- Chien (arme)
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Le chien est la pièce mécanique qui met le feu à la poudre dans les armes à feu anciennes ou qui sert à percuter l’amorce de la cartouche dans les armes plus modernes.
Au début des armes à feu à poudre noire, l’allumage de celle-ci se faisait en présentant avec la main, devant la cheminée à poudre, une mèche en étoupe allumée ou de l’amadou. Puis, au début du XVe siècle en France, ce fut l’invention de la platine à mèche qui contient tout le mécanisme de mise à feu, et principalement l’évolution technique du chien.
Sommaire
Chien à mèche
Vers la dernière partie du XVe siècle, on va inventer la platine à mèche ; mécanisme qui va présenter la mèche lente, allumée au début de l’action, qui est tenue dans les mâchoires d’un support à bascule nommé serpentin retenu en arrière par un ressort. Un levier (ex-queue de détente) fait pivoter le serpentin (chien) sur son axe et vient présenter la mèche sur la charge d’amorçage située dans le bassinet. En relâchant le levier, le chien reprend sa position initiale.
Léonard de Vinci étudia également la possibilité d’améliorer l’allumage des armes à feu. Le dessin[1] montre trois exemples de mécanismes pour ouvrir la gargousse et mettre simultanément le feu à la poudre. La mèche est allumée dans la bouche du « serpent », en appuyant sur la queue de détente elle s’abaisse en même temps que l’ouverture de la gargousse et met le feu à la poudre (grâce à la mèche allumée).
Chien à silex
La platine à silex apparut en Europe vers la mi-XVIe siècle et sous la forme dite « française » au début du XVIIe siècle. Elle remplace le système à rouet et à la chenapan.
Le chien porte le silex entre ses mâchoires (1) et, au moment de la détente, vient frapper la batterie (2). Au moment du choc, le silex produit des étincelles, soulève de couvre-bassinet (3) et enflamme la charge déposée dans le bassinet (4).
Chien à percussion
La platine à percussion ou à piston fut inventée en Europe au tout début du XIXe siècle. Ce système, qui utilisait la même mécanique que la platine précédente, se différenciait par la forme du chien qui perdit son système de mâchoires au profit d’un embout qui venait frapper une amorce placée sur la cheminée (qui venait à la place du bassinet) et qui enflammait instantanément la poudre à la base du canon.
En 1840, cette platine fut généralisée et en usage en Europe jusqu’en 1865.
Les armes munies de l’ancienne platine à silex furent aisément modifiées en adaptant une cheminée (rep. 1 de la photo de gauche) à l’emplacement du bassinet et en modifiant la tête du chien (rep. 2).
Chien à broche
Surtout utilisé sur les armes de chasse, à percussion à broche se présentaient sous plusieurs variantes :
- Percussion à broche (rep. A): Inventé en France vers 1836, le chien vient frapper directement une broche, partie verticale en saillie de la cartouche, qui transmet le choc à une amorce détonante interne semblable à celle d’une arme à percussion moderne.
- Percussion annulaire (rep. B): le percuteur vient frapper le bourrelet creux de la cartouche, la déformation de celui-ci fait exploser la charge détonante qu’il contient et transmet le feu à la charge de poudre.
La résistance du bourrelet et du culot doit être assez élastique pour pouvoir se déformer mais assez rigide pour encaisser la pression due à l’explosion. Inventé par un français, en 1849, ce système ne connut qu’un court succès dans les armes de guerre (1866-1873), mais est encore en usage pour le tir sportif à l’arme ancienne.
- Percussion centrale (rep. C): la cartouche, portant une amorce à percussion centrale, est introduite dans la culasse mobile. Le chien vient frapper un percuteur dont la pointe vient frapper l’amorce (voir photo).
Chien de revolver
C’est en 1855 qu’apparut la première platine de revolver avec un chien à percussion directe, quand l’Américain Rollin White inventa le barillet percé de bout en bout pour un chargement par l’arrière. Qu’elle soit à simple ou à double effet, la platine a le même type de chien. Sur ce type d’arme, l’armement peut se faire soit en tirant le chien en position arrière avec un doigt, soit par un appui sur la détente qui ramène le chien en arrière avant de retomber pour percuter l’amorce.
Sur les armes modernes, l’armement se fait par recul de la culasse.
Lexique
Bassinet : pièce creuse recevant l’amorce sur les armes à mèche, rouet, chenapan ou à silex,
Batterie : pièce sur laquelle frappe le silex pour enflammer l’amorce,
Cheminée : pièce cylindrique creuse vissée sur le tonnerre, portant l’amorce et transmettant le feu à la poudre.
Couvre-bassinet : pièce à bascule recouvrant le bassinet,
Culot : partie postérieur de la cartouche,
Gargousse : charge d’une bouche à feu contenue dans une enveloppe (papier ou tissu),
Piston : désignation populaire du système de mise à feu à percussion,
Serpentin : sorte de chien maintenant la mèche,
Tonnerre : partie renfoncée du canon contenant la charge.
Références
- Codex Madrid I, f.18v.
Articles connexes
Catégorie :- Partie d'une arme à feu
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