- Pierre Révoil
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Pierre Henri Révoil, né à Lyon le 12 juin 1776 et mort à Paris le 19 mars 1842, est un peintre français.
Avec Fleury Richard, Révoil est l’un peintres représentatifs du style troubadour.
Sommaire
Biographie
Sa formation
Né sur la paroisse Saint-Nizier, Révoil est le fils d’Antoine Révoil, pelletier, et de Marguerite Poncet, son épouse. Peu aisée, sa famille lui fait néanmoins donner une éducation convenable.
Il commence ses études de dessin à l’école centrale de Lyon, dirigée alors par Donat Nonnotte et Alexis Grognard.
En 1793, alors que Revoil est âgé de 16 ans, la misère où tombe sa famille oblige son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’emploie à faire des emblèmes patriotiques, en faveur à l'époque, et notamment de nombreuses images de la liberté. Puis il parvient à entrer dans l’atelier de Jacques-Louis David et il y poursuit son éducation à partir de 1795.
Sa carrière de peintre
D'abord fasciné par la peinture des vases grecs, il obtient une certaine notoriété avec ses scènes patriotiques et révolutionnaires. Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines (1805) attire sur lui l’attention du gouvernement impérial.
Il peint des grandes peintures religieuses (Honneur au Sacré Coeur de Jésus, 1807) mais rapidement, le Moyen Âge devient le sujet de la plupart de ses tableaux. S'éloignant de la grande et noble peinture d'histoire, il s'oriente vers des sujets historiques populaires au caractère anecdotique et à la technique minutieuse (L'Anneau de l'Empereur Charles Quint, 1810, Un tournoi au XIVe siècle, 1812, Henri IV et ses enfants, 1813).
Avec son ami et collègue lyonnais Fleury Richard, il crée le style troubadour au début de l'Empire.
Sa carrière de professeur
Revoil est nommé professeur au palais Saint-Pierre à Lyon en 1807.
Fervent collectionneur, il se crée, dès avant 1811, une collection d’objets précieux de cette époque : cuirasses, armures, bahuts, vases, tentures, tableaux, manuscrits. Chaque pièce de ce musée personnel est l’objet d’une instruction pour ses élèves auxquels il en explique l’origine, l’emploi, la valeur artistique et leur en fait reproduire quelques-uns par le pinceau.
La collection de Révoil est déjà célèbre en 1811. Millin qui, de passage à Lyon, va la visiter, en a laissé une description fort complète dans le Magasin encyclopédique. Précurseur de toute une classe de grands amateurs modernes, Révoil est le premier à avoir formé un cabinet exclusivement composé d’objets mobiliers du Moyen Âge et de la Renaissance, que Louis Courajod a décrit en détail dans la Collection Révoil du Musée du Louvre[1]. En 1814, le comte d’Artois, qui a visité sa collection lors de son passage à Lyon, s’en souvient sans doute lorsqu’il en ordonne l’acquisition en 1828.
Révoil est accueilli avec empressement par la Société lyonnaise et se fait remarquer par la rare distinction de ses manières. II a, en outre, des talents de société. Il chante dans les soirées de petites romances de sa façon, que ses compatriotes trouvent admirables. La ballade intitulée la mort du sire de Damas eut beaucoup de retentissement à Lyon.
Son départ pour la Provence
À la chute de l’Empire, Révoil se rallie au régime de la Restauration. En 1815, il se marie et quitte Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprend la direction de l’École jusqu’en 1830. Il vient à peine de céder sa précieuse collection à l’État quand la Révolution de Juillet éclate. Cet évènement brise la carrière de Révoil qui, reparti avec toute sa famille pour la Provence, ne devait revoir ni ses élèves, ni son école.
Quelques années plus tard, Révoil sans fortune ni ressources d’aucune sorte, abandonné de tous, va se confiner à Paris dans un grenier de la rue de Seine, dans le voisinage de la collection qu’il avait cédée au Louvre, et où il meurt.
Sa sœur de 34 ans sa cadette, était la femme de lettres Louise, épouse Colet.
Œuvres
- La Convalescence de Bayard' vers 1817 (Musée du Louvre)
- Jeanne d'Arc prisonnière à Rouen (mai 1431), vers 1819 (Musée national du château de Pau)
- Le roi de Navarre et la mère de Henri IV ; Antoine de Bourbon donnant ses joyaux à Jeanne d'Albret, 1819 (Musée national du château de Fontainebleau)
- Saint Louis se confessant à l'abbé de Montmajour (ou Saint Bernard et Louis VII d'Aquitaine), (Musée de Dijon)
- Deux Châtelaines (Musée de Cherbourg)
- Charles Quint à Yuste, 1836 (Musée d'Avignon)
- Tancrède prend possession de bethléem (6 juin 1099), 1839 (Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon)
- L'Enfance de Giotto, 1841 (Musée de Grenoble)
- Pharamon élevé sur le pavois par les francs (420), 1841-45 (Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon)
Notes et références
- Louis Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p. 4-13.
Voir aussi
Référence bibliographique
- Marie-Claude Chaudonneret, La Peinture Troubadour, deux artistes lyonnais, Pierre Révoil (1776-1842), Fleury Richard (1777-1852), Arthéna, Paris, 1980.
Sources
- Louis Charles Jean Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p. 3-63.
- Michel-Philibert Genod, Mémoires de l’académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Paris ; Lyon, Durand ; Brun, 1863, p. 19-37.
Articles connexes
Liens externes
- Pierre Révoil dans la base joconde
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