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Pierre Péladeau
Pour les articles homonymes, voir Péladeau.Pierre Péladeau (11 avril 1925 - 24 décembre 1997) était un éditeur et homme d'affaires québécois. Il a fondé le groupe Quebecor.
Sommaire
Biographie
Né à Outremont d'un père entrepreneur en matériaux de construction qui a fait faillite au cours de la Grande dépression, Pierre Péladeau fait des études en philosophie à l'Université de Montréal et en droit à l'Université McGill, avant de débuter une carrière d'homme d'affaires qui durera près d'un demi-siècle.
Il a débuté comme camelot et continua sa carrière comme éditeur en 1950, en faisant l'acquisition d'un hebdomadaire diffusé dans le quartier montréalais de Rosemont, avec 1 500 $ qu'il a emprunté à sa mère. Très tôt, il s'intéresse à l'intégration verticale de ses différentes entreprises. Il démarre successivement plusieurs journaux — hebdomadaires de quartier et journaux à potins — qui sont composés et imprimés dans une imprimerie dont il s'est porté acquéreur. Ensuite, il met sur pied un service de messagerie de presse, les Messageries dynamiques, pour diffuser ses publications. Il fonde Quebecor en 1965, afin de regrouper l'ensemble de ses entreprises dans le domaine de l'édition.
Profitant d'un conflit de travail qui paralyse le journal La Presse, Péladeau lance un nouveau quotidien, Le Journal de Montréal, le 15 juin 1964. De format tabloïd, le nouveau journal développe une formule inspirée de la presse populaire britannique, qui repose sur quatre éléments, les quatre S : sexe, sang, sport et spectacles. Au fil des ans, il recrute des journalistes vedettes : certains sont au chômage en raison des vicissitudes de la vie politique, comme René Lévesque, d'autres seront arrachés à la concurrence; ce fut le cas de Jacques Beauchamp et d'André Rufiange. Le Journal, comme on le surnomme, devient progressivement le quotidien francophone le plus vendu en Amérique avec un tirage quotidien de 300 000 exemplaires.
Le 6 mars 1967, Péladeau fonde un autre quotidien du matin, Le Journal de Québec, qui propose la même formule que son homologue montréalais. D'abord imprimé à Montréal, Le Journal de Québec est imprimé sur place dès 1972. Comme Le Journal de Montréal, il devient le quotidien le plus vendu dans la Vieille capitale, avec un peu plus de 100 000 exemplaires.
Au cours des trois décennies suivantes, Péladeau, qui dirige son groupe d'une main de fer, multipliera les acquisitions, dans le domaine de la presse et de l'imprimerie, et lancera des dizaines de nouvelles publications.
En 1977, il tente sa chance en ouvrant un premier quotidien aux États-Unis, le Philadelphia Daily News.
Le 15 mars 1988, il s'associe à Robert Maxwell afin de lancer un tabloïd de langue anglaise à Montréal pour concurrencer The Gazette. Le Montreal Daily News ferme ses portes après 21 mois d'opération en raison de son faible tirage, qui n'a atteint que 12 000 exemplaires.
Bien que les quotidiens québécois qu'il a fondé n'ont jamais publié d'éditoriaux, Pierre Péladeau était personnellement en faveur de la souveraineté du Québec[1],[2]. Il est par ailleurs venu en aide à quelques felquistes, tels que Denis Lamoureux et Pierre Schneider[3].
Son patois commun était "clisse".
Mécénat
Fervent admirateur de la prose de Balzac, de la philosophie de Platon et de la musique de Beethoven, Péladeau a généreusement contribué au redressement de l'Orchestre métropolitain du Grand Montréal, dont il fut successivement le bienfaiteur, à raison de 500 000 $CAN par année[4], puis le président, en 1987. En 1991, il donne 1 million $CAN à l'Université du Québec à Montréal en vue de la construction d'une salle de spectacle, le Centre Pierre-Péladeau. En 1996 il a remis une somme de 1 million $CAN au fond d'aide pour les sinistrés du déluge du Saguenay.
Aux prises avec un problème d'alcoolisme et membre avoué des Alcooliques Anonymes, Péladeau finance pendant plus de 20 ans un centre de traitement de cette maladie à Ivry-sur-le-Lac, dans les Laurentides. Après son décès, le centre de traitement a été renommé Pavillon Pierre-Péladeau[5].
Il a également présidé plusieurs campagnes de financement pour des organismes charitables, dont l'Hôtel-Dieu de Montréal, où il est décédé.
Honneurs
- 1984 - Prix Chomedey-de-Maisonneuve de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
- 1985 - Doctorat honorifique de l'Université du Québec
- 1987 - Membre de l'Ordre du Canada
- 1988 - Membre de l'Ordre du Mérite
- 1989 - Officier de l'Ordre national du Québec
- 1997 - Doctorat en sciences de l'administration honoris causa de l'Université Laval
- 1998 - Chevalier de la Légion d'honneur (à titre posthume)
- ???? - Médaille de la Fondation Édouard-Montpetit de l'Université de Montréal
Notes et références
- ↑ Robert Dutrisac, Pierre Péladeau, un pur entrepreneur, dans Le Devoir, samedi 27 décembr 1997, p. 1.
- ↑ Christian Desmeules, Salon du livre de Québec - Entretien: Yves Beauchemin, dans Le Devoir, samedi 22 et dimanche 23 avril 2006.
- ↑ JASMIN, Claude. « Nos jeunes Felquistes : Des rebelles ignorés ? C'est assez, ça suffit ! », journal Le Québécois, octobre 2005, Montréal.
- ↑ Claude Gingras, L'homme qui aimait Beethoven, La Presse, samedi 27 décembre 1997, p. A23.
- ↑ Pavillon Pierre-Péladeau inc.
Voir aussi
Articles connexes
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Liens externes
Biographie (Non Autorisée) de Julien Brault
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