent sur la réalisation d'une cartouche à percussion centrale. Parmi eux, les Français Clément Potet et François Schneider, les Britanniques Edward Boxer et George H. Daw et l'Américain Hiram Berdanes. Tous ces messieurs feront en sorte que cette nouvelle munition soit opérationnelle vers la fin de la décennie 1875.

Avec la cartouche à percussion centrale, les armes à répétitions, comme le revolver, purent atteindre rapidement un très haut niveau technique. Le modèle réglementaire français Chamelot - Delvigne de 1874, en calibre 11,4 mm, représente le début de cette ascension. Tous les grands centres armuriers européens, parmi lesquels la ville de Liège, produisirent une quantité énorme de revolvers, améliorant progressivement certains détails, tenant à la sécurité ou à la facilité de chargement.

Avènement de la poudre sans fumée 1880-1890

Si les années 1870 virent la consécration des munitions à percussion centrale, l'événement des années 1880-90 fut l'apparition de la nouvelle poudre sans fumée. Trois fois plus puissante que l'ancienne poudre (poudre noire), sa combustion complète évitait les lourds inconvénients de l'encrassement rapide de la chambre et du canon. Elle allait permettre l'emploi d'ogives plus légères, propulsées à grande vitesse et possédant par le fait une trajectoire plus tendue. Le revolver réglementaire français "Modèle 1892", en calibre 8mm dit Lebel de guerre (le 8mm de commerce étant toujours en poudre noire), est l'exemple type de cette nouvelle génération.

La deuxième révolution industrielle avec l'avènement de l'électricité va permettre l'évolution de la machine outil et apporter la précision dans l'usinage des pièces et donc l'interchangeabilité réelle des pièces. La recherche de l'automatisme des tâches (le Taylorisme) va faire disparaitre peu à peu le Maître Artisan Armurier au profit de grosses firmes de production armurière créant des ouvriers spécialisés.

Les premiers pistolets semi-automatiques

Pistolet Manufrance Le Français 6,35mm (Début 20ème Siècle

Cette petite introduction se termine avec l'apparition des premiers pistolets à fonctionnement semi-automatique. Grâce à la poudre sans fumée (donc sans résidus de combustion), l'utilisation de la pression des gaz pour permettre le rechargement automatique d'une munition devenait un objectif techniquement réalisable. De nombreux inventeurs vont s'essayer avec plus ou moins de succès dans ce nouveau challenge. Parmi eux, l'Autrichien Georg Luger, qui perfectionnera le pistolet de Hugo Borchardt, et l'Américain John Browning, créateur des pistolets Colt et FN.

Les calibres

Le mythe américain : le Colt M1911 modèle A1.

Les calibres et la puissance des munitions augmentèrent régulièrement. Le 9 mm Parabellum est la munition la plus couramment employée pour les pistolets en Europe alors qu'on trouve beaucoup de .45 ACP (11,43 mm) aux États-Unis.

Depuis 1987, de nouveaux pistolets ont été développés pour des munitions intermédiaires, notamment le .40S&W et le 10 mm Auto Le Desert Eagle est aujourd'hui le plus puissant pistolet de série : il est en effet capable de tirer le .50 Action Express, une munition de très gros calibre (12,7 mm) qui lui est spécifique. La majorité des pistolets tirent des munitions plus faciles à utiliser.

Avec la généralisation des habits pare-balles (gilets, T-Shirts...), des armes désignées par le sigle PDW (pour Personal defense weapon), qui sont en fait des pistolets-mitrailleurs compacts tirant un petit calibre rapide et perforant, furent développées pour la défense des officiers militaires. On peut ainsi citer le FN P90 et le PSM.

Liste de pistolets

Voir l'article : Liste de pistolets

Notes et références

  1. Französisches Etymologisches Wörterbuch - Walther von Wartburg, t.16, pp.624-626
  2. "Pistolet a esté ainsi nommé premierement pour une petite dague ou poignard qu'on souloit faire à Pistoye, petite ville distant deux lieues de Florence, et furent à ceste raison nommez premierement pistoyers, depuis pistoliers et enfin pistolets ; quelque temps après, l'invention des petites arquebuses estant venue, on leur transporta le nom de ces petits poignards ; depuis encore on a appellé les escus d'Espagne pistolets, pour ce qu'ils sont plus petits que les autres ; et, comme dit Henry Estienne, quelque temps viendra qu'on appellera les petits hommes pistolets et les petites femmes pistolettes" Étienne Tabourot, Les Bigarrures, 1572, p. 312 

Voir aussi

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Voir « pistolet » sur le Wiktionnaire.

Lien externe

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